Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

mardi 22 octobre 2019

BILAN TECHNIQUE


Est-ce parce qu’on prend l’habitude des pannes à répétition (une par jour pendant la transat, en exagérant un peu), mais au bilan, il apparaît que nous n’avons finalement pas rencontré beaucoup de problèmes.

Le groupe d’eau confirme qu’il ne fonctionne pas normalement, avec du mal à assurer la bonne pression. Surtout pour le circuit d’eau chaude, avec des poches d’air qui sortent du robinet. Il va falloir vérifier les clapets de la pompe et la pression dans le ballon tampon.

L’émerillon de l’enrouleur de génois a été changé. Il avait tendance à se bloquer et nous a gênés pendant la traversée de la mer d’Irlande.

Le régulateur d’alternateur ne régulait plus correctement, avec des tensions supérieures à 16-18 V. J’ai remis l’ancien, dont les charbons étaient usés, en attendant d'en trouver un neuf. Pour info, le régulateur proposé par Volvo coûte 90 € HT. Celui que j’ai acheté sur internet, 30 € TTC.

Nous avons été surpris par une défaillance de la commande du pilote. Il était devenu fou. Après nettoyage des contacts (derrière la cloison du coffre arrière, donc particulièrement peu accessible), il semble revenu à de meilleurs sentiments.

A l’arrivée, les vérins de pataras ne répondaient plus comme à l’habitude : montée très brutale en pression du circuit hydraulique, alors que le pataras n’était pas encore très tendu. En purgeant le compartiment gaz du vérin, beaucoup d’huile est sortie ; je suppose que cela est une explication : il n’y avait plus assez d’air compressible dans ce compartiment mais il reste à savoir si les joints du vérin vont encore tenir une saison. Ce système est probablement très bien pour les fous de régate, mais pour nous, c’est plutôt une source d’ennuis récurrents.

La cuisinière s’était écroulée, à la suite de la rupture de son axe gauche. Contre l’avis d’Odile, et grâce à l’aide insistante de notre ami François, nous l’avons réparée par un astucieux bricolage (en tout cas, à notre avis).

Les panneaux solaires ont bien souffert, depuis leur mise en place en 2014. Deux sont à remplacer, leur protection en plastique se décolle de plus en plus.

Le dessalinisateur n’a pas eu besoin de fonctionner. Quand on a la possibilité de se ravitailler régulièrement, le stock de bouteilles d’eau de source est bien plus pratique. D’autant plus qu’en Ecosse, on n’aurait pas pu l’utiliser à cause des algues omniprésentes. Je vais le démonter pour le revendre.

L’antifouling à matrice dure est bien la bonne solution. Nous n’avions mis qu’une couche de VC Offshore, et la coque n’était pas trop sale, avec seulement une mince couche de petites algues, et en tout cas sans les cratères laissés par l’antifouling érodable.

Enfin, Thira aurait besoin d’un bon coup de rafraîchissement de la coque, au retour au bercail, en conclusion du grand tour de l’Atlantique de ces dernières saisons.

CONCLUSION


Notre séjour en Ecosse a été très arrosé cette année mais cela n’a pas gâché le plaisir que nous avons eu à naviguer en famille sur le Canal Calédonien ; nous sommes ensuite rentrés en France vers des cieux plus cléments.

En Bretagne, le temps a été magnifique entre mi-août et mi-septembre ; cela nous a permis de découvrir ou redécouvrir les îles de la côte Atlantique française, Ouessant a été notre préférée. De nombreuses retrouvailles ont jalonné notre parcours et l'ont rendu bien agréable.

Depuis Craobh jusqu’à Hendaye, nous avons parcouru 1248 Miles et fait 170 heures de moteur, ce qui fait un ratio important, dû aux pannes de vent fréquentes. 
La consommation de fuel est normale 2,3 l/h à 1800 t/min. On n’a pas eu besoin de compléter le niveau d’huile.
Aux compteurs totaux, 37765 Miles nautiques et 3104 heures de moteur.

Du dimanche 29 septembre au mardi 1 octobre 2019 : RETOUR PAR LE BASSIN D’ARCACHON


Encore une halte bien agréable chez Jean François et Maïté qui nous font découvrir la presqu’île du Bassin d’Arcachon.

Depuis un an, l’accès à la Pointe du Cap Ferret est interdit en raison de l’effondrement de la plage sous l’effet de l’érosion.




La Pointe du Cap Ferret garde l’entrée du bassin ; de l’autre côté, la dune du Pilat est dans la brume.













Anémomorphose, les pins sont tourmentés par les vents d’Ouest.
















Arbouses















Dunes du Cap Ferret et yuccas en fleurs ;














derrière les dunes plantées d’oyats, l’Océan.
























L’Herbe
A son retour d’Algérie, un entrepreneur développe l’ostréiculture et fait construire un vaste complexe autour de la Villa algérienne ;








ne persiste que la Chapelle Ste Marie du Cap, de style néo-mauresque, destinée au culte catholique ;















voilier en guise d’ex-voto.














Parcs à huîtres,











les ostréiculteurs retournent régulièrement les poches d’huîtres et les ramassent à marée basse ;












ils utilisaient autrefois les pinasses, bateaux plats construits en bois de pin.









Le village ostréicole de l’Herbe s’est développé au début du XX° siècle ; les ostréiculteurs sont propriétaires de leur maison de bois mais pas du terrain qui appartient au Domaine Maritime Public :






au bord du bassin,














certaines maisons sont bien entretenues, peintes de couleurs vives,













d’autres plus rustiques.









Andernos






Vestiges d’une villa gallo-romaine ; l’église St Eloi est un relais sur la route de St Jacques de Compostelle.












Village ostréicole :














les ostréiculteurs trient les huîtres par taille ;













au bout de trois ans, les huîtres sont mises à dégorger dans les bassins de décantation où elles expulsent la vase et le sable ;












elles sont alors prêtes à être dégustées.



Du mardi 24 septembre au samedi 28 septembre 2019 : HIVERNAGE DE THIRA


Une petite semaine bien sympathique où Annie et Joël se décarcassent pour nous simplifier la vie !

Démontage des panneaux solaires et du Watt and Sea, rangement du bimini et de la capote ; ménage et lessives, on fait le minimum car le sèche-linge est en panne.
Jacques fait la vidange du moteur mais galère pour enlever le filtre à huile, on fera intervenir un mécano plus tard.
Deux jours de pluie, on attend jeudi pour plier et ranger les voiles ; on saucissonne winches et bouts dans un film plastique pour les protéger des rejets de kérosène.
Rendez-vous est pris pour la sortie de l’eau vendredi ; petit ber ou moyen ber ? Il nous faudrait un modèle à bras inclinés mais ils n’en ont pas, on verra bien le moment venu…
Le karcher est en réparation, Joël nous en déniche un chez un ship.
La pompe de fuel ne fonctionne pas non plus ; petite promenade pour faire le plein en Espagne dans le port d’Hondarribia, de l’autre côté de la rivière (20% moins cher qu’en France).

Une fois le bateau en l’air, on accepte l’hospitalité d’Annie.
Restau en ville (on fait chou blanc chez les pêcheurs espagnols, il faudra revenir) ; repas typique dans une cidrerie de Bayonne avec l’ENSIC : omelette à la morue, côte de bœuf délicieuse, fromage de brebis et pâte de coing, le tout arrosé d’un cidre âpre.
Marché sur le port : brebis, charcuterie et gâteau basque.

Notre contrat à terre s’interrompt le 31 mars 2020 ; ensuite, on coûte trop cher, il faudra aller à l’eau où il n’y aura pas de place, car le dragage du port est prévu à cette époque ; décision est prise de venir faire les travaux sur le bateau en février et de laisser traîner les choses en avril…






Au pied des Pyrénées, Hondarribia sur la Bidassoa












Architecture basque : villas blanches à colombages et volets colorés, rouges ou verts












Fête de la Saint Michel

mercredi 18 septembre 2019

Du dimanche 15 septembre au lundi 23 septembre 2019 : ILE DE NOIRMOUTIER – ILE D’YEU (PORT JOINVILLE) – SABLES D’OLONNE – ILE DE RE (ST MARTIN DE RE) – HENDAYE


Dimanche 15 septembre : Ile de Noirmoutier – Ile d’Yeu (22M)
Beau temps ensoleillé et chaud.
On quitte Noirmoutier à mi-marée descendante pour arriver à l’île d’Yeu à mi-marée montante ; on a donc six heures pour parcourir une vingtaine de miles ; génois seul pour pêcher tranquillement (force 3 puis 4, grand largue, mer belle) et surprise, on attrape un petit maquereau ! Empannage au sud de Noirmoutier, on hisse la voile pour accélérer, une navigation tranquille et agréable.
Amarrage laborieux à Port Joinville en raison du manque de taquets (24 euros).

Lundi 16 septembre : Visite de l’île d’Yeu
La marina est proche de la ville où il y a pléthore de vélos à louer, nous voilà partis pour un demi-tour de l’île, nombreuses pistes balisées pour les cyclistes.








Port de pêche de Port Joinville











Dolmen de la Planche à Puare ; ce monument du néolithique (4000 av. J-C) est composé de trois chambres funéraires ; il était à l’origine recouvert d’un amas de terre et de pierres, le cairn.














Pointe du But, récif des Chiens Perrins









Au Sud, la Côte sauvage,








plage des Sables rouis.













Le Vieux-Château (XIV° siècle) protégeait l’île des envahisseurs.












Le port de La Meule assèche à marée basse ;












il est entouré de pittoresques cabanes de pêcheurs.

























L’église de St Sauveur (XI° siècle), construite en style roman, a subi de nombreuses modifications ;











la dernière rénovation a mis en valeur des fresques anciennes « Saint Nicolas apaise la tempête ».













Les maisons de l’île d’Yeu sont blanchies à la chaux,













les volets, de couleurs pastel, sont souvent bleus.








Mardi 17 septembre : Ile d’Yeu – Sables d’Olonne (30M)

Toujours du beau temps !

Départ un peu après la marée haute, mer agitée dans le chenal et au sortir du port en raison du ressac ; on prend du temps pour ranger amarres et pare-battages avant de hisser les voiles (force 4, bon plein à travers, mer peu agitée), on file à plus de 7 nœuds.
Prise d’un ris pour gîter moins et ralentir afin de ne pas arriver aux Sables à marée basse ; cela ne suffit pas, on enroule un demi-génois. Prise d’un deuxième ris à titre préventif !
Amarrage à Port Olona (29 euros) par l’avant, place courte, on cogne…








Tour Arundel









Sympathique soirée à bord avec Jean Paul et Françoise qui partent retrouver Vanille en Sicile, ainsi que Marie Christine qui vient de laisser Christian et Agapanthe en Grèce…
Ils essaient de me convaincre de faire une halte à l’île de Ré…

Mercredi 18 et jeudi 19 septembre : Sables d’Olonne
Soleil, mais beaucoup de vent pendant ces deux jours ; on reste au port et on commence à ranger le bateau en vue de l’hivernage.

Vendredi 20 septembre : Sables d’Olonne – Ile de Ré (Saint Martin de Ré) (29M)
Départ un peu avant la marée basse des Sables pour arriver à marée haute à Saint Martin : le seuil découvre d’1,50 mètre à rajouter aux 2,30 mètres de notre tirant d’eau, soit 3,80 mètres.
Encore du soleil ! Louvoyage (force 4 faiblissant, mer peu agitée) contre le vent, les vagues et le courant, on peine à avancer ; la situation s’améliore en arrivant à Ré, la houle se calme et le courant nous emmène, on avance bien et on arrive juste à l’heure à l’entrée du chenal de St Martin ; l’arrivée entre les remparts est impressionnante mais on passe l’écluse avec un mètre d’eau sous la quille.
Amarrage dans le bassin à flot de Saint Martin en Ré (34 euros), à couple de russes, en cinquième position ! Le lendemain, on devra sortir du port pour libérer un bateau.
Il fait très chaud, on mange dehors, crabe au menu de ce soir.

Samedi 21 septembre : Visite de l’île de Ré
Ré est une grande île, plate et sablonneuse avec de jolis villages ; location de vélos électriques qui aident bien contre le vent.

Saint Martin de Ré

Le port était à l’origine un port de commerce pour l’exportation du sel et du vin ; après une attaque anglaise, Vauban l’a fortifié (14km de remparts sur un demi-cercle).







Thira dans le petit port de Saint Martin















Fermeture de l’écluse, une heure après la marée haute













Le port, très agréable, encercle un îlot.














Maisons blanchies à la chaux et volets pastel




























Porte de Toiras


















Maison à colombages










La Couarde sur Mer







Vignes
















Galerie d’art



























Presqu’île de Loix








Entre terre et mer,















le petit port de Loix.

























Ars en Ré








Ce petit port était très important à l’époque du sel.















Clocher (XV° siècle) : sa flèche de 40 mètres, peinte en noir et blanc sert d’amer aux navigateurs.














Marais salant









Ré est une halte bien sympathique, achat de produits locaux : huîtres et palourdes pour le repas du soir, vin de l’île et Pineau des Charentes, miel, biscuits…


Dimanche 22 et lundi 23 septembre : Ile de Ré – Hendaye (185M)
Le baromètre chute, passage d’une dépression ; le vent a soufflé cette nuit mais s’est calmé. Il fait encore chaud et on a du mal à supporter nos cirés.
On n’a pas prévu de s’arrêter à La Rochelle, le port n’accepte pas de visiteurs lors du Grand Pavois.

Départ à marée haute de Saint Martin (force 4, travers, mer belle), on longe l’île de Ré avant de bifurquer sous le pont qui la relie au continent. Moteur dans le chenal puis bord de près dans le Pertuis d’Antioche, entre Ré et Oléron, on prend un ris (force 4, près, mer peu agitée). Temps couvert puis ensoleillé.





Le Français en visite à La Rochelle ; ce trois-mâts danois, ex-Kaskelot ou Cachalot, ravitaillait le Groenland.








Virement de bord après Oléron, on enroule un peu de génois ; houle moins désagréable et on est sur la bonne route. Sur un coup de gîte, la porte du four s’ouvre, la plaque vole dans le carré, prise d’un deuxième ris (force 5, près, mer agitée).
Grain en milieu d’après-midi, on enroule le génois et on abat légèrement ; la mer se forme très rapidement dans le Golfe de Gascogne en raison des faibles profondeurs, plusieurs vagues submergent le bateau. Lors du deuxième grain, c’est le placard de la cuisine qui s’ouvre, libérant boites hermétiques et papier alu. La queue du troisième grain est inoffensive.
A l’embouchure de la Gironde, deux cargos tournent devant nous pour entrer dans le chenal, on ralentit pour éviter le deuxième ; on évite ensuite plusieurs bateaux de pêche. On ne les voit pas à l’AIS depuis qu’on a changé d’ordinateur, c’est ennuyeux pour cette nuit, le radar reprend du service…
Le vent tourne (force 5, bon plein puis travers) mais la mer reste agitée, on est un peu malades tous les deux ; sandwiches au menu de ce soir.
Nuit étoilée, quartier de lune ; à la hauteur d’Arcachon, le vent faiblit, on largue les ris (force 3, travers, mer peu agitée).

Lundi matin, vent faible de face ; on affale les voiles, moteur mais on a du mal à dépasser les 5 nœuds en raison de la houle. Le génois nous aide quelques heures.
On reçoit un appel de l’Amiral, navire militaire de la base de Cazaux ; il annonce des exercices de tir sur une zone de 20M sur 20, on sera sortis de la zone sans problème.
Quelques apparitions de dauphins, pas aussi joyeux que leurs cousins de Méditerranée.
Arrivée à Hendaye à marée basse, on remonte la Bidassoa en serrant à tribord puis à babord avant de bifurquer dans la marina Socoburu où Joël nous accueille.

Au total, on aura fait les deux tiers de la route à bonne vitesse à la voile, un tiers au moteur. On avait hésité à faire une halte à Port Médoc, on y serait arrivés en début de nuit et cela aurait rallongé notre route ; de plus la météo est moins bonne les jours suivants.
Le GPS de l’IPad a fait grève deux heures et le pilote est devenu fou quelques minutes, mais sans disjoncter comme il le faisait autrefois…