Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

dimanche 25 août 2019

Du lundi 19 août au jeudi 22 août 2019 : ROSCOFF – ABER WRAC’H – BAIE DE LAMPAUL (ILE D’OUESSANT). (36M et 26M) et VISITE D’OUESSANT


Départ avec la marée descendante, louvoyage vers l’Ouest (force 3 à 4, mer peu agitée à agitée) ; vent contre courant et hauts fonds au large de l’île de Batz, une vague submerge le bateau.
Averse puis soleil, ciel bleu, mer bleue, ou presque...
Avec l’aide du courant, on avance assez bien ; une bonne journée de navigation malgré le ballottement inconfortable de la houle.
Amarrage à l’Aber Wrac’h en fin d’après-midi (36 euros).
Contrairement à un estuaire, un aber est une ancienne vallée glaciaire envahie par la mer qui pénètre ici sur 8 km à l’intérieur des terres.








L’Aber Wrac’h

















Sur le port, le phare de la Palue n‘est plus en activité.














Le quai des pêcheurs ; au premier plan, des agapanthes qui avec les hortensias nous évoquent Madère et les Açores.











Anticyclone sur la Bretagne, du beau temps prévu pour quelques jours ; on en profite pour aller à l’île d’Ouessant.
Soleil, pas de vent et houle résiduelle, journée de moteur...
On passe au large de Portsall, rendu tristement célèbre par le naufrage de l’Amoco Cadiz en 1978 ; depuis, le rail d’Ouessant a été déplacé au Nord de l’île.
L’arrivée sur Ouessant est agitée, de la houle et des vagues ; on pénètre dans la baie de Lampaul où la mer se calme enfin. Prise d’une bouée, gratuite !

Le débarquement en annexe se fait sans problème, par contre au retour, on la trouve en train de couler, coincée sous un escalier ; le nœud de l’amarre est 60cm sous l’eau, sous tension et impossible à défaire  -  je bois la tasse à chaque vague - , je la sectionne avec un couteau et Jacques dégonfle l’avant de l’annexe pour la dégager ; il écope avec une pagaie et nous voilà partis, trempés jusqu’aux os sur une demi-annexe ; on l’a sauvée ainsi que son moteur mais le téléphone a du mal à se charger...

Installation de l’hydrogénérateur, assèchement des fonds en sortant les planchers au soleil et dégagement de la couchette arrière.

Je visite Ouessant à pied et à vélo pour Jacques ; visite guidée le dernier jour, on fait connaissance de Père Peinard avec qui on termine la soirée. Spécialité d’Ouessant chez la « Duchesse Anne », le ragoût de mouton « sous la motte » : la viande et les légumes cuisent dans une marmite entourée de mottes de tourbe qui se consument en 5 heures.
Au retour, on trouve notre annexe détachée qui nous attend gentiment, les vagues ont eu raison du nouveau nœud d’amarrage...
Beaucoup d'aventures sur cette île magnifique qui nous a enchantés.

OUESSANT

L’île d’Ouessant, « la plus haute », mesure 4km sur 7 et se situe à la pointe du Finistère.
Elle est bordée de récifs et la brume y est fréquente ; l’hiver, elle essuie de nombreuses tempêtes, la mer y est forte et les courants violents, « Qui voit Ouessant, voit son sang ».
Les naufrages étaient très fréquents, et les habitants « sauveteurs le jour et pilleurs la nuit » ; le bois amené par la mer était récupéré pour construire la charpente des maisons et les meubles, le premier qui trouvait du bois le marquait d’une pierre blanche jusqu’à ce qu’il vienne le récupérer. Dernièrement, un container a amené des tongs, des canards en plastique et des polos rouges (dont celui arboré par notre guide) !

De nos jours, l’île ne compte plus que 400 habitants à l’année, dont seuls 180 sont actifs surtout dans le tourisme ; il ne reste que quelques agriculteurs, éleveurs de moutons et apiculteurs, et seulement 2 pêcheurs car l’île ne possède pas de port naturel. Cette année, seulement 3 naissances (à la maternité de Brest, la clinique d’Ouessant s’est reconvertie en auberge de jeunesse) pour une vingtaine de décès. 60% des habitations sont des résidences secondaires.

Ouessant a été classée « Réserve de la biosphère de la mer d’Iroise » par l’UNESCO ; elle abrite plusieurs espèces de plantes protégées et accueille chaque année de nombreux oiseaux migrateurs. On n’y trouve ni petit carnivore, ni serpent en raison de son isolement précoce du continent.


Lampaul





Lampaul, la capitale est l’unique village d’Ouessant













Le clocher de l’église a été offert par l’Angleterre, en remerciement du dévouement des Ouessantins lors du naufrage du Drummond Castle.


















Jésus menaça les vents et dit à la mer "Tais-toi !"














Maison ancienne, les volets bleus ou verts étaient autrefois vitrés













Thira dans la baie de Lampaul














Vieux gréement au coucher du soleil









Pointe de Pern et côte sauvage

Face à l’Ouest et aux assauts de l’océan, cette côte très découpée, offre des paysages magnifiques à découvrir tout au long du sentier côtier :







Baie de Lampaul,















au loin, l’îlot Youc’h Korz et le phare de la Jument














Ancien fort de Loqueltas















Maigre végétation appréciée des chèvres











































Ce rocher marqué de blanc, sert d’amer






















Phare de Nividic (1912-1936) : il a fallu 24 ans pour le construire en mer et les deux pylônes supportaient un téléphérique qui le reliait à la terre ; son alimentation électrique a été abandonnée au profit du gaz. Il porte également un signal sonore afin d’éviter les échouages par temps de brume.












Pointe du Pern, la plus occidentale de France












Rochers de granit, aux formes particulières,












qui semblent surgir de nulle part.



























La côte sauvage

























Phare du Creac’h (1863), le plus puissant d’Europe, a une portée de 70 km ; il marque la limite entre la Manche et l’Atlantique.

































































Le phare du Creac’h abrite le Musée des Phares et Balises :
De l’Antiquité au 18° siècle, l’éclairage des phares consistait à brûler à l’air libre du bois ou du charbon ; on a ensuite utilisé des réflecteurs métalliques pour réfléchir la lumière émise par des lampes à huile.
Le 19° siècle sera l’âge d’or des phares ; Augustin Fresnel imagine de réfracter la lumière au travers de grandes lentilles à échelons de verre ; ces lentilles étaient éclairées par des lampes à huile, puis par des brûleurs alimentés par du pétrole ; ces techniques sont désormais remplacées par l’électricité.





Maison ouessantine ; les murets de pierres sèches sont surmontés de gros galets afin d’éviter les infiltrations d’eau.











Moulin de Karaes, dernier moulin en bois de l’île qui en comptait une centaine ; il servait à moudre le seigle avec lequel on faisait le pain, et est encore utilisé chaque année










Côte Nord






Plage de Yusin










Île de Keller, paradis des oiseaux migrateurs ; comme seule habitation sur cette île privée, une ancienne bergerie transformée en manoir, sans eau courante ni électricité.


























Presqu’île de Cadoran





















































On marche sur un tapis moelleux, cette tourbe est encore prélevée pour cuire le ragoût de mouton.










































Lande de bruyères et d’ajoncs
















Phare du Stiff (construit par Vauban en 1695) ; à côté, une tour-radar surveille le trafic maritime du rail d’Ouessant.













Le port du Stiff où accostent les ferries ; au loin, le phare de Kéréon et l’île de Molène









Pointe de Pors Doun






Phare de la Jument, construit en mer entre 1904 et 1912













Baie de Lampaul