Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

mardi 17 novembre 2015

Jeudi 12 novembre et vendredi 13 novembre 2015 : SAL REI (BOA VISTA) – PORTO DO MAIO (MAIO) (61M)

On se lève un peu avant le soleil pour cette longue route ; un peu de moteur pour passer Boa Vista puis navigation tranquille (grand largue, force 3, mer belle) en évitant les écueils de Joao Valente et avec un léger courant favorable ; quelques dauphins. Un temps à spi, mais l’annexe est attachée sur le pont et gênerait la manœuvre ; bonne ou mauvaise excuse, en tout cas, c’en est une ! On avance mieux l’après-midi (force 4, mer peu agitée). 
Dessalinisation toute la journée afin de partir du Cap-Vert avec des tanks d’eau pleins ; à raison de 6 litres par heure, ce n’est pas très rapide, mais cela fonctionne !









On pêche une bonite à ventre rayé ;












assez vite, un énorme poisson mord à l’hameçon et nous arrache un premier calamar ; cinq minutes plus tard, c’est au tour du deuxième ; nous sommes un peu dépités car ils marchaient bien, on n'en a plus d’aussi gros...  







Des pêcheurs nous proposent un thon. 









Soleil voilé, puis nuages, visibilité médiocre ; l’atmosphère est lugubre, il devrait pleuvoir demain ; moteur car le vent tombe.
Mouillage en début de nuit à Porto do Maio ; les phares ne fonctionnent pas, les bateaux au mouillage et les barques ne sont pas éclairés , on se fraie un chemin et on mouille à l’aveuglette...

Nuit houleuse ; à trois heures du matin, pluie, la chaîne rappelle durement sur le guindeau, probablement prise dans un rocher, on rajoute du mouillage en se faisant tremper ; idem à six heures du matin, après que le vent ait tourné ; la chaîne fait des zigzags, mais heureusement, l’ancre est bien dans le sable ; nouveau mouillage, plus près de la ville.
Difficile de descendre à terre : des rouleaux sur la plage, pas de débarcadère ; on tente un débarquement par le quai du ferry, à trois mètres de haut, on se hisse sur une plate-forme flottante rouillée et de là, on se hâle sur une échelle rouillée, périlleux avec la houle ; n’ayant pas très envie de finir en sandwich entre les deux, on finit par renoncer...
Un peu de frustration, retour au bateau, rangement, ménage, repose de l’anode et premier nettoyage de la coque (beaucoup d’algues filamenteuses et tenaces nous freinent, Béchir en serait désolé !) .

C’est une île plate et désertique, découverte en mai 1460 ; les Anglais venaient s’y approvisionner en sel et la ville s’appelait alors Porto Inglès.







Igreja Matriz









La deuxième nuit devrait être plus tranquille.
Cécile nous apprend que plusieurs attentats ont eu lieu à Paris cette nuit, nous sommes tous très tristes... Gary a perdu un de ses collègues. 

Du mardi 10 novembre au mercredi 11 novembre 2015 : SANTA MARIA (SAL) – SAL REI (BOA VISTA) et VISITE de BOA VISTA (24M)

Navigation sans histoire (grand largue, force 3 à 4, mer peu agitée) ; on n’avance pas très vite, quelques nuages, on a du mal à charger les batteries...
Un peu de moteur en arrivant, mouillage à Sal Rei, un peu après l’îlot qui servait de rempart contre les pirates. L’eau est trouble, par 5 mètres on ne voit pas le fond.
Plusieurs bateaux au mouillage, dont quatre français ; il est moins facile d’engager la conversation que sur un ponton, mais on retrouve Aria rencontré à La Gomera...
Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore vu de bateau qui parte pour le Brésil en même temps que nous.
Temps brumeux, en permanence le vent amène du sable rougeâtre, en une journée, le bateau en est couvert d’une fine pellicule qui s’incruste même dans les cordages. En hiver l’harmattan peut même réduire la visibilité à 50 mètres et empêcher les avions de décoller.

 BOA VISTA est quasi-plate et aride ; dans les oasis, quelques cultures de maïs et de coton ; l’île est connue pour ses magnifiques dunes et plages de sable où viennent pondre les tortues.
Tous les ans, un super-marathon, 150km à parcourir en autonomie en 40 heures !

Sal Rei

Sal Rei produisait du sel de qualité royale. Une famille juive venue s’installer au XVIII° siècle possède encore une partie de l’île.






Un kilomètre en annexe avant d’accoster sur la petite plage près du débarcadère, un jeune vient gentiment nous aider.








Prix prohibitifs au petit marché car tout est importé. On réserve un aluguer-taxi pour la journée.

Rabil
Une école de poterie propose ses œuvres, on craque pour les petites tortues, emblèmes de l’île ; briques et tuiles y étaient aussi fabriquées et exportées.







L’oasis est entourée de cocotiers et de palmiers-dattiers.












Baobab ; 













son fruit est aussi appelé pain de singe ; sa pulpe mélangée à de l’eau donne une boisson rafraîchissante riche en vitamines, sels minéraux et pectine ; elle a des vertus antidiarrhéiques et désinfectantes. 













Amandiers









Le Sud-Est 
Avec le 4x4, on emprunte une piste caillouteuse, avec parfois des ornières profondes ; il faut alors faire demi-tour pour s’écarter du chemin, cela a un petit parfum d’aventure ! Quelques vaches sur la route.







Une steppe caillouteuse












Au bout de nulle part, un ancien village de pêcheurs ; au milieu des ruines, se dresse « Le château de mon père » ! probablement celui d’un nostalgique de Pagnol ?











Au niveau de la lagune salée, il nous faut à nouveau rebrousser chemin ; 












notre chauffeur entame un rodéo sur la dune ;  








à l’arrière du 4x4, je me cramponne et ferme les yeux, le sable me fouette le visage ; quelques longues minutes et j’arrive entière, mais c’est alors qu’un tressaut du banc sur lequel je suis assise m’arrache la peau d’un pouce...






Plage de sable blanc ; à notre approche de petits crabes presque transparents se cachent dans leur trou.














C’est là que viennent pondre les tortues ; les petites tortues regagnent la mer pendant l’été.











Fundo de Figueiras, Joao Galego, Bofareira







Petits villages fleuris aux maisons peintes













Hibiscus













Le couturier travaille au frais, il actionne sa machine à la main.














On achète le queije, fromage frais de chèvre, brebis et vache, très bon en salade ou en gratin.















Petit orchestre familial, les fillettes dansent,













une sucette en récompense.













Paysage austère mais avec de belles couleurs














mercredi 11 novembre 2015

Du mercredi 4 novembre au lundi 9 novembre 2015 : PORTO DO TARRAFAL (SAN NICOLAU) – SANTA MARIA (SAL) (88M) et VISITE de SAL

Navigation chaotique sous San Nicolau le matin, rafales ou manque de vent, un peu de moteur ; le temps est brumeux, il fait très lourd.
Une tortue et de nombreux petits dauphins qui nous laissent vite tomber...
On s’approche de Baia do Carriçal, l’endroit est joli mais le mouillage ne nous inspire pas.
Le vent s’établit dans le chenal entre les deux îles (bon plein, force 5, mer peu agitée), on navigue avec la trinquette et un ris. Navigation beaucoup plus facile et confortable que ce que nous avait prédit Joël : pas de louvoyage, il nous faut abattre plusieurs fois de 10 degrés pour aller vers le Sud de l’île, peut-être un courant nous porte-t’il vers le Nord ?
La carte signale des anomalies magnétiques à l’Ouest de Sal et les indications du traceur sont différentes de celles du pilote, du compas et du radar ; on ne sait plus à quel GPS se vouer ! Pour compliquer un peu les choses, ici, la déclinaison (différence entre le Nord magnétique et le Nord géographique) est de 13°, alors qu’elle est négligeable chez nous.
Nuit noire, sans lune, étoiles blafardes, mais la terre apparait enfin sur le radar.
Mouillage à 4 heures du matin dans la baie de Santa Maria très éclairée, le sondeur est toujours capricieux...

Catherine et Philippe débarquent pour trouver un hôtel plus confortable en attendant leur vol.
Lessive, jerrycans d’essence et de fuel, mais la houle rend les débarquements et embarquements malaisés...
Trop de vent l’après-midi pour entreprendre le nettoyage de la coque et la pose de l’anode.
Le soir, au moment de remonter l’annexe pour la sécuriser, on la voit s’éloigner ; on lève l’ancre en catastrophe pour la récupérer mais le moteur cale, le bout de l’annexe encore au taquet s’est pris dans l’hélice ; remouillage en vitesse... Il fait noir, plus d ‘annexe en vue ; est-elle partie vers la côte ou vers le large ? Nuit d’inquiétude, on danse un peu.
Lever matinal, aux jumelles notre annexe pourrait bien être sur la plage près du phare ; Jacques plonge pour retirer le bout et au même moment, un pêcheur qui l’a repérée vient me proposer de la ramener ; à 7 heures 30, tout est rentré dans l’ordre !
Morales de l’histoire : d’abord, ne pas oublier qu’un nœud de chaise qui n’est pas en tension se desserre... ensuite, les Cap-Verdiens ne sont pas tous des voleurs d’annexe, un grand merci à lui ! Enfin, le suraccident n’est jamais très loin...

Depuis notre arrivée au Cap-Vert, les magasins sont mal achalandés, même en fruits et légumes ; on ne trouve que des œufs mais on peut acheter du poisson aux pêcheurs ; il nous faut désormais vivre sur nos réserves jusqu’à l’arrivée au Brésil dans un mois (que Joël se rassure, les coffres sont pleins !).
On manque d’énergie quand on reste plus d’une nuit au mouillage : mise en route du groupe électrogène et changement de l’hélice du Watt and Sea pour un modèle plus grand.

SAL
Santa Maria






Sur huit kilomètres, une très belle plage de sable blanc, eau turquoise,









mais l’endroit n’a pas de charme : concentration d’hôtels (style Marrakech ou autre), de restaurants et de boutiques à touristes.
Désormais, les tortues évitent de venir y pondre...
Plan d’eau magnifique pour les véliplanchistes et les kitesurfeurs, on a une pensée pour Gary.
Restau chez Angela, bon poisson.









Les Sénégalais ne semblent pas très appréciés des Cap-Verdiens : ils trustent les abords du débarcadère et harcèlent les touristes, dénaturant l’ambiance.












Tour de l’île guidé en minibus :
A part une petite oasis avec quelques cultures, l’île est très aride (cinq jours de pluie par an seulement) ; elle est aussi très plate hormis quelques cônes volcaniques.

Espargos, la capitale où l’on cultivait autrefois des asperges.
Beaucoup de Cap-Verdiens venant des autres îles et d’immigrés africains espèrent trouver du travail à Sal ; autour de la capitale, des bidonvilles qu’essaient d’éliminer les Portugais en construisant de nombreux logements sociaux. Sal est pleine de contrastes, beaucoup plus que les autres îles.


Palmeira, un village de pêcheurs






Le mouillage semble plus abrité que celui Santa Maria, quelques bateaux s’y sont arrêtés.












Retour de pêche ; les femmes trient les poissons dans des bassines,












avant de les emmener.













Tressage de feuilles qui sert de toiture










Buracona







La mer a creusé une piscine naturelle entre ces récifs volcaniques,












ainsi qu’une grotte, l’« Œil Bleu ».













Morro Leste









Terra Boa







Mirage, les personnes semblent marcher sur l’eau.












Rocha da Salina









Pedra Lume
Les Salines de Pedra Lume ont fait la réputation de Sal ; elles furent exploitées par les Salins du Midi jusqu’à l’indépendance ; actuellement, il est proposé un bain de jouvence, comme dans la Mer Morte : dix ans de gagnés en un quart d’heure ! Je ressors avec la peau toute douce, mais pour le reste, ce ne sera pas aussi efficace...






L’eau de mer chaude arrive naturellement par le fond du cratère volcanique.










La météo annonçait un vent de Nord assez fort avec houle de Nord-ouest ; dans ces conditions, le mouillage de Sal Rei à Boa Vista est déconseillé, on a donc attendu une journée pour partir.
Faux-départ le lendemain, alors qu’on remonte l’ancre, le moteur ne répond plus, on rejette la chaîne à l’eau en craignant que l’inverseur ne soit en cause ; exploration faite, c’est le câble qui commande accélération du moteur qui est cassé ; commande à Volvo en espérant que Joël puisse le recevoir à temps pour nous le ramener...
Morale (ou quelque chose d’approchant) : l’avantage d’être pessimiste, c’est qu’après avoir redouté le pire, on est presque content de constater que le dommage est relativement limité ; certains pourront prétendre qu’au final, autant être d’un optimisme à toute épreuve, le résultat étant le même.

Bricolage de fortune en découpant le câble et en le ramenant dans le coffre arrière ; ça marche, bravo Jacques !!!

lundi 9 novembre 2015

Du dimanche 1° novembre au mardi 3 novembre 2015 : ZINHO (SANTA LUZIA) – PORTO DO TARRAFAL (SAO NICOLAU) (28M) et VISITE de SAN NICOLAU

Navigation plus confortable (bon plein, force 5 à 6 dans le chenal entre les deux îles, trinquette, on a conservé nos trois ris).








On pêche un poisson non identifié, mais qui sera très bon ; les locaux l’appelleraient esmoregal.












Mouillage à Porto do Tarrafal, un peu avant la jetée du port.
Il faut remonter l’annexe sur le quai et on la confie pour la journée à un gardien pour 2 euros ; il nous arrange aussi l’achat de langoustes aux pêcheurs (15 euros le kilo) qu’il vient nous apporter à la nage !
Champagne (merci à Marie-Christine et Christian !) et langouste pour fêter notre arrivée au Cap-Vert.

L‘île est connue pour ses terres agricoles et sa conserverie de thon (on en achète quelques boites reconnaissables à leur étiquette rouge) ; les eaux sont très poissonneuses, on y pêche aussi le marlin bleu et l’espadon.

Tarrafal






Plage de sable noir ; riche en iode et en titane, il aurait des vertus anti-rhumatismales.












Une maman nous souhaite la bienvenue avec son bébé.









Ribeira Brava




Une belle route montagneuse - mais le Monte Gordo et la profonde vallée de Cachaço  sont dans la brume - nous emmène à Ribeira Brava, la capitale, aux allures de gros village.











Sur la place centrale, quelques maisons coloniales et la Cathédrale du Cap-Vert ; la ville possède aussi un séminaire qui fut le premier lycée.











Plusieurs squares bien entretenus, avec arbustes colorés









Dans le marché, un lieu convivial où les hommes s’adonnent à l’ouril ; ce jeu consiste à distribuer des graines de case en case, et à prendre celles de l’adversaire ; pour vous perfectionner, voir : http://www.mindelo.info/_ouril.php










La sortie de l’école ; l’uniforme est la règle mais ils sont tous différents selon l’école et la classe. 












Peinture murale













Libellule rouge









Preguiça






Au Sud, petit port de pêche où ont débarqué les premiers Portugais.













Beau paysage dépouillé









Ribeira da Prata
Notre chauffeur d’aluguer salue tout le monde d’un coup de klaxon ; on passe sous un porche pour rentrer à Sodade, la cité de la musique, chantée par Cesaria Evora. 






Tout au Nord, Ribeira da Prata, un village hors du temps, sans eau courante :












dans la rivière, les femmes font la lessive, les hommes se lavent ; quelques plants de canne à sucre s’accrochent sur les rives ;











un barrage permet d’alimenter ce robinet en eau ; comme sa mère, cette petite fille transportera son seau sur la tête jusque chez elle.











Rocha Scribida, vraisemblablement un phénomène géologique, les pirates n’y sont pour rien !











Sur la route du retour...