Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

dimanche 26 avril 2015

Du mercredi 22 avril au vendredi 24 avril 2015 : LE LAVANDOU – LES MARINES DE COGOLIN (30M)

Route au moteur vers le Golfe de Saint-Tropez ; un voilier sans voiles, c’est comme un coureur sans jambes, c’est un peu triste…







  Saint-Tropez










Amarrage aux Marines de Cogolin (43 euros, ici, on est déjà en moyenne saison…) ; c’est un peu cher mais pratique pour récupérer le matériel stocké dans notre appartement.
On trime du matin au soir : mise en place d’un mât de charge pour le moteur d’annexe, installation du troisième panneau solaire, dépose des planchers pour les décaper et les vernir…

Commentaire de l’installateur : ça n’a l’air de rien d’installer un mât de charge, mais il faut :
  1. Déplacer la perche IOR et la bouée qui va avec ; pour trouver une nouvelle bonne place : 3 essais
  2. Placer le mât pour qu’en pivotant, il arrive pile poil au-dessus du moteur : 2 essais
  3. Recommencer, parce que, finalement, le moteur n’était pas bien placé et qu’il valait mieux le décaler vers la gauche
  4. Recommencer encore, pour que le mât soit bien vertical et ne soit pas déporté vers l’extérieur du bateau, avec un risque d’accrocher des haubans voisins lors de manœuvres presque réussies.

Au final, il faut bien une demi-journée ! Mais quel résultat !

samedi 25 avril 2015

Du samedi 18 avril au mardi 21 avril 2015 : LE LAVANDOU

Yves de Grivola, toujours de bon conseil et avec une extrême gentillesse, nous appelle un de ses copains « motoriste ».
Le copain est très sympa aussi et passe son samedi avec nous. On glisse une cale sous le moteur, on casse une clé (la nôtre fabriquée en Chine), on en essaie trois avant de trouver celle qui va bien (pas trop longue, pas trop épaisse), et en montant dessus, Jacques débloque les boulons. Le moteur ne tombe pas…
Soudure de la pièce en atelier, remontage, sauf le 4ème boulon qui n’est maintenant plus accessible.
Décision à prendre lundi : change-t-on l’alternateur ou seulement le régulateur (les charbons sont morts)?
Finalement, nous sommes heureux ; on a réparé dans des conditions inespérées, et cette panne qui nous serait de toute façon arrivée dans un futur proche, aurait pu choisir un moment plus critique. Nos équipiers pressentis peuvent se sentir rassurés, mais, il y aura sûrement d’autres surprises !

Sympathique soirée chez Yves et Micheline ; leur maison avait été dévastée par un torrent de boue l’hiver dernier…






Lundi, démâtage en vue du changement de gréement. 









Mardi, on récupère le nouveau moteur d’annexe, mais on retarde notre départ pour Port Grimaud car le chantier n’a pas de place pour nous accueillir avant samedi…

Jeudi 16 avril et vendredi 17 avril 2015 : PROPRIANO – LE LAVANDOU (130M)

C'est mon anniversaire ! On fera la fête un peu plus tard…
Nous récupérons nos commandes chez le shipchandler et le voilier, et partons en fin d’après-midi pour la traversée vers le continent ; nous voulons arriver au Lavandou avant le grand frais annoncé pour le week-end.

Sortie du Golfe de Valinco au moteur ; en début de nuit, le vent se lève, on met les voiles et un quart d’heure plus tard, on prend un ris (force 4-5), de quoi nous mettre en condition ! La remise en jambe pour une prise de ris la nuit, est un peu laborieuse et ce d’autant plus qu’un élastique qui retient la voile au mât saute, laissant partir la ralingue derrière le hauban…
Très vite le vent faiblit et on fait une bonne partie de la traversée au moteur ; nuit noire, ciel étoilé mais nuageux et brumeux au loin.
Voiles et moteur le lendemain matin mais vers midi l’alarme du moteur sonne : la patte qui tenait l’alternateur est cassée, la courroie est détendue et n’entraîne plus ni l’alternateur, ni la turbine d’eau de refroidissement du moteur ; Jacques nous bricole une courroie de fortune avec de la tresse Dyneema afin que le moteur ne chauffe pas.
En attendant, on poursuit sous voiles seules en barrant et en éteignant l’ordinateur (on n’avait pas encore branché les panneaux solaires, ni l’hydrogénérateur) ; on se traîne avec nos coquillages collés sous la coque…

Le vent forcit (force 4 puis 5-6), on file vers l’île du Levant (on se fait repérer par un hélicoptère de l’armée) puis vers Le Lavandou ; on ne démarre le moteur qu’à la dernière minute et on s’amarre au ponton d’accueil à la nuit tombante (17,50 euros).

Mercredi 15 avril 2015 : DEPART

Partis bien en avance pour nous éviter le stress du précédent voyage, nous embarquons à Orly avec nos six valises de matériel (110 kg) ; il faut préciser que Jacques avait ramené les marches de l’escalier pour les vernir ! On a aussi des cubis de rhum Damoiseau, ramenés de Guadeloupe.

Très beau temps, aussi bien à Verneuil qu’en Corse ; nous en profitons pour gréer les voiles.


vendredi 24 avril 2015

PREPARATIFS

Cette année, la « croisière » commence bien avant le départ, avec les préparatifs pour la longue route.
Depuis l’hivernage, je passe une grande partie de mon temps à m’informer, lister les actions, les achats, les travaux, planifier etc…
Tout cela a un coût assez considérable, d’autant plus que certains équipements de Thira, fêtant son douzième anniversaire en 2015, demandent à être remplacés. Je ne donnerai pas de montant, pour ne pas fournir d’arguments aux enfants dans un éventuel procès en dilapidation de patrimoine et de lèse héritage !

SÉCURITÉ
Nous avions déjà copieusement équipé Thira pour la sécurité en croisière méditerranéenne : perche IOR, bracelets MOB (malheureusement liés au système Seatalk), VHF avec ASN et AIS, balise EPIRB, gilets harnais automatiques. Cependant, une entreprise comme celle-là demande une réflexion plus complète. Il ne s’agit pas de partir à l’aventure en se disant « on verra bien ». Je n’écoute donc pas ce qui se dit sur les forums, par exemple sur le fait qu’on peut très bien conserver son gréement d’origine pendant 30 ans sans problème ; notre gréeur du Lavandou raconte que tous les ans il intervient pour au moins deux démâtages sur des gréements qui ont, en général, entre 15 et 20 ans.
Donc le gréement sera remplacé. Nous ne reprenons pas du Rod, évidemment très bien, mais probablement plus fragile et plus cher ; la solution C-Strand (Dyform) est un bon compromis, plus rigide que le mono-toron ; heureusement, les embouts et barres de flèche sont compatibles.
A cette occasion, l’inspection dira ce qu’il faudra remplacer sur le gréement (drisses, réas, vit de mulet…)
Le radeau de survie aurait pu être maintenu encore quelques années, mais avec une révision annuelle, coûteuse et pas forcément facile à effectuer dans les pays visités. Là encore, certains  esprits forains (de forum, quoi !) vous diront que ça ne sert à rien, qu’une fois sur deux ils ne se gonflent pas, qu’il vaut mieux une annexe disponible sur le pont (si, si, je l’ai lu !) et qu’une survie chinoise à trois sous est bien suffisante. Si un jour j’ai à me servir de cet engin, je ne veux pas avoir à regretter une telle « économie » et j’ai donc opté pour radeau Viking, et tant qu’à faire, j’ai pris l’option à retournement automatique ; je me souviens encore des difficultés pour redresser un dériveur : avec une petite houle et dans une eau même pas très froide, l’épuisement arrive vite, et c’était il y a 40 ans…
Le radeau sera complété par plusieurs « grab bags » contenant du matériel complémentaire, des vêtements chauds, des tablettes de nourriture de survie, les documents et argent liquide et tout ce qu’on pourrait sauver. J’ai fait un petit article là-dessus pour ceux que ça intéresse.
Iridium : grâce à Tri Martolod, on s’équipe à bon compte de pas mal de matériel, dont cet équipement important pour la météo et la sérénité (de l’équipage et de la famille).
Gilets automatiques : nous en avons deux (Crewsaver) de bonne qualité, de la génération précédente ; comme nous devrons les porter souvent, nous choisissons en complément des gilets Spinlock, plus modernes et confortables.
Coupe hauban : à l’achat de Thira, nous avons investi dans une énorme cisaille pour le cas où ; depuis, quand je la regarde, bien accessible et bien calée sur son étagère, je me demande bien ce que j’en ferais… Voilà bien un investissement que je regrette ; j’emmène donc une meuleuse sans fil, avec des disques de bonne qualité; je crois que ce serait ce que j’utiliserais en premier, si nécessaire…
Extincteurs : en plus des deux extincteurs à poudre obligatoires et à n’utiliser qu’en ultime recours, car trop dangereux à mon avis, Thira est équipé d'un extincteur à CO2 (2 kg) et trois petits extincteurs à mousse Saveboat (merci TriMart). D’autre part, j’ai été séduit par le bâtonnet « Mangiafuoco » qui me parait le plus adapté pour agir dans la cale moteur via l’ouverture aménagée dans le panneau.

ENERGIE
Nous n’avons plus que deux batteries de service de 120Ah, probablement en fin de vie ; je vais les remplacer par 3x 120 Ah (c’est le maximum que je puisse implanter, sans reconstruire le bateau), à Pb ouvert Banner. J’ai longtemps hésité, mais l’équivalent AGM coûte deux fois plus cher et mes batteries Exide gel (soi-disant la Rolls) m’ont coûté deux bras et n’ont pas tenu longtemps (la première a lâché au bout de 3 ans, en détériorant probablement les deux autres). J’emporte de quoi surveiller ces batteries, à la limite de la parano.
Production : l’année dernière, nous avons testé notre autonomie avec deux panneaux solaires de 100W et l’hydrogénérateur Watt & Sea de 500W. Tant qu’on avance c’est largement bon ; on améliore quand même avec un troisième panneau solaire et une hélice plus grande pour le W&S. Reste le problème de l’autonomie au mouillage…

EAU DOUCE
Nous avons opté pour un petit modèle de dessalinisateur, le Katadyn PS- 40; il va nous faire au maximum 5 litres par heure, mais notre choix a été guidé par l’encombrement, le coût et le besoin. En fait, ce genre de matériel doit servir régulièrement (tous les jours, c’est mieux). Sa faible consommation (4A), pendant une à deux heures, devrait passer dans le bilan énergétique, sans nécessiter le moteur. D’autre part, nous comptons sur lui pour fournir uniquement l’eau potable, en plus des réserves qu’on aura emportées au départ (bouteilles et tanks). On verra si nous avons eu raison.

MATÉRIEL DE RECHANGE ET D’ENTRETIEN
Pilote automatique : le boîtier de commande ST 6002 a été changé en 2012, la pompe hydraulique également. En rechange, nous emportons un ensemble vérin/pompe.
Moteur : on emporte tout ce qu’il faut pour l’entretien normal de 3 ans.
Pièces d’entretien des winches.
Hors Bord : à la livraison du moteur, je verrai avec le vendeur ce qu’il me conseille d’emporter.
Petit matériel de bricolage en tout genre, visserie, poulies, manilles, électricité…
Mastics, polyuréthane, polyester, colles…

ANNEXE
Nous avions une annexe légère et un petit moteur, mais l’ensemble a ses limites : les petits boudins permettent aux fesses de se rafraîchir, au ras de l’eau et le fond plat ne freine pas la dérive ; le moteur d’occasion commence à se faire vieux et pagayer contre le vent n’est plus un plaisir pour nous (s’il en fut un !).
Je ne veux pas de portique, ni stocker l’annexe sur le pont en navigation (les écoutes se coincent à chaque virement de bord, je préfère éviter d’avoir à aller faire le singe à l’avant par vent fort pour les démêler).
Nous avons opté pour une annexe avec fond en V gonflable, et un moteur de 6CV. Ce n’est pas encore avec ça que nous allons faire de grandes navigations, mais c’est un compromis ; ce n’est pas trop lourd et on peut ranger l’annexe dans un coffre, pendant les traversées.

ASSURANCE 
AMLIN, comme d’autres, a revu ses tarifs en 2015. Ces pauvres assureurs ne se déplacent plus à moins de 5 milliards d’euros de bénéfice par an. Il leur faut donc gagner sur tous les contrats et la navigation aux Antilles leur donne des boutons, de même que les procès potentiels en cas d’accident dans les eaux américaines. Bref, l’assurance STW n’est plus ce qu’elle était et il a fallu chercher ailleurs : j'ai opté pour un groupe allemand, représenté par Philippe Boyer, ancien responsable assurances de STW ; cela suppose de faire expertiser Thira pour une valeur agréée.

MÉDECINE
Une visite au Centre de vaccinations d’Air France nous a engagés dans une longue série de piqûres : fièvre jaune, typhoïde, rage (3 fois !). Le reste est bon, ou bien peut se faire à domicile. A noter que prendre des précautions de ce genre n’est pas bien vu par la S.S., elle ne rembourse rien ; la mutuelle veut bien un vaccin par an, mais n’aime pas les abus ; bref, ça finit par revenir cher !
Visites régulières chez le pharmacien pour constituer les provisions ; pour le moment, la Sécu n’a pas encore demandé au Conseil de l’Ordre de rayer ce médecin traitant (non nommé ici !), qui prescrit des doses hors norme.
En plus des traitements particuliers, on va suivre à peu près la dotation recommandée par la réglementation (Annexe 224-A.5), complétée selon les fantasmes personnels. Trimartolod nous a laissé son hôpital de campagne.

MAINTENANCE
Nous avons demandé au chantier SMN de Port Grimaud (ancien représentant Wauquiez) de faire une inspection systématique et de réaliser les travaux qui seront nécessaires ; cela sera fait pendant le remplacement du gréement.

J’aurais bien offert un hydrogommage de la carène à Thira, mais j’ai peur qu’il y ait des manifestations dans la famille ; on verra…Finalement, à la sortie de l'eau, notre carène nous a fait pitié et nous avons craqué.