Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

samedi 15 juin 2019

Du dimanche 9 juin au mardi 18 juin 2019 : CORPACH – OBAN (ROYAUME UNI) – DUBLIN (REPUBLIQUE D’IRLANDE) – ST MARY’S POOL (ILES SCILLY – ROYAUME UNI) – ABER WRAC’H (FRANCE) (32M, 194M, 220M et 114M)


Dimanche
Pluie cette nuit, Fort William est fidèle à ses 300 jours arrosés par an !
Sortie du canal et vent de face, route au moteur vers Oban en passant les Corran Narrows à la renverse ; Jacques met ses traînes à l’eau, un goéland vorace emmène un rapala, un autre se laisse opérer...
Soleil pour nous mais orage sur la côte ; courant favorable dans le passage de Port Appin.
A 6M de l’arrivée, on se rend compte que les batteries sont en surcharge (15,8 A), vraisemblablement un problème sur le régulateur de l’alternateur ; on coupe le moteur, louvoyage (force 4, mer peu agitée) jusqu’à l’entrée de Transit Oban Marina.
Les vannes n’étaient pas fermées car on n’avait pas prévu de gîter, on prend de l’eau par les toilettes...
A l’arrivée, le génois a du mal à s’enrouler, la drisse a fait un tour autour de l’étai en haut du mât et s’est abîmée ; dans le port, on affale le génois, Jacques raccourcit la drisse et refait un nœud. On n’en a pas vraiment trouvé la cause, le problème est-il résolu ?

Lundi
Alternateur et régulateur démontés, on fait le tour de tous les garages d’Oban, sans succès ; Jacques remonte l’ancien régulateur changé en Guyane, un fil crame, mais au final, ça marche !
Les prévisions météo pour notre retour en France ne sont plus aussi favorables qu’il y a quelques jours (fort vent de Nord en mer d’Irlande annoncé pour mardi soir et mercredi, tournant ensuite au Sud) ; on fera donc quelques étapes. On n’a pas renouvelé notre abonnement Iridium, mais près des côtes, il nous sera facile de nous connecter.
Départ vers midi, vent de face, moteur ; navigation sous le soleil, l’anticyclone est là mais impossible ensuite de dérouler le génois...
On passe par les Sounds de Kerrera, de Luing puis de Jura ; le vent tourne et se lève, on prend deux ris (force 5, travers puis 4, grand-largue, mer peu agitée). Courant favorable puis contraire.
Quelques dauphins pas très joueurs, mais cela fait quand même plaisir.

Mardi
Le vent faiblit en début de nuit, mer peu agitée, on est pas mal ballottés ; moteur pour aider la grand voile, courant favorable. On croise le rail de Kintyre, pas grand monde cette nuit.
La lune se lève assez tard et à quatre heures, il fait jour ; beau temps mais vent frisquet.
On passe Belfast en début de matinée, plus d’animation ; on voudrait arriver à Dublin ce soir, avant la nuit, il faut donc maintenir une vitesse de 6 nœuds avec grand voile et appui du moteur (grand largue à vent arrière, force 4 à 5, mer peu agitée) ; on n’ose pas dérouler notre génois en force, de peur de ne plus pouvoir l’enrouler...
Le temps se couvre dans l’après-midi ; amarrage la nuit tombée à Dun Laoghaire, marina de Dublin (46£).

Mercredi
Pluie et vent fort.
Il nous faut partir ce soir avec le courant pour arriver aux Scilly avant le vent contraire qui s’annonce pour vendredi soir.
La pluie a cessé, le vent a faibli ; on installe la trinquette et on attache les élastiques de la grand-voile qui étaient partis.
Départ en fin d’après-midi ; dans le Saint George’s Channel, on passe entre la côte et une suite de bancs parallèles à elle (grand largue à vent arrière, force 6, mer agitée, deux ris et trinquette) ; on avance bien avec l’aide du courant (plus de 12 nœuds en surfant sur une vague), mais la navigation est assez sportive, Jacques est éjecté de sa couchette !
Empannage à Wicklow Head un peu plus rapide que prévu ; ensuite c’est relativement plus tranquille (grand largue, force 5 à 6, mer peu agitée). Il fait nuit et la visibilité est médiocre ; il bruine et la pluie rentre dans le bateau. La cuisinière s’effondre cette nuit, il faudra la replacer dans ses cardans.

Jeudi
Au petit matin, on dépasse Carnsore Point, la pointe Sud-Est de l’Irlande avec un courant contraire ; on se lance dans la mer Celtique, vers les îles Scilly à la pointe Sud-Ouest de l’Angleterre (grand largue, force 5, mer peu agitée). C’est une route Sud qu’on va essayer d’optimiser en suivant le routage de Squid qui tient compte des changements de direction du vent et du courant.
Au petit déjeuner, la cafetière bascule...
Ciel couvert mais il ne pleut plus.
A midi, le vent baisse (force 2 à 3), on enlève nos ris mais on n’avance pas vraiment plus vite ; moteur en début d’après-midi, courant contraire, petite pluie...
Un peu de vent le soir, davantage lors du passage de grains, on remet les voiles (grand largue, force 3, mer peu agitée).
Quelques dauphins mais pas aussi joueurs que ceux de Méditerranée.

Vendredi
Nuit dans la brouillasse, pas de lune mais plancton luminescent dans le sillage du bateau ; le vent ne tourne pas comme prévu et tombe, moteur...
Arrivée le matin aux îles Scilly, bouée dans St Mary’s Pool (25£) avec un petit rayon de soleil ; cela fait plaisir, on fait sécher les cirés, on passe au Pastis et on déjeune sur la terrasse.







St Mary’s et son château









Grande sieste.
Un des supports de la cuisinière est cassé, on la met sur pilotis en l'assurant tant bien que mal pour qu’elle ne bascule pas dans le carré sur un coup de roulis.
Bref coup de vent attendu ce soir, on se couche tôt ; en milieu de nuit, on navigue accrochés à la bouée.

Samedi
La météo n’est pas favorable pour partir aujourd‘hui vers la Bretagne, fort vent attendu sur la Manche la nuit prochaine ; on retarde notre départ à dimanche en milieu d’après-midi.
On contacte notre voilier préféré du Lavandou au sujet de notre problème d’enrouleur : il pense que l’émerillon en haut de l’étai ne fonctionne plus correctement avec le risque que la drisse parte en rotation autour de l’étai et le détoronne ; à changer et à vérifier en tête de mât...
Depuis Dublin, on a noté des épisodes de vibrations du moteur ; pour éviter un bain à 14°C., on fait une vidéo sous-marine avec un appareil photo fixé à une gaffe : apparemment, pas de bout dans l’hélice, bavette non décollée comme l’an dernier ; c’est rassurant mais n’exclut pas un fin fil de pêche.
Jacques remet à l’eau les vers du compost d’Antoine qui sont encore tout guillerets !


Dimanche

On fait appel au marinier qui nous descend à terre avec son water-taxi (10£ aller et retour) :







St Mary’s Pool













St Mary’s, un petit village agréable aux maisons de pierre















Tour de la baie par le sentier du littoral















Belle végétation de rocailles















Eglise catholique Our Lady, Star of the Sea













Déjeuner au Mermaid, le pub préféré des plaisanciers








Départ en fin d’après-midi ; l’amarre qui nous retenait à la bouée est cisaillée, heureusement qu’on l’avait doublée.
On prend deux ris et on met la trinquette ; départ assez sportif (force 5, bon plein-travers, mer agitée), on avance bien mais le bateau fait des embardées ; des vagues le submergent et passent sous la capote.

Lundi
A côté de la lune presque pleine, on aperçoit Jupiter, puis le ciel se couvre.
Au milieu de la nuit, on croise plusieurs voiliers en route pour les Scilly et au petit matin, on se déroute trois fois pour éviter des cargos dans le rail d’Ouessant.
Le vent faiblit, on largue un ris (force 4, bon plein, mer peu agitée).
Entrée dans l’estuaire balisé et bordé de parcs à huîtres où s’affairent plusieurs classes de mer ; amarrage dans la marina de l’Aber Wrac’h (37 euros).
L’endroit est sympathique, il fait beau et chaud, on sort pour la première fois T shirts et bermudas.
Restau au Pot de Beurre, du nom des balises du chenal !

Mardi
Iroise Gréement vient inspecter notre enrouleur en grimpant en haut du mât ; l’émerillon est à changer, ils s’en occuperont pendant notre absence.
On réussit enfin à débloquer la cuisinière ; un des axes supports est cassé, on essaie de démonter l’entourage pour le faire ressouder à terre, sans succès ; j’aurai droit à une cuisinière neuve.

On va laisser Thira deux mois sur bouée avant de le retrouver mi-août, d’autres réjouissances familiales nous attendent !


























dimanche 9 juin 2019

Du jeudi 6 juin au samedi 8 juin 2019 : INVERNESS – FORT AUGUSTUS – CORPACH (26M et 23M)


Jeudi
On a renoncé à aller aux Orcades, d’autant plus que la descente par le cap Wrath vers les Hébrides extérieures n’est pas recommandée ; on a donc décidé de faire demi-tour par le canal calédonien et de rentrer en France où les températures sont plus clémentes...
Passage des écluses d’Inverness et amarrage, le tableau arrière perd un peu de son gelcoat...
Inverness, la « Porte des Highlands », s’est développée à l’estuaire de la rivière Ness, lors de la construction du canal au XIX° siècle.








Passerelle sur la Ness















St Mary’s Church









Déjeuner dans un pub et retour au bateau ; l’après-midi, on part se promener vers la mer mais la pluie nous fait vite rebrousser chemin.

Mon appareil photo ne s’ouvre plus, l’humidité a eu raison de lui...

Vendredi
Nuit claire et fraîche à 2°C, l’humidité est telle que l’eau ruisselle sur les plafonds et les parois, les matelas sont trempés ; aujourd’hui, on naviguera fenêtres ouvertes pour assécher le bateau.
Soleil ce matin, une belle journée s’annonce, Corentin décide de se baigner mais l’heure est venue de nous quitter ; Antoine, Eliette et les p’tits mousses vont se promener à Inverness pendant que nous redescendrons le canal calédonien ; on a passé une très bonne semaine avec eux grâce à la débrouillardise d’Antoine et à la bonne humeur d’Eliette ; Corentin et Robin ont mis de l’ambiance et semblent s’être bien amusés malgré la pluie ; Corentin a apprécié de tenir la barre et sait tout sur le monstre du Loch Ness !









Départ d’Inverness











Un pont puis une écluse, et nous voici dans le Loch Ness ; très profond, il occupe une vallée encaissée dans un écrin de verdure ; pas de vent, moteur.

Cet endroit tranquille semble prisé de l’armée britannique : un hélicoptère fait une opération d’hélitreuillage et trois avions de chasse nous survolent à basse altitude, impressionnant.
Le temps se couvre en arrivant à Fort Augustus ; on franchit le pont pivotant et l’escalier de cinq écluses ; les éclusiers me donnent un coup de main lors des manœuvres d’aussières d’écluse en écluse, mais la planche de bois censée protéger les pare-battages des murs agressifs s’est cassée.

Samedi
Au réveil, on manque de se faire écharper par The Lord of the Glens, un immense et magnifique bateau à moteur qui occupe toute l’écluse à lui seul.
Un rayon de soleil ; lancer d’aussière raté lors du passage de la première écluse, j’avais pourtant l’impression de m’être améliorée... Deuxième écluse réussie, un pont et on rentre dans le Loch Oich.







Laggan avenue









On passe les écluses de Laggan et le Loch Lochy ; encore deux ponts et une écluse, on accélère pour arriver à Banavie avant la fermeture de l’escalier.









Ben Nevis








Un éclusier nous aide à descendre les sept marches de Neptune en prenant l’amarre arrière à chaque passage.
Il fait chaud et lourd ; l’orage éclate quand on arrive dans le bassin de Corpach, le temps de faire un dernier plein de fuel, on est trempés... Le soir, les midges attaquent.
Paiement des deux nuits supplémentaires (38£).

Le canal Calédonien traverse les paysages préservés des Highlands et le passage d’écluses était pour nous une nouveauté ; les éclusiers sont serviables et prennent le temps d’expliquer les manoeuvres. 










mercredi 5 juin 2019

Du jeudi 30 mai au mercredi 5 juin 2019 : FORT WILLIAM – CORPACH – GAIRLOCHY – INVERGARRY – FORT AUGUSTUS – URQUHART BAY – DOCHGARROCH – INVERNESS (3M, 5M, 10M, 5M, 14M, 8M et 4M)


Jeudi
Il a plu toute la nuit, temps couvert.








Corentin à la barre, moteur jusqu’à Corpach, à l’entrée du Canal Calédonien.


















Eliette et Robin














Le train à vapeur des jacobites, rendu célèbre par Harry Potter.








Caledonian Canal

La faille géologique du Great Glen sépare la partie centrale des Highlands de la partie nord et forme une voie naturelle de communication ; le canal calédonien relie Fort William sur le loch Linnhe à Inverness sur la Mer du Nord, en passant par le loch Lochy, le loch Oich et enfin le loch Ness ; sur une longueur totale de 97km, seuls 35 sont artificiels ; le canal traverse 10 ponts mobiles et 29 écluses.
Forfait de huit nuits pour l’aller (260£).







Corpach, le bassin d’entrée du canal









On suit un bateau militaire dans les écluses suivantes.




A Bananavie, pont pivotant puis le Neptune’s Staircase, l’Escalier de Neptune, un ensemble de huit écluses qui permet, en deux heures, de monter de 21 mètres.








Il a plu tout l’après-midi, nous sommes trempés ; Eliette a l’idée d’utiliser le sèche-linge, même les chaussures d’Antoine y passent !

Crémant de Viré Clessé pour fêter nos retrouvailles.
Notre raccord pour se brancher à l’électricité fond, pas de chauffage encore cette nuit, mais à six, on se réchauffe !

Vendredi
Route sur la rivière Lochy, Corentin à la barre ; l’endroit est joli, monts dans la brume, ajoncs en fleurs, moutons à tête noire, vaches au bord du canal, les photos attendront notre retour si la météo est meilleure...
Passage de deux écluses et d’un pont, puis amarrage à Gairlochy, à l’entrée du loch.
Pluie ininterrompue, sieste, sèche-linge ; après avoir joué à la bataille et dessiné, Corentin et Robin sortent se défouler et reviennent trempés.

Samedi
La meilleure journée de la semaine, bruine intermittente.
On remonte le loch Lochy au génois, pointe à 7 nœuds (vent arrière, force 4 à 5) jusqu’aux écluses de Laggan ; 







Les rives boisées du canal
















sont très fleuries.








Après le pont pivotant, halte à l’entrée du Loch Oich dans un centre de vacances avec des jeux pour enfants ; l’endroit est assez désert, les pontons en mauvais état, on ne s’y attarde pas...

On poursuit sur le loch peu profond et balisé, jusqu’à Invergarry Castle.







Promenade vers l’hôtel et le village
















Vache écossaise chevelue














Pont sur le rivière Garry, une végétation luxuriante















Petite éclaircie le soir sur le Loch Oich








Dimanche

Remontée du Loch Oich, très joli ; le canal longe ensuite la rivière.








Cullochy Lock













Végétation d’un vert tendre
















Kytra Lock










Un pont pivotant et deux écluses descendantes plus loin, on s’amarre avant l’escalier de Fort Augustus.









Arrivée à Fort Augustus








Bruine intermittente le matin, pluie à notre arrivée, éclaircies l’après-midi. Le baromètre chute, mauvais signe...

Promenade vers le Loch Ness :







Les cinq écluses de Fort Augustus















conduisent au Loch Ness.













L’abbaye de St Benoît abrite désormais le Highland Club.







Lundi

Le baromètre est tombé à 990 mbars, beaucoup de vent, pluie avec éclaircies l’après-midi ; journée de repos, sieste et promenades.



                                          Arc-en-ciel sur le Loch Ness

Antoine nous a concocté un petit-déjeuner écossais : bacon, œufs brouillés, haggis et beans. Fish and chips le soir.


Mardi
On franchit les cinq écluses et le pont pivotant de Fort Augustus pour rentrer dans le Loch Ness ; je m’entraîne à la manœuvre des aussières en restant à quai pour passer d’écluse en écluse.

Le vent est tombé, pas de pluie, même un rayon de soleil ! Bord de vent arrière (force 4, grand-voile et génois), une averse nous rattrape.. 





Imperturbable, Antoine met ses traînes à l’eau tous les jours mais aucun poisson écossais ne mord à l’hameçon ; il avait pourtant ramené dans son bagage cabine des beaux vers de son jardin !
















Les ruines d’Urquhart Castle








Pas de bouées visiteurs, mouillage dans Urquhart Bay, par 10-15 mètres de fond près du rivage ; on reste à bord pendant que les jeunes visitent le Loch Ness Centre exhibition.










Nos deux petits monstres à la recherche de Nessie











Amarrage pour la nuit au ponton de Dochgarroch.

Mercredi
Journée de pluie, 9°C alors qu’il fait 30°C en France...
On rencontre un bateau de St Malo qui remonte vers le Nord et on passe avec lui l’écluse de Dochgarroch, un pont pivotant, puis les quatre écluses d’Inverness.

Plein de fuel et amarrage à la Seaport Marina d’Inverness (une nuit est comprise dans le forfait du canal).
La pluie nous dissuade d’aller visiter Inverness mais n’empêche pas Eliette d’aller courir ni Antoine de se promener avec Corentin.