Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

lundi 16 octobre 2023

Du vendredi 16 juin au mercredi 21 juin 2023 : LICATA – CAP PASSERO – SYRACUSE (65M et 28M) et EXCURSION dans le TRIANGLE BAROQUE

 Vendredi

Un vent assez fort d’Ouest est encore prévu dans la journée ; on décide de partir au lever du soleil et de ne mettre que le génois quand il pourra nous porter. Petit courant favorable et petite houle, le café se renverse...

On passe entre deux plates-formes d’extraction de gaz naturel, raffinerie sur la côte à Gela.

En fin de matinée, le génois suffit pour avancer (vent arrière, force 4 devenant 5 avec rafales à 6, mer agitée).

Patrick et Jacques se relaient à la barre ; pointe à 9,7 nœuds en surfant sur une vague, sous génois seul. Les goélands jouent avec le bateau.




Patrick à la barre







Grain à terre, un autre devant nous qui semble s’évacuer vers le Sud.

Empannage et remontée vers la pointe Sud-Est de la Sicile, on n’échappe pas au grain, grosse pluie orageuse, on ralentit en enroulant du génois et on se calfeutre tous dans le bateau. L’orage s’éloigne, mouillage sous le soleil au Nord du Cap Passero.

Samedi

La nuit a été un peu houleuse, on dort par intermittence ; Cynthia est malade.

Soleil et bon petit vent ce matin (travers, force 3 à 4, mer peu agitée), on a gardé le ris pour une navigation tranquille. Le vent tombe, moteur jusque Syracuse.


Fortifications de l’île d’Ortigia

Plein de fuel et amarrage dans le Yacht Club Lakkia de Syracuse, au Nord d’Ortygie (bon accueil, pendille double trop courte, 70 euros) ; on se hâle sur le bateau voisin.

Le soir, on retrouve Jean-Michel et Catherine avec qui on va passer quelques jours à terre pour visiter le « triangle baroque » (UNESCO).

SYRACUSE

Colonisée par les Grecs au VIIIe siècle av. J.-C., Syracuse tombe aux mains de dictateurs, les tyrans : Gélon, tyran de Gela, puis son frère Hiéron ; après une période de démocratie, Denys l’Ancien monte sur le trône ; il se méfie des complots et fait suspendre au-dessus de la tête de Damoclès, un courtisan envieux, une épée retenue par un crin de cheval...

Cette période correspond à l’apogée de Syracuse et à la lutte contre Carthage.

La ville tombe ensuite aux mains des Romains.

L’île d’Ortigia, reliée à la ville par deux ponts, représente le noyau historique de Syracuse.

La magnifique Piazza del Duomo est l’endroit où naturellement tout le monde converge :




elle est bordée par la cathédrale et l’église Santa Lucia – reconstruite quand Ste Lucie sauva Syracuse de la famine –,







ainsi que par des palais baroques disposés en arc de cercle.





La cathédrale résume à elle seule l’histoire de Syracuse : le temple grec dédié à Athéna fut construit par Gélon après sa victoire sur les Carthaginois ; il a été transformé en église par les Byzantins, puis en mosquée par les Arabes ; à nouveau église sous les Normands, sa façade sobre s’effondre lors d’un séisme ; elle est reconstruite au XVIIIe siècle dans le style baroque ;






les murs ont été élevés entre les colonnes doriques ;










Notre-Dame de la Neige (Antonello Gagini).









Palazzo Beneventano del Bosco






Fonte Aretusa : le dieu-fleuve grec Alphée tomba amoureux de la nymphe Aréthuse qui se transforma en ruisseau et réapparut à Syracuse sous forme d’une source ; Alphée la suivit en Sicile où il unit ses eaux à celles de la nymphe.







Jolie promenade sur le lungomare








A la pointe d’Ortygie, le Castello Maniace a été construit au XIIIe siècle par Frédéric II Hohenstaufen ;








la porte de la citadelle 









mène à la salle hypostyle, belle salle voutée qui vient d’être restaurée ;







cette caserne militaire abrite désormais le phare ;







la canonnière Vignazza servait à défendre la ville.








Chiesa San Martino, portail gothique catalan (XIIe siècle)









Sur la Piazza Archimede – Archimède est né à Syracuse –, jolie fontaine d’Artémise, déesse de la chasse ;






une sirène chevauche un triton.







La place est bordée par le Palazzo Lanza (XVe siècle) 







et le palais voisin dont on admire les belles fenêtres géminées.








Cour intérieure du Palazzo Romeo Bufardeci







Corniche à figures humaines du Palazzo Impellizzeri (XIIIe et XIXe siècles)







A Syracuse, le style moyenâgeux épuré










côtoie le baroque.








Collegio dei Gesuiti (XVIIe siècle)








Jolie boutique








Véhicule peint, version moderne des charrettes siciliennes







Marché aux poissons : l’espadon est pêché dans le détroit de Messine.








Il y a une quinzaine d’années, nous avions trouvé le vieux Syracuse à l’abandon ; depuis, de gros efforts ont été entrepris.

Néapolis, le site archéologique (UNESCO)

A son apogée, au Ve - IVe siècle av. J.-C., Néapolis était l’une des plus grandes villes de Méditerranée et comptait 300 000 habitants.

Les latomies sont d’anciennes carrières de pierre, d’où provenaient les blocs de calcaire utilisés pour la construction des édifices publics et des demeures patriciennes.




La latomie du Paradis a aussi servi de prison à l’époque grecque ; elle a ensuite été transformée en jardin.








Orecchio di Dionisio, l’oreille de Denys ; le tyran Denys l’Ancien aurait fait creuser cette grotte en forme d’oreille et à l’acoustique particulière, pour espionner ses ennemis.











Très bonne soirée au théâtre antique de Syracuse, le plus grand théâtre grec classique du monde : on assiste à Pace d’Aristophane un merveilleux spectacle avec une mise en scène très enjouée, voire loufoque !




























Musée archéologique

Un très beau musée mais par manque de temps, on se limite aux périodes grecque et romaine.

La colonisation grecque en Sicile (VIe siècle av. J.-C.) :








Torse en marbre du kouros de Lentini ; une tête lui a été attribuée !















Le Kouros de Mégara porte son nom sur la jambe droite, docteur Sombrotida















Kourotrophos, déesse mère allaitant ses deux jumeaux










 



Décor d’un œnochoé, pichet à vin








Statuette d’une peplophoros – femme portant le peplum – qui tient une cruche (copie romaine d’un original grec).









Buste en terre cuite d’un personnage lié au culte de Demeter et Kore







Petit cheval de bronze retrouvé dans la tombe d’un enfant







Œnochoé protocorinthien







Char en argile









Tête de korè ornée d’un diadème








Kylix, coupe utilisée pour déguster le vin








Askos, petit vase à versoir latéral utilisé pour l’eau, l’huile et le vin








Miroir supporté par Potnia, Maîtresse des animaux, flanquée de griffons









Gorgone qui court en tenant dans la main droite Pégase, le cheval ailé né de son sang ; ce bas-relief en terre cuite provient du temple d’Athéna sur la Piazza Duomo ;








la corniche du temple était ornée de gargouilles en têtes de lion.







Colonies secondaires et sites hellénisés :




Cavalier sur son cheval, probablement l’acrotère du temple de Kamarina, colonie fondée par Syracuse







Applique de bronze sous forme d’un personnage féminin









Statuette grotesque inspirée d’une pièce satyrique









Ephèbe de bronze de Mendolito, attribué au sculpteur Pythagore









Grand buste d’une divinité féminine avec une couronne (Agrigente)







Statuettes en bois portant des ailes, rare exemple d’art votif






Syracuse à l’époque de sa splendeur, périodes hellénistique et romaine (IVe siècle av. J.-C. – Ier siècle après J.-C.) :





Statuette en marbre d’Hercule










Hygieia, déesse de la santé que l’on reconnaît au serpent enroulé autour de son bras









Venere Landolina, une Vénus pudique, copie romaine d’un original de Praxitèle ; on admire le drapé de son vêtement en forme de coquillage.







NOTO

Noto, entièrement reconstruite après le tremblement de terre de 1693, illustre parfaitement le baroque sicilien. Cet ensemble urbain exceptionnel est l’œuvre de l’architecte Rosario Gagliardi. Il a été conçu comme un décor de scène à trois étages : en haut, la noblesse, au centre, le clergé et en bas, les classes populaires. 









Palazzo Castelluccio, récemment restauré avec mobilier d’époque







 



Chiesa San Domenico à la façade convexe, décorée de colonnes doriques et ioniques ; le portail est couronné d’un fronton rompu.









Chiesa di Montevergine à la façade concave








La Via Nicolaci est tapissée de tableaux de fleurs lors de l’infiorata du mois de mai.







Palazzo Nicolaci di Villadorata dont les balcons ventrus s’appuient sur des angelots, des chevaux, des lions et ici, sur des sirènes ailées !







Fenêtre du Palazzo Modica di San Giovanni, décorée d’un tympan








Trois volées de marches mènent à la Cattedrale di San Nicolo, récemment reconstruite après l’effondrement de la coupole et de la nef centrale :







les statues des quatre évangélistes ornent la façade, Saint Matthieu ;









portail en bronze sculpté ;







le décor intérieur est contemporain ;









fonts baptismaux en marbre polychrome.








Face à la cathédrale, le Palazzo Ducezio accueille la mairie ; la salle des miroirs a été décorée pour la maison de Savoie.







L’escalier monumental de San Francisco d’Assisi









« Noto et le cinéma » était le thème de l’infiorata 2023.






VILLA ROMANA DEL TELLARO

Une pause au milieu de notre circuit baroque dans cette villa romaine du IVe siècle, beaucoup plus petite que celle de Casale mais dont les mosaïques sont d’une très grande finesse.





Remise de la rançon pour la restitution du corps d’Hector (Les Phrygiens d’Eschyle, inspiré de l’Iliade)








Danse d’un satyre avec une prêtresse






Un tigre bondissant






Une grande mosaïque représente des scènes de chasse en Afrique pleines de mouvement : un lion rugissant ;









capture des gazelles, on remarque les reflets de l’eau autour des pattes des animaux qui traversent la rivière ;









les chevaux sont attachés aux arbres pendant le banquet final.






Mosaïque du portique, motifs géométriques avec des feuilles de laurier.






MODICA

Modica fut détruite par le séisme du Val de Noto, mais aussi par une inondation en 1902. Par deux fois reconstruite, la ville s’étage sur un canyon karstique.




A mi-hauteur, un immense escalier mène au Duomo San Giorgio dont le clocher est central ;






l’intérieur est blanc, bleu et or.








L’Assomption de Paladini, disciple du Caravage








Vue sur la ville basse







Bougainvilliers







RAGUSE

Raguse fut également détruite lors du tremblement de terre.


Sur une butte, Ragusa Ibla où résidait l’aristocratie et le clergé ; palais et églises ont été restaurés dans le style baroque mais la ville a conservé son caractère médiéval.







Santa Maria dell’Itria, le clocher est décoré de panneaux floraux en céramique.









Le Palazzo La Rocca, palais baroque d’origine médiévale,









possède six balcons ornés de personnages,





 



mère et son enfant,









joueur de flûte,








couple enlacé, entouré d’enfants qui se caressent ;







décor intérieur.








La Via Capitano Bocchieri mène à la cathédrale.







Duomo di San Giorgio, au sommet d’un escalier monumental : trois ordres de colonnes, ailes surmontées de volutes







et tentures rouges qui achèvent de lui donner un air théâtral.








Chiesa di San Guiseppe appartient à un monastère de Bénédictines.









Cinabro Carrettieri, atelier familial de peinture de charrettes siciliennes encore en activité ;








un bric-à-brac fait office de petit musée.







Le Giardino Ibleo domine la vallée et abrite trois églises :









clocher à tuiles vernissées de San Vincenzo Ferreri ;






la chiesa di Sant’ Agata ai Cappuccini renferme un triptyque de l’Assomption de la Vierge (Pietro Novelli).






Dans ce circuit baroque, nos préférences sont allées à Syracuse et à Noto.

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