Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

vendredi 30 août 2013

Dimanche 25 et lundi 26 août : SAN VITO LO CAPO – TRAPANI (34M)

Le vent s’est enfin levé !
Après avoir passé le Cap San Vito, louvoyage contre le vent (force 4 à 6 l’après-midi, on prend deux ris), la houle et peut-être le courant - car on ne peut mettre en cause la finesse du barreur - ; on fait 34 Miles à la place de 17 !
Entrée dans le port de Trapani, tout près des marais salants et amarrage au ponton de Cantiere Levante (60 euros) ; le lendemain on fait 10 mètres pour aller à la Marina Arturo Stabile (50 euros) où nous avions réservé une place pour deux semaines ; accueil sympathique.

Hormis les remparts, les abords du port sont un peu lugubres : pas de magasins, restaurants fermés le dimanche soir; il fait aller rue Garibaldi ou cours Victor Emmanuel II  pour trouver des rues piétonnes plus animées.
Lundi soir, trattoria Cantina Siciliana (bon et prix encore abordable) dont la spécialité est le couscous de poissons.
Le vent de Sud s’annonce encore plus fort cette nuit et demain ; éclairs au loin, un peu de pluie.
Mardi, lever à quatre heures du matin; un taxi nous emmène à l’aéroport de Trapani  car nous rentrons en France jusqu’au 10 septembre.

Trapani a été notre dernière étape en Sicile; vent désespérant, il ne semble souffler qu’aux deux extrémités, dans le détroit de Messine et à Trapani…
Il fait encore très chaud, 35°C ; l’eau est à 29°C mais il y a quelques méduses ; nombreux orages…

A noter que la connexion internet est difficile en Sicile (Wind) alors qu’en Grèce la moindre petite île était couverte (Vodafone).

dimanche 25 août 2013

Samedi 24 août : PORTICELLO – SAN VITO LO CAPO (48M)

Moteur le long de la côte Nord de la Sicile ; la côte est jolie, on dépasse Palerme et la réserve marine du Cap Gallo.
En début d’après-midi, le vent se lève enfin (force 2 à 4), navigation paisible au grand-largue puis au près.
En arrivant au Cap San Vito, nombreux casiers de pêcheurs ou filet dérivant, on s’écarte…

Mouillage à l’Est  du port de San Vito, ce qui semble à nouveau permis, en tout cas, nous ne sommes pas les seuls.






Beau mouillage de sable au pied de la falaise du Cap San Vito

Vendredi 23 août : CEFALU – PORTICELLO (24M)

Un peu de vent portant (force 3) pour partir, un peu de voile mais cela ne dure pas…
Temps orageux sur la côte.

Mouillage sous le port de Porticello, assez sale, fond d’herbes.






Porticello, un petit port de pêche qui semble très actif.

Jeudi 22 août : ILE FILICUDI – CEFALU (41M)

Nous quittons donc les îles Éoliennes pour la Sicile car dans quelques jours, nous laisserons le bateau à Trapani pour rentrer deux semaines en France.
Vent de travers (force 1 à 2) encore décevant : voile avec l’aide du moteur une grande partie de la journée afin d’arriver à Cefalu avant la nuit ; le vent ne se lève qu’en fin d’après-midi…
Mouillage dans le port, près des rochers.

Cefalu est une petite ville agréable, on aurait aimé y rester plus longtemps et visiter le massif des Madonie.

Le Normand Roger II, roi des  Deux-Siciles y fit construire une cathédrale après avoir échappé à un naufrage.






Cefalu et sa cathédrale normande sont bâties au pied d’un promontoire rocheux.









L’abside est entièrement décorée de mosaïques d’or d’une grande finesse (XII° siècle) : Christ Pantocrator, il a inspiré celui de Monreale et de la Chapelle Palatine de Palerme.























La Vierge et les Archanges, Michel et Gabriel












Les chapiteaux du cloître sont tous différents : ici, harpies et ibis.











Osterio Magno, le palais du roi Roger II aux pierres polychromes (XII° siècle)

jeudi 22 août 2013

Mercredi 21 août : ILE SALINA – ILE FILICUDI (14M)

Départ en début d’après-midi avec un bon vent portant ; très vite le ciel se couvre et l’orage nous rattrape ; on affale la voile juste avant les rafales et la pluie qui ne durent pas…
Mouillage à Porto Filicudi, par 11 mètres, tout près de la rive, assez hasardeux si le vent tourne ; on règle l’alarme du sondeur pour la nuit et on met une ancre à l’arrière par 17 mètres; les bouées sont à 60 euros…

Éclairs au loin, mais la nuit sera relativement tranquille.






Filicudi est assez verte, arbres fruitiers et cultures en terrasse.









Nous avions envisagé d’aller à Alicudi puis à Ustica mais il y a peu ou pas de possibilité d’y mouiller.

Les îles Éoliennes, d’origine volcanique, sont très jolies mais offrent peu de mouillages protégés à des profondeurs correctes, de plus les prix des bouées et des ports sont prohibitifs ; beaucoup de monde en cette saison et peu de vent, Éole a dû quitter le Stromboli pour prendre quelques vacances du côté de la mer Égée !

Mardi 20 août : ILE PANAREA – ILE STROMBOLI – ILE SALINA (15M et 25M)

Départ à deux heures du matin vers le volcan Stromboli, un peu de vent mais de face et on veut arriver avant le jour, on met donc le moteur ; en crachant régulièrement ses braises, il nous guide comme il le faisait déjà pour les Anciens qui l’avaient surnommé le « Phare de la Méditerranée ».
Le sommet du cratère est couvert en permanence d’un nuage blanc ; toutes les dix minutes environ, se produit une explosion suivie d’une coulée de lave, la Sciara del Fuoco, et d’une émission de cendres noires ; le spectacle est fascinant !

La dernière éruption importante date de 1930, mais dernièrement, en 2002, l’île a dû être évacuée.






Éruption du Stromboli 







Au petit matin, nous mouillons devant San Bartolomeo.






Le village est construit sur la lave noire, au pied du volcan.









L’après-midi, un peu de voile (force 2 à 3 au portant) vers l’île de Salina, formée de deux volcans jumeaux ; temps orageux sur la Sicile.
Mouillage au Sud du port de Santa Maria sur fond d’herbe, assez houleux ; le prix dans la petite marina serait de 160 euros !!!
Grosse zone orageuse le soir : pendant 6 heures, les éclairs - parfois quatre en même temps - zèbrent le ciel ; heureusement, nous sommes à la limite, un peu de pluie et de vent seulement mais cela aurait pu être catastrophique dans ce mouillage encombré et peu abrité…
Salina est l’ile d’« Il Postino », le facteur ; Philippe Noiret y jouait le rôle du poète chilien Pablo Neruda.






Le centre du village de Santa Maria est agréable, avec sa rue piétonne et ses boutiques.





Lundi 19 août : ILE LIPARI – ILE PANAREA (24M)

Départ pour Panarea, sur la route du Stromboli, étape obligée des Iles Éoliennes.
Vent irrégulier, on alterne voile et moteur.
Mouillage dans Scalo Ditella, devant le village de San Pietro ; on refuse une bouée à 70 euros -  les Italiens sont vraiment des arnaqueurs (ils devraient suivre une formation de marketing pour les nuls car à ce tarif-là, sur les 50 bouées installées, seules 2 ou 3 sont occupées) - on mouille trois fois avant de pouvoir poser notre ancre sur une petite tache de sable, pas trop près du quai où accostent les ferries.
Possible par temps calme car pas du tout abrité ; les mouillages de Cala Junco et Cala Zimarri sont préférables mais nous avions quelques courses à faire (circulation difficile dans le village et prix italiens).

Houle créée par les ferries et les embarcations à moteur, cacophonie des discothèques qui rivalisent de décibels…






Ilot Dattilo, face à Panarea










Au loin, le Stromboli fume.

mercredi 21 août 2013

Dimanche 18 août : ILE VULCANO – ILE LIPARI (3M)

En route vers Lipari, on passe entre deux pinacles surgis des flots ; mouillage dans Valle Muria, par 11 mètres de fond, au pied de la falaise ; ce mouillage, très couru la journée devient quasiment désert la nuit.

Dès la préhistoire, on taillait à Lipari l’obsidienne, roche volcanique vitreuse et coupante qui a longtemps servi à faire des couteaux, des poignards…






Au coucher du soleil, vue sur la Grand Cratère de Vulcano et les pinacles








En faisant des ronds dans l’eau devant la ville afin de se connecter à internet, nous avons la grande joie d’apprendre la naissance de Corentin ; bienvenue à - nous l’espérons - ce futur petit mousse !

mardi 20 août 2013

Samedi 17 août : SCILLA – ILE VULCANO (ILES EOLIENNES) (42M)

Départ un peu retardé en raison de l’orin qui s’est enroulé autour de la quille ; il faut plonger…
Navigation vers les îles Éoliennes, au Nord de la Sicile : moteur puis voile tranquille au travers (force 2-3) ; un peu de courant contraire.
Mouillage à Vulcano, dans la baie de Porto di Levante un peu épique : on refuse une bouée à 50 euros  -  il y a des nouveaux pontons mais on n’ose en demander le prix  -  mais il y a peu de place ; eau très trouble, on ne voit pas le fond et en reculant à 4, 8 m au sondeur, on heurte un rocher avec le safran… Éclat de gelcoat mais pas de dégât grave en apparence.
Va et vient incessant de ferries dans le port ; il convient de bien choisir son moment pour débarquer en annexe !

Une odeur soufrée nous chatouille les narines : elle provient d’émanations sous-marines mais surtout des fumerolles qui s’échappent du volcan.

L’ascension au Grand Cratère (386 mètres) par un sentier de cendres, un peu ombragé le matin, nous semble moins difficile qu’il y a quelques années; au fur et à mesure qu’on grimpe la vue est de plus en plus belle ; on fait le tour du cratère, marchant sur les cendres chaudes et entre les fumerolles, spectacle grandiose et impressionnant.


Le Grand Cratère de Vulcano, seul volcan de l’île encore en activité






Nous !











Vue sur Vulcanello, Porto di Ponente, Porto di Levante et au fond Lipari ; au premier plan, à gauche, la crête soufrée du volcan.











Cristaux de soufre

Vendredi 16 août : TAORMINA – SCILLA (39M)

Départ de bonne heure afin de passer le détroit de Messine avant la renverse du courant, à quinze heures.
Vent de face, un peu capricieux ; au loin, l’orage gronde…
Le vent se lève enfin (force 4, un ris), louvoyage entre les traghetti qui font la navette entre la Sicile et l’Italie ; on sort du détroit à 10 nœuds (vitesse sur le fond) avec l’aide du courant ; pour une fois, nous sommes passés à l’heure favorable, grâce au savant calcul du lien suivant https://docs.google.com/file/d/0B1o5Or-0YJQDQXJIS0I1Und6cWM/edit?usp=sharing.
Nombreux remous car le vent est contraire au courant, mais pas de tourbillon ; le redoutable Scylla, chien à trois têtes qui enlevait les marins d’Ulysse est rentré dans sa tanière depuis qu’un tremblement de terre a modifié la configuration des fonds marins!
Mouillage à Scilla, sur le continent, à l’Est du port, devant la petite plage (faire attention ; un peu de houle et quelques méduses…

Scilla est un joli village accroché à un promontoire rocheux.






Maisons de pêcheurs,












avec leurs barques colorées



lundi 19 août 2013

Jeudi 15 août : RIPOSTO – TAORMINA (10M)

Départ à la voile car le vent dégringole de l’Etna et lève de la houle à l’entrée du port, on prend un ris ; louvoyage mais le vent faiblit et on termine au moteur…

Mouillage à Taormina, un peu houleux ; débarquement mouillé…






Théâtre grec, face à la mer et à l’Etna (IV° siècle av. J.-C.), remanié par les Romains

Mercredi 14 août : SYRACUSE – RIPOSTO (46M)

Départ en fin de matinée, après le marché ; bon vent portant (3 à 4) mais la mer est un peu agitée ; deux dauphins viennent faire trois petits sauts et puis s’en vont…

Taormina est un peu loin, on prévoit donc d’aller mouiller à Acitrezza, derrière les pinacles que le cyclope Polyphème a jetés sur Ulysse après qu’il l’ait éborgné ; c’est un mouillage de beau temps mais le temps devient orageux et finalement on opte pour Riposto, mieux abrité.






L’Etna, majestueux au coucher du soleil










Amarrage à la nuit tombée au quai du bureau de la marina de Riposto ; 97 euros, c’est le coup de bambou ! A éviter, mais peu d’abris sur la côte Est de la Sicile…
Cérémonie religieuse et feux d’artifice.
Repas de gambas, succulentes !

vendredi 16 août 2013

Du dimanche 11 au mardi 13 août : NISOS KERKIRA (GRECE) – SYRACUSE (SICILE – ITALIE) (265M)

Départ pour une grande traversée vers Syracuse en Sicile ; peu de vent (force 3 mais de la houle, difficile de tenir le cap près du vent arrière, on loffe donc un peu pour stabiliser le bateau.
Le vent se lève assez rapidement, force 4 à 6 au grand-largue ; on trace, pointe à 10,1 nœuds.
On prend deux ris avant la nuit, moins de vent mais moins de houle aussi, on maintient une bonne moyenne ; magnifiques étoiles filantes ; on croise trois cargos et un voilier au petit matin.
Une inquiétude : nos batteries de service se déchargent à toute allure alors qu’on n’a pas fait marcher le frigo, qu’on a barré le plus possible et qu’on a économisé l’ordinateur…

Le lendemain midi, vent faible par l’arrière, toujours un peu de houle ; moteur autant pour recharger les batteries que pour une navigation plus confortable.






Un petit oiseau perdu vient faire une halte avant de repartir ; on héberge aussi une libellule !









Un peu de louvoyage avant l’arrivée à Syracuse ; mouillage dans la baie à trois heures du matin.

Après une courte nuit, on va flâner dans Ortygie la vieille ville située sur une presqu’île.
Syracuse nous semble plus vivante et moins abandonnée qu’il y a quelques années ; beaucoup de bâtiments sont en cours de rénovation mais il reste beaucoup à faire… Concerts, théâtre de marionnettes, artisanat, visites guidées animent la ville.
Le retour en annexe avec le clapot levé par la brise de l’après-midi est assez humide !

Syracuse, fondée au VIII° siècle av. J.-C. par des Grecs venus de Corinthe, a été conquise au V° siècle av. J.-C. par Gélon, le tyran de Géla ; bien qu’affaiblie par les guerres contre Carthage, elle dominera la Sicile durant quinze siècles.
Le moyen-âge sicilien sera brillant sous la domination des Arabes, puis des Normands et enfin des Hohenstaufen.
Palais, anciennes demeures et églises d’époques différentes se côtoient, formant un pittoresque dédale de ruelles.






Ortygie













Piazza del Duomo











Il Duomo, la cathédrale, construite à l’époque byzantine sur les colonnes doriques du temple d’Athéna ; elle fut remaniée par les Normands (XI° siècle).










Palazzo Montalto (XIV° siècle)












Palazzo Impellizzeri, de style baroque























Fontaine Aréthuse, le rendez-vous des amoureux : les eaux de la rivière grecque Alphée se mêlent à celles de la timide Aréthuse, transformée en source. 












Restaurant, dans les rues d’Ortygie…











Marché tous les matins : les espadons pêchés dans le détroit de Messins créent l’animation.

samedi 10 août 2013

Vendredi 9 et samedi 10 août : NISOS OTHONOÏ – NISOS KERKIRA (PALAIOKASTRITA et AYIOS YEORYIOU) (24M et 5M)

Coup de vent annoncé pour les deux jours prochains ; on se met à l’abri à Corfou en attendant de pouvoir traverser vers la Sicile.






Les falaises blanches de Corfou










Mouillage dans la belle baie de Palaiokastrita (anse Est) malheureusement défigurée par des hôtels et encombrée de bateaux à moteur, promène-bouées et autres engins à faire du bruit et des vagues… La nuit, le calme revient !
C’est là qu’Ulysse s’échoua après une terrible tempête déchaînée par Poséidon ; il y rencontra Nausicaa, fille du roi de Corcyre, qui tomba amoureuse de lui…






Palaiokastrita










Le lendemain, temps nuageux, le baromètre a chuté et le vent se lève comme prévu ; on va mouiller dans Ayios Yeoryiou, grande baie moins jolie mais qui nous semble plus sûre.

vendredi 9 août 2013

Mercredi 7 et jeudi 8 août : SARANDE (ALBANIE) – NISOS ERIKOUSSA (GRECE) (23M) – NISOS OTHONOI (ORMOS FIKI) (20M)

Après cette incursion en Albanie de quelques jours, nous reprenons la mer ; navigation (vent 2 à 4) vers Erikoussa, une petite île au Nord de Corfou et mouillage dans la baie ; eau transparente, on voit même notre ombre nager ainsi qu’un calamar !






Erikoussa au coucher du soleil










Peu de vent le lendemain, voile jusque l’île Othonoï puis moteur pour en faire le tour à la recherche d’un mouillage ; plus de place pour mouiller dans le port et rochers à l’extérieur, on revient mouiller dans la baie de Fiki (belle zone de sable à l’Est de l’épave), complètement déserte.






Falaises d’Othonoï












Coucher de soleil sur la mer, à la recherche du rayon vert !

vendredi 2 août 2013

Du vendredi 2 août au mardi 6 août : NISOS KERKIRA (GRECE) – SARANDE (ALBANIE) (5M)

Navigation au vent arrière (force 2), avec heureusement un courant favorable.
Nous avions contacté Agim Zholi qui vient nous accueillir au quai de Sarande (10 euros par nuit); il s’occupe de nos formalités d’entrée en Albanie (50 euros), de la location d’une voiture et de la laverie.
Restaurant Onhezmi recommandé par Agim, bon et pas cher.

L’ALBANIE : UN PEU D’HISTOIRE

Préhistoire
Civilisation Illyrienne  

Antiquité (VII° siècle av. J.-C. - IV° siècle)
Période grecque et corinthienne : épanouissement de la civilisation illyrienne ; Royaume de Bardilys, Royaume de Shkrodra (Reine Teuta)
Période romaine : morcellement de l’Illyrie ; la via Egnatia relie Rome à Constantinople.
Partage de l’Empire romain, l’Albanie devient byzantine.

Moyen – âge (IV° siècle - XIV° siècle)
Empire byzantin
Invasions barbares
Domination slave puis bulgare ; système féodal.
Attaques des Normands
Principauté d’Albanie, premier état albanais
Domination des Vénitiens
Charles I° d’Anjou, roi de Sicile forme le Royaume d’Albanie et en devient le roi

Période ottomane (XIV° siècle - XX° siècle)
Le Sultan Mehmet I° envahit le sud de l’Albanie
Résistance de Georges Kastriote, dit Skanderbeg qui fonde la ligue de Lezha et empêche la progression des Turcs pendant vingt ans (l’aigle à deux têtes de la famille Kastriote sera adopté comme drapeau d’Albanie).
Émergence des pachaliks, Bushati, seigneur de Shkroda au nord et Ali Pacha, seigneur de Toskeria et de l’Épire au sud  qui s’empare de Janina (Ionnina).
Ali Pacha négocie avec la France et l’Angleterre avant d’être assassiné.
Massacre de 500 seigneurs albanais et défaite de la ligue de Prizren par les Turcs.
Guerres balkaniques
1912 Ismaël Qemal déclare la guerre à la Turquie et proclame l’indépendance de l’Albanie.

XX° siècle
Première guerre mondiale : Occupation par les austro-hongrois, les Italiens et les Français.
Entre deux guerres : départ des troupes étrangères ; admission à la SDN
Seconde guerre mondiale : occupation italienne par Mussolini et annexion de l’Albanie dont Victor Emmanuel III devient le roi ; occupation allemande.
Résistance du parti communiste albanais et création de la république populaire d’Albanie
Dictature communiste d’Enver Hoxha qui isole l’Albanie en rompant avec l’URSS puis avec la Chine ; à sa mort en 1985, il laisse un pays exsangue.
En 1992, l’Albanie se dote d’une constitution ; libertés de culte, de presse et de circulation sont rétablies.

L’Albanie est le seul pays d’Europe à majorité musulmane, mais Mère Térésa fait figure de héros national.
C’est un des pays les plus pauvres d’Europe ; la monnaie est le lek.

Grand comme une région française, le pays des aigles est essentiellement montagneux avec de nombreux lacs; nous ne visiterons que le sud-ouest du pays plus accessible et plus riche en vestiges.

Sarande
Sarande est une ville portuaire moderne qui tire son nom de l’ancien monastère des Quarante Saints.






Au soleil couchant, les immeubles sont presque beaux!










Tous les matins se tient un très beau marché « bio » ; la production familiale d’huile d’olive est vendue dans des bouteilles de récupération !








Siri i kaltër ou l’œil bleu






Une source souterraine dans un torrent de montagne, une halte rafraîchissante…









Gjirokastra (XII° au XIX° siècle)
Gjirokastra est un ancien village très joli qui domine la vallée du Drinos ; ce site est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.






La Tour de l’Horloge domine le château,














dont les dernières fortifications datent d’Ali Pacha.















Belles maisons ottomanes aux toits de lauzes










Elles répondaient à certaines règles : le rez-de-chaussée servait à stocker les provisions, le premier étage plus chaud était habité l’hiver et le second plus frais, l’été.









La maison Zekate, l’une des plus grandes, possède deux tourelles à vocation défensive, reliées par un balcon.








Visite de la maison Skenduli : cette salle décorée, réservée aux hommes, servait à acceuillir les visiteurs lors des fêtes et événements familiaux ; les femmes restaient dans la mezzanine, comme à la mosquée!










Méandres du Drinos











Berat (XII° au XIX° siècle)
Habitée depuis l’âge de bronze, la cité illyrienne devient macédonienne puis romaine avant de prendre de l’importance à l’époque byzantine ; on y a trouvé des manuscrits grecs du VI° siècle, appartenant aux Codex Pourpres, les plus anciennes versions des Évangiles ; ils figurent dans la « Mémoire du Monde » de l’UNESCO.
Malgré la résistance de Skanderbeg, la ville devient ottomane au XV° siècle.
















Berat, surnommée la ville aux mille fenêtres, est une ville ottomane magnifique qui s’étend de la Citadelle jusqu’aux rives de la rivière Ossum.








Sur les hauteurs, la ville fortifiée est encore habitée ; les habitants font leur réserve de bois pour l’hiver, on entend un coq chanter et des canards cancaner ! 












Église de la Trinité, l’une des 32 églises byzantines que comptait la Citadelle.










Icône du peintre albanais Onufre (XVI° siècle) : St Jean-Baptiste, St Nicolas et Dormition de la Vierge et de St Nicolas.











Belles maisons ottomanes aux toits de tuiles du quartier musulman de Mangalem ;











le rez-de-chaussée était plus étroit que les étages d’habitation.























Le tekke Helveti, couvent bektashi du XVIII° siècle ; cette confrérie musulmane libérale est liée aux janissaires turcs, ces jeunes chrétiens élevés à la cour du Sultan.










Le plafond du tekke est sculpté et peint de motifs floraux.










La Mosquée des Rois, possède de belles boiseries, espèces de moucharabieh qui séparent les hommes en bas, des femmes en haut.











Vente de volailles sur le trottoir, peut-être celles de la Citadelle ?





Jeune Albanaise, venue à notre rencontre ; l’Albanie est un pays très jeune.









Un étudiant en médecine travaillant à l’Office du Tourisme et féru de foot - il connait tous les clubs français - nous emmène au restaurant Desaret, au dessus de la mosquée (bon et pas cher).
Ce soir, c’est la « nuit du destin » ou du Qadr qui fête la révélation du Coran au prophète Mahomet : les fidèles allument des bougies puis vont prier à la mosquée ; dans quelques jours, ce sera la « nuit du doute » ou fête de l’Aïd qui marque la fin du Ramadan.
Hôtel Berati, style ottoman, 30 euros, confortable.

Apollonia
La ville fut fondée au VII° siècle av. J.-C. par des Grecs venus de Corinthe et de Corfou, sur les rives de l’Ados ; les Romains la libérèrent de l’emprise de la Reine illyrienne Teuta et Apollonia restera fidèle à César, vainqueur de Pompée. Le jeune Octave vint s’y former avant de devenir Auguste.





Le Bouleutérion où se réunissait le Sénat (la Boulé) ; l’Odéon servait aux manifestations musicales ou littéraires ainsi qu’aux réunions officielles (II° siècle).











Narthex de l’église byzantine Sainte Marie (XII° siècle)









Riviera albanaise
De Vlora à Sarande, sur la côte Ionienne, les montagnes plongent dans la mer où s’égrènent les plages de galets blancs ; les paysages sont magnifiques mais dénaturés par les constructions et paillotes du bord de mer...






Le vieux village de Dhermi ; malheureusement l’église avec des fresques reste inaccessible…











Baie de Porto Palermo avec sur la presqu’île, une forteresse construite par Ali Pacha ; la baie a servi de base pour sous-marins à l’époque communiste.









La vallée de Borsh est creusée par un torrent ; la ville est connue pour ses sources glacées. Sieste sur la plage de galets, à l’ombre d’une cabane couverte de fougères séchées.








Butrint (IV° siècle av. J.-C. au XV° siècle)
Face à l’île de Corfou, l’ancienne Buthrotos occupe un site unique, au milieu d’une lagune, entre la mer et le lac de Butrint ; elle est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Ce nom lui a été donné par Énée car le bœuf qu’il voulut immoler s’y échappa ; dans l’Énéide, Virgile raconte que le Troyen retrouve ses compatriotes Hélénus et Andromaque qui avaient fondé la ville ; c’est là que Racine a situé son Andromaque.                                                          
Les différentes civilisations qui s’y sont succédées - grecque, romaine, byzantine, vénitienne - ont chacune laissé leurs traces.






La lagune de Butrint, parc naturel en zone humide














Porte du lion, l’une des six portes de la ville (IV° siècle av. J.-C.)














Théâtre dont la scène est bien conservée ; sur le mur d’entrée sont gravés les noms des esclaves affranchis (II° siècle av. J.-C.)










Baptistère paléochrétien : les fonds baptismaux se trouvaient en centre (IV° siècle)













Détail de son pavement de mosaïques, malheureusement recouvert de sable…













La Basilique byzantine surprend par sa taille ; elle comprenait trois nefs pavées de mosaïques (V°  siècle)











Fort vénitien triangulaire (XV° siècle)  









Nous avons bien apprécié cette rapide découverte de l’Albanie ; les gens sont très avenants comme s’ils voulaient rattraper les quarante-cinq années d’isolement ; les anciens parlent parfois un peu italien ou français, les jeunes davantage l’anglais.
Le pays est un vaste chantier où beaucoup reste à faire, notamment au niveau des routes parfois complètement défoncées ou même inexistantes…