Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

mardi 31 octobre 2023

BILAN TECHNIQUE

Pas de panne importante cette année. Le groupe d’eau semble fonctionner correctement...

Fuite de fuel

Un souci pourtant avec le fuel trouvé dans les fonds, dont on a eu du mal à repérer l’origine. Il semble bien que ce soit une petite fuite au niveau d’un collier de serrage de la durite sur le filtre qui en soit la cause. Cela parait bizarre, car la fissure était très petite, et a priori pas compatible avec la quantité de fuel accumulée. Après avoir supprimé cette partie abîmée, en tout cas, la fuite a disparu. Au programme des prochains travaux d’hivernage, il faudra vérifier toutes les durites.

D’autre part, la consommation du moteur a sérieusement augmenté : 2,8 l/h au lieu de notre valeur habituelle de 2,3 l/h. On a peut-être un peu plus monté le régime ? Voir s’il faut faire un réglage du moteur.

Moteur d’annexe

Le moteur HB manque de puissance. Je vais faire intervenir un Yamaha-man.

Autres travaux à prévoir : entretien moteur (je n’ai rien fait d’autre que l’hivernage) et mise en place d’un siphon pour éviter le débordement d’un bac d’évier à l’autre, lors de leur vidange.

jeudi 19 octobre 2023

CONCLUSION

Nous avons eu plaisir à redécouvrir la Sicile et les magnifiques paysages volcaniques de l’Etna et des Eoliennes, en particulier Vulcano et le Stromboli.

Pour nous, la Sicile est l’île de Méditerranée qui concentre le plus de richesses culturelles : vestiges gréco-romains et sites arabo-normands que nous apprécions beaucoup, églises et palais baroques...

Peu de jolis mouillages abrités en Sicile, ce qui rend la navigation moins agréable.

D’une manière générale, nous avons été bien accueillis dans les ports avec une aide à l’amarrage, mais souvent placés en bout de ponton et avec des pendilles trop courtes. Les tarifs sont élevés et peu de services sont proposés (absence de laverie et de sanitaires corrects). Licata est la seule bonne marina à prix raisonnable de Sicile.

Par contre, les commerçants ne sont pas tous agréables et les taxis de Palerme pratiquent des tarifs prohibitifs, sans doute à la tête du client...

En Sicile, comme dans les Eoliennes et les Egades, on voit beaucoup d’habitations délabrées et les abords des ports sont sales et non entretenus. Les routes sont en mauvais état, impossible de dépasser 110 km/h sur l’autoroute.

Météo mouvementée sur la route aller, plus clémente ensuite, bien que pluvieuse. Très beau temps en Sicile à partir du 20 juin mais traversée retour peu agréable après le passage d’une dépression.

Au total, nous avons parcouru 1 666M et fait 222 heures de moteur...

Du jeudi 6 juillet au lundi 10 juillet 2023 : PORTISCO – GOLFE D’ARZACHENA (SARDAIGNE, ITALIE) – PORTO POLLO (CORSE, FRANCE) – CAP TAILLAT – LES SALINS – MARINES DE COGOLIN (11M, 49M, 140M, 6M et 8M)

Jeudi

Le vent s’est calmé brusquement au milieu de la nuit et change de direction. Dans les Bouches, il ne doit tourner que cet après-midi.

Jacques raccourcit le tuyau de fuel et refait le branchement.

Après une semaine sans avoir touché terre, on n’a plus ni produits frais, ni pain ;




fournée de baguettes très bonnes.






Départ en fin d’après-midi, moteur avec génois jusqu’à l’entrée des Bouches. On passe Porto Cervo et le cap Ferro, beaucoup de yachts pressés de prendre l’apéritif.




Mouillage dans le golfe d’Arzachena, joli mais boîte de nuit heureusement pas trop criarde, de beaux effets lumineux.






Vendredi

Temps nuageux, on se met en route de bonne heure ; avec l’ancre, je relève beaucoup d’algues filamenteuses ainsi qu’un bout couvert de coquillages.

Génois et moteur dans le chenal entre les îlots de la Maddalena et la Sardaigne.




Jolis paysages rocheux sous un ciel menaçant






Navigation sous génois seul par prudence, mais en sortant du chenal, on se traîne un peu (grand largue, force 4, mer peu agitée). On hésite à mettre la voile, mais proche du vent arrière, on n’avancerait pas beaucoup plus vite et la navigation serait moins tranquille.

Le vent monte (force 5 à 6, mer agitée), pointe à 9,9 nœuds en surfant sur une vague. C’est au sortir des Bouches de Bonifacio que le vent est le plus fort. Pas grand monde sur l’eau, quelques voiliers près de la côte, casiers de pêcheurs à éviter !

On passe Bonifacio, les écueils d’Olmeto et les Moines ; quelques gouttes de pluie, orage derrière nous.

Brusque renversement de vent après la pointe Senetosa, on troque du Sud-Est pour du Nord-Ouest. Génois pour parcourir les quelques miles qui nous restent (travers, force 3, mer peu agitée).

Traversée du golfe de Valinco et mouillage sur la plage du Taravo à côté de Porto Pollo.

Pas de fuite au niveau du raccord de fuel.

Le vent se remet à souffler du Sud-Est juste après notre arrivée, la nuit risque de n’être pas aussi tranquille que prévu...

Samedi

Hormis une petite pluie orageuse vers deux heures du matin, la nuit a été calme.

Départ pour le continent vers 10H, vent d’Est qui ne devrait pas durer, on ne sort que le génois (grand largue, force 4, mer peu agitée).

Nous sommes entre deux flux, celui de SE sortant de Bonifacio et celui de NE qui contourne le Cap Corse et va s’atténuer. Le vent hésite, nous, on alterne voile et moteur contre une houle résiduelle ; ensuite, ce sera moteur contre quelques nœuds de vent le reste de la journée...

On quitte la Corse au niveau du golfe d’Ajaccio et des îles Sanguinaires.

Cliquetis au moment du repas, la touche s’échappe quand on ralentit le moteur ; l’autre traîne s’est déroulée sans qu’on s’en rende compte, le calamar est arraché... Le bilan pêche de cette croisière n’est vraiment pas brillant, Corentin va être déçu.

Dimanche

A minuit, enfin un peu de vent exploitable (bon plein, force 2 à 3, mer peu agitée), on avance doucement mais sans le bruit assourdissant du moteur.

La lune se lève à peine, nuit noire et étoilée, plancton luminescent sur la trace du bateau. Le vent hésite encore, alternance de voile (bon plein à largue, force 2 à 4, mer peu agitée) et de moteur jusqu’à l’arrivée. On croise beaucoup de bateaux sur cette fin de route.

Mouillage au Nord du Cap Taillat, la houle tarde à se calmer.

Sieste et baignade sans méduses apparemment ; on frémit le soir en les voyant arriver en nombre.

Lundi

A priori, pas de nouvelle fuite de fuel, pré-nettoyage des fonds et rinçage du teck à l’eau de mer.

Petite halte déjeuner à la plage des Salins et amarrage aux Marines de Cogolin après avoir fait le plein de fuel.

Du lundi 3 juillet au mercredi 5 juillet 2023 : VULCANO (ÎLES EOLIENNES, SICILE) – PORTISCO (SARDAIGNE) (316M)

Lundi

Un peu de vent, départ au lever du soleil. Mer hachée et vent de face (force 2), moteur. On surveille régulièrement le moteur, minuscules fuites d’huile et de fuel dont on ne trouve pas l’origine.

Pour Cala di Volpe au Nord-Est de la Sardaigne, on a 295M à faire au 304°, soit deux jours et demi à 5 nœuds.

Essai de voile non concluant...

On passe entre Salina et Filicudi puis au Nord d’Alicudi, toutes trois coiffées de nuages ; on les perd vite de vue.

Un peu de vent de face le soir mais de la houle ; on hésite à mettre les voiles, mais marcher à trois nœuds à 45 degrés de notre route, nous obligerait à une troisième nuit de navigation...

Nuit calme sans vent, on avance mieux. Pleine lune, Jacques dit qu’elle l’empêche de voir les étoiles, moi, je l’aime bien, elle éclaire la route !

A minuit, on est à 70M au Nord de Palerme et 37M au Nord d’Ustica.

Mardi

On croise quelques voiliers de près, quelques cargos de loin.

Au bout d’une journée de navigation, on a parcouru 130M au moteur, il en reste 165.

Au petit matin, petit vent (près, force 2, mer peu agitée).

Après une courte nuit, je casse le hale-bas et Jacques oublie de fermer les vannes des WC, eau de mer dans les toilettes et dans la douche.

Le vent forcit, reste du mistral qui a passé les Bouches de Bonifacio (près, force 3 puis 4, mer peu agitée à agitée) et nous fait dévier vers l’Ouest. On tape dans la houle et on n’avance pas, Jacques remplace avantageusement le pilote pendant plusieurs heures.

En milieu d’après-midi, le vent refuse et faiblit, moteur pour reprendre notre cap.

Mercredi

Inquiétude pendant la nuit sur une alarme lumineuse du moteur.

Moins de tangage, on dort mieux ; par contre, le roulis renverse la cafetière du petit-déjeuner.

121M au compteur de la deuxième journée, il reste 57M à parcourir.

Vent et courant contraires, on n’a jamais eu le vent de Sud que GFS prédisait.

La terre de la Sardaigne est en vue, on récupère une petite connexion internet.

On dépasse l’île de la Tavolara, la baie d’Olbia et on bifurque pour faire le plein dans la marina de Portisco.

Mouillage devant la Spiaggia di Rena Bianca à Portisco avant Cala di Volpe (à ne pas confondre avec la plage du même nom à Santa Teresa di Gallura dans les Bouches de Bonifacio, là où Cécile et Gary nous recommandent un restaurant !). Beau mouillage de sable, peu de bateaux, deux bateaux de guerre dans la baie. Le vent d’Ouest souffle, rafales à 20 nœuds.




Portisco







Nouveau nettoyage des fonds, on récupère onze litres d’un mélange d’eau où surnage le fuel, avec un peu de café...

Jacques a repéré un suintement sur un tuyau de fuel qui pourrait être à l’origine de nos soucis mais n’explique pas la consommation énorme de 3,1 litres par heure (habituellement de 2,3).

Contents d’être enfin arrivés après cette traversée peu agréable avec vent et houle de face ; seulement huit heures de voile dont six à 45 degrés de la route.


Du mardi 27 juin au dimanche 2 juillet 2023 : TAORMINA – TINDARI – LIPARI – PRAIA DI VINCI (LIPARI) – PORTO DI LEVANTE (VULCANO) (67M, 21M, 2M et 1M)

Mardi

On décide d’attendre demain pour franchir le détroit de Messine avec moins de vent et de courant contraires. Il y a 10 ans, il fallait faire de savants calculs et tenir compte de l’heure de la marée, des courants et contre-courants ; aujourd’hui, on a accès à de jolies cartes avec des flèches bleues qui indiquent d’heure en heure, la force et la direction du courant.

Repos, nettoyage du cockpit, bricolage et blog.




Promenade en annexe vers Isola Bella,







presqu’île protégée par son statut de Réserve naturelle.






Mercredi

Départ à 6H du matin en prévision d’une longue route ; on veut aussi arriver dans le détroit avant que le vent ne se lève.







En toile de fond, l’Etna, pour une fois bien dégagé, avec son nuage de vapeurs









Jacques a sorti ses plus beaux calamars ; le fil se déroule à toute vitesse, branlebas de combat pour remonter un sac en plastique...

Petit contre-courant favorable mais le vent  se lève, treize nœuds de face, plus fort et plus tôt que prévu ; on veut éviter de louvoyer dans le chenal des cargos, d’autant plus que le courant y est plus important.




On longe au moteur la côte sicilienne, très belle, déchiquetée mais construite.






A 9H, courant et vent contraires, on a du mal à atteindre 5 nœuds, il nous reste 15M jusqu’à la sortie. On croise la ligne des ferrys qui font la navette entre la Sicile et la Calabre.

A 10H, le vent diminue, le courant aussi avec un contre-courant d’un nœud et demi, vitesse à 7,2 nœuds ; brutalement, à la hauteur de Messine, courant contraire d’un nœud et demi, vitesse à 3,7 nœuds ! Les renverses de courant s’observent par des remous sur l’eau.




Messine







On voit enfin des bateaux de pêcheurs d’espadon, avec une haute tour pour les guetteurs et un éperon très long à l’avant où s’installe l'harponneur.






Un peu avant midi, on franchit le cap Peloro avant de bifurquer vers l’Ouest.






A cet endroit du Détroit de Messine, seuls 3,6 km séparent la Calabre de la Sicile. La rencontre de deux courants opposés y produit de grands remous et des tourbillons ; la légende raconte que deux monstres marins Charybde et Scilla sont à l’origine de ce phénomène.






Un bateau ramasse son filet







En milieu d’après-midi, on passe le cap de Milazzo pour entrer dans le golfe de Patti.

Mouillage à Tindari, au Nord de la langue de sable, au milieu de nulle part...

On a très chaud, baignade rapide, la première pour moi, pas de méduse mais aucun poisson de mouillage non plus...





En haut de la falaise, le Sanctuaire deTindari







Beau coucher de soleil






Jeudi

Grosse discussion sur la stratégie de retour : aucun créneau favorable pour la traversée vers la Sardaigne (zone dépressionnaire avec vents faibles tourbillonnants), vent d’Ouest samedi et dimanche, pluie sur la Corse et l’Italie. Le minuscule port d’Ustica (six places sur ancre), au tiers de la route, n’a pas de place samedi matin, seulement dimanche ; il faudrait attendre lundi pour y aller à moins de faire étape samedi sur une bouée à Alicudi.

Beaucoup de moteur en perspective, on se dirige vers Lipari pour faire le plein.

On longe la côte Ouest de Vulcano :





Coulée de lave







Îlot Pietra Quaglietto ou Pierre des puffins








Porto di Ponente, joli mais trop encombré pour y mouiller






Le fuel n’ouvre qu’en milieu d’après-midi, on attend une heure avant de pouvoir s’amarrer à Lipari (Lipari Service, bon accueil, amarrage cafouilleux juste derrière des cailloux où les gens ont pied, houle avec rappel sur les aussières, 60 euros). On a remarqué que plus l’amarrage est cafouilleux, plus les pontonniers sont serviables !

Promenade dans la vieille ville :





La citadelle est perchée sur un promontoire.








Plage de galets et de sable noir







Les encadrements des portes et des fenêtres sont en pierre de lave.








La montée à la cathédrale San Bartolomeo est raide !









Statue en argent de San Bartolomeo ; l’apôtre mourut écorché vif et son cercueil, jeté à la mer, est venu s’échouer à Lipari.






Dîner à la Trattoria del Vicolo.

Vendredi

La météo est toujours défavorable, surtout dimanche avec vent contraire et pluie. Le loueur de bouée d’Alicudi ne répond pas et on ne tient pas y à rester trois nuits. On renonce à aller à Ustica.

Départ après quelques courses, mouillage par 12 mètres de fond au Sud de Lipari, près des Faraglioni et face à Vulcano, à Praia di Vinci.




Vue sur Vulcano et les fumerolles du Gran Cratere della Fossa






Baignade, quelques méduses et sars.

En fin d’après-midi, on déménage à Porto di Levante à Vulcano, plus abrité. Des corps-morts ont été installés depuis le mois dernier et occupent la moitié du mouillage...











Vulcano et son petit port




Au soleil couchant, ces roches volcaniques se parent de belles couleurs.






Samedi

Plongée dans les bas-fonds de Thira où du fuel apparait régulièrement au niveau de la vanne de l’évier. On enlève tous les planchers et on essuie consciencieusement tout ce qui est rangé. On pompe sept litres de fuel dans les fonds, les varangues et dans la cale moteur.

On avait bien senti une odeur depuis le départ quand le moteur marchait ; on avait mis cela sur le compte des interventions sur le moteur par Jacques et par le chantier ; ce qui nous inquiète c’est que notre consommation a augmenté. On ne détecte pas de fuite en faisant tourner le moteur un quart d’heure. Ennuyeux à la veille d’une traversée sans vent vers la Sardaigne...

De nombreux bateaux arrivent dans l’après-midi, certains, en particulier des Italiens, font l’attraction en tentant de mouiller ! La nuit tombée, on empêche un énorme catamaran de s’intercaler entre nous et d’autres monocoques.

Dimanche

Le vent se lève dans la journée, plusieurs averses. A la place d’une ultime ascension à Vulcano, on nettoie sommairement le pont et on plie l’annexe. Le bal incessant des bateaux continue...




Coucher de soleil