Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

vendredi 6 octobre 2017

Du dimanche 2 juillet au mardi 11 juillet 2017 : GRACIOSA (ACORES, PORTUGAL) – LES SABLES D’OLONNE (FRANCE) (1 370M)

J1 : dimanche 2 juillet / lundi 3 juillet
Départ en fin d’après-midi sous le soleil ; une fois Graciosa passée, léger vent qui nous permet de mettre les voiles (près puis travers, force 3, mer belle).
La tactique est de faire route au Nord pendant quelques jours avant de faire de l’Est vers les Sables d’Olonne ; ceci, afin de rattraper une dépression qui nous emmènera et d’éviter de louvoyer dans des forts vents de Nord, à l’Ouest du Portugal.
Nuit étoilée mais un peu brumeuse, étoile polaire droit devant et demi-lune.
Une heure de moteur avant de retrouver du vent (grand largue, force 4 devenant 5, mer peu agitée), on avance bien.
On croise cargo et tanker ; à huit miles, le voilier Exalibur fait une route parallèle à la nôtre, il nous appelle mais ne nous reçoit pas.
Une averse puis du soleil pendant la journée, le vent tourne progressivement par l’Ouest (travers puis près, force 4, mer peu agitée), on prend un ris.

Bilan J 1 (bilan fait chaque jour à 18H10 UTC, c’est à dire l’heure des Açores)
Position : 41° 26’ N ; 27° 36’ W
Route : 145M, il reste 1 150M pour les Sables d’Olonne
Moteur : 2H
Bilan énergétique : positif
Pêche : traînes au repos
Repas : poulet créole, pommes de terre et petits pois, Ossau Iraty, pastel de nata.

J2 : lundi 3 juillet / mardi 4 juillet
Quelques dauphins peu joueurs, sautent au large ; prise des deuxième et troisième ris avant la nuit (bon plein puis près, force 4 à 6, trois ris et demi-génois, mer peu agitée)..
Pendant la nuit, on peut jouer sur la taille du génois, ce qui réveille les dormeurs ou sur le cap en lofant quand le vent forcit ou en abattant quand il faiblit ; le vent refuse, on fait du NNE à une assez bonne vitesse.
La dernière latte, celle qui est cassée, est à moitié sortie de son gousset ; la voile bat quand on la descend et la latte part à l’eau... On largue le troisième ris.
La météo nous permet de faire du NE, une meilleure direction pour les Sables d’Olonne (bon plein, force 4 puis 5, deux ris, mer peu agitée), on avance à plus de 7 nœuds.
On croise un bateau de pêche.

Bilan J 2
Position : 43°09 N ; 25°34 W
Route : 161M, il reste 1 028M jusqu’aux Sables
Moteur : 0H
Bilan énergétique : positif
Pêche : une seule traîne à l’eau, sans résultat malgré l’achat d’un rapala plongeant...
Repas : filet mignon de porc à la crème, riz et champignons, Ossau Iraty, fondant au chocolat.

J3 : mardi 4 juillet / mercredi 5 juillet
Nuit claire mais très fraîche, la lune veille ; le vent faiblit mais on avance toujours bien (bon plein, force 4, deux ris et génois, mer peu agitée).
En milieu de nuit, le vent faiblit encore, on enlève les ris (bon plein, puis travers, puis grand largue, force 3, mer peu agitée) mais avec la houle, la voile a tendance à battre.
Temps peu nuageux, le vent revient, on met les voiles en ciseaux (vent arrière, force 4 à 6, mer peu agitée à agitée), le pilote se débrouille bien.
Un cétacé avec éperon dorsal, peut-être un orque, lance son jet derrière le bateau avant de replonger.
Un voilier croise à 5 miles devant nous.

Bilan J 3
Position : 43°56’ N ; 22°34’ W
Route : 149M, il reste 889M pour les Sables d’Olonne, on a fait près du tiers de la route ; prévisions météo tendues pour l’arrivée, on envisage une solution de repli sur la côte Cantabrique.
Moteur : 0H
Bilan énergétique : équilibré
Pêche : rien
Repas : salade composée, rillettes de canard du Sud-Ouest  - Merci à Philippe, le frère de Joël ! -, fromage de Sao Jorge, mangue.

J4 : mercredi 5 juillet / jeudi 6 juillet
Prise de deux ris (grand largue, force 6, deux ris et mi-génois, mer agitée) ; le vent faiblit puis remonte, beaucoup de nuages et de la bruine.
Le pilote disjoncte en milieu de nuit, Joël récupère le bateau, moi, les poêles et le grill qui ont atterri sur le plancher lors du virement de bord intempestif...
Au petit matin, le vent faiblit, on enlève les ris (grand largue, force 4, mer peu agitée) ; temps brouillé, bruine, le soleil a du mal à percer.
Les prévisions météo ont radicalement changé par rapport à hier, on abandonne l’idée d’un repli sur la côte Cantabrique et on prévoit à nouveau d’aller directement vers les Sables d’Olonne en devant faire du moteur !

Bilan J 4
Position : 44°44’ N ; 19°35’ W
Route : 146M, il reste 753M à parcourir avant les Sables d’Olonne
Moteur : une demi-heure de moteur pour chauffer l’eau de la douche du capitaine, on en profite tous !
Bilan énergétique : équilibré
Pêche : rien, le poisson rouge CGTiste court après le calamar bleu des Républicains sans le rattraper ; les pêcheurs se demandent s’il ne vaut pas mieux lancer LR à la poursuite de la CGT ?
Repas : filet mignon de porc à la crème, macédoine de légumes, fondant au chocolat.

J5 : jeudi 6 juillet / vendredi 7 juillet
Un cargo en route vers le Royaume-Uni nous double.
Nuit, on ne peut plus tranquille, on avance assez bien (grand largue, force 4 à 5, mer peu agitée) ; temps couvert, pas de véritable pluie mais de la brouillasse ; il fait froid, l’eau est à 18,5°C.
Le vent faiblit (vent arrière, force 3 à 4, mer peu agitée), on tangonne le génois et on avance doucement.
Fournée de pain bien réussie.

Bilan J 5
Position : 45°26’ N ; 16°43’ W
Route : 132M, il reste 625M pour les Sables d’Olonne
Moteur : 0H
Bilan énergétique : équilibré
Pêche : rien, ce qui amène Joël à conclure qu’on ne risque pas de rencontrer de bateau de pêche dans le brouillard parce qu’ici, il n’y a pas de poisson à pêcher...
Repas de tapas : chorizo, jambon de Bayonne, rillettes de canard, tortilla, carottes sauce mexicaine, fondant au chocolat.

J6 : vendredi 7 juillet / samedi 8 juillet
On dé-tangonne le génois avant la nuit (grand largue, force 4 à 3, mer peu agitée), visibilité toujours médiocre.
En milieu de nuit, on doit se résoudre à mettre le moteur pour passer une grande zone non ventée ; cela nous permettra d’utiliser en partie le fuel cubain de mauvaise qualité.
Le rythme est pris, on dort beaucoup mieux.
Le temps s’éclaircit le matin mais il bruine l’après-midi.
La dépression qui doit traverser le golfe de Gascogne lundi se montre à nouveau ; on fait route vers l’Est ce qui nous permettra d’obliquer vers le Sud si nécessaire.
Des voix à la VHF, sans doute des pêcheurs espagnols.
Dessalage d’eau de mer et cuisson de baguettes briochées pour améliorer goûter et petit-déjeuner.

Bilan J 6
Position : 45° 49’ N ; 13° 28’ W
Route : 138M, il reste 487M pour les Sables d’Olonne
Moteur : 15H
Bilan énergétique : positif
Pêche : rien
Repas : omelette aux pommes de terre et au jambon de Bayonne, fromages de Sao Jorge, cake aux fruits.

J7 : samedi 8 juillet / dimanche 9 juillet
Il bruine toujours, un peu de vent mais on attend la météo du soir avant de remettre les voiles.

Cliquetis au milieu du repas, tous sur le pont avec gants, appareil photo et liqueur de menthe en promotion, 










pour accueillir un petit thon albacore de près de trois kilos !













Pas de vent, nuit au moteur, pluie fine incessante.
En fin de nuit, à 200M des côtes de la Galice, on se déroute pour éviter un groupe de vingt et un bateaux de pêche espagnols.
Le temps s’éclaircit enfin le matin, le vent se lève à midi, on arrête le moteur et en début d’après-midi on prend un ris (bon plein puis travers, force 4 puis 5, un ris, mer peu agitée) ; on avance bien et on envisage d’arriver aux Sables mardi soir, en précédant la dépression. Le seul problème c’est qu’on a un courant contraire d’un bon nœud...
Plusieurs grains passent devant nous ; Jacques barre un moment pour se faire plaisir.

Bilan J 7
Position : 46° 11’ N ; 9°35’ W
Route : 166M, il en reste 323 pour les Sables d’Olonne
Moteur : 17H
Bilan énergétique : positif
Pêche : un petit thon, enfin !
Repas : carpaccio de thon, salade composée, fruits secs.

J8 : dimanche 9 juillet / lundi 10 juillet








Coucher de soleil, cela faisait quatre jours qu’on ne l’avait pas vu !








Entre les nuages, une belle lune toute ronde ; la visibilité est bien meilleure.
Pour une nuit plus confortable, on réduit la toile (petit largue, force 4 à 5, un ris et demi-génois, mer peu agitée) ; plus de courant contraire, on avance bien.
A partir du milieu de la nuit, on croise le rail Ouessant - Cap Finisterre ; nombreux cargos, plusieurs se déroutent mais on doit en éviter un.
Le Gulf Stream nous dévie vers le Sud, on doit plusieurs fois corriger le cap.
Matinée encore nuageuse et fraîche, le vent faiblit, on remet toute la toile mais on a du mal à tenir la moyenne (petit largue, petit 4, mer peu agitée).
Des grains perturbent le vent, on y échappe, une heure de moteur avant de remettre les voiles.
Alternance de voile et de moteur quand on descend sous 6 nœuds ; temps à nouveau couvert et gris.

Bilan J 8
Position : 46°27’ N ; 5° 43’ W
Route : 166M, il reste 162M pour les Sables d’Olonne
Moteur : 8H
Bilan énergétique : positif
Pêche : traînes au repos
Repas : cari de thon blanc, riz, quatre-quarts aux fruits.

J9 : lundi 10 juillet / mardi 11 juillet
Dernière nuit au moteur pour ne pas descendre sous 6,5 à 7 nœuds ; on voudrait arriver aux Sables d’Olonne mardi soir, avant que la dépression atteigne le golfe de Gascogne et avant la nuit.
On croise un groupe de sept bateaux de pêche espagnols à 50M des côtes bretonnes.
A 2 200 tours, nos réserves de fuel fondent à vue d’œil, on baisse de régime.
Le matin, le vent se lève, on met les voiles en prenant un ris (grand largue, force 5, un ris, mer peu agitée à agitée) ; pas suffisant au début pour avancer uniquement à la voile et contre du courant, aide du moteur qu’on arrête ensuite.
Quelques bateaux de pêche français et casiers.
On profite de ces dernières heures en mer, avec le soleil en prime ; derrière nous, les nuages annonciateurs de la dépression.
Quelques dauphins saluent notre arrivée.

L’entrée dans le chenal des Sables d’Olonne est moins agitée qu’on ne le craignait ; on passe devant la maison de Marie-Christine à La Chaume avant de s’amarrer au ponton d’accueil de Port Olona et de faire le plein de fuel.

Bilan J 9
Position : 46°30’ N ; 1°47’ W
Route : 167M
Moteur : 14H
Bilan énergétique : équilibré
Pêche : traînes au repos
Repas : tartiflette avec fromage de Sao Jorge et jambon de Bayonne, crème au chocolat.









La Chaume, Tour d’Arundel














Le port de pêche des Sables d’Olonne









Champagne et confit de canard pour fêter notre arrivée !

Conclusion
Une traversée Açores – France en 9 jours, à 6,3 nœuds de moyenne ; à la place de 1 229M en route directe, on en a fait 1 370.
Beaucoup de moteur, on a épuisé nos réserves de fuel en seulement 57H, notre consommation ayant plus que doublé ; nous avions augmenté le régime à 2 200 tours à la place des 1 800 – 2 000 habituels, mais il faut peut-être aussi mettre en cause la mauvaise qualité du fuel cubain...

Nous n’avions pas du tout envie d’être pris dans une dépression au milieu du Golfe de Gascogne mais ce sera une leçon à retenir...

jeudi 5 octobre 2017

Samedi 1° juillet et dimanche 2 juillet 2017 : VELAS (SAO JORGE) – VILA DA PRAIA (GRACIOSA) (36M) et VISITE de GRACIOSA

Départ sous le soleil et sans vent vers Graciosa ; ce sera notre dernière étape aux Açores, s’il est possible de trouver une place à quai pour la nuit.
Un petit vent agréable se lève en fin de matinée (près, force 3, mer belle), quelques dauphins sauteurs au large.
Graciosa qui enchanta Chateaubriand, vivait de la culture des céréales et de la vigne.


Sao Mateus ou Praia







Amarrage le long de la jetée, à l’entrée du minuscule port de pêche (gratuit, mais il n’y a qu’une place !)














Nous sommes aux premières loges pour le lâcher de taureaux ;













seule alternative pour les toreros amateurs, se jeter à l’eau !












Praia, l’unique plage de l’île, est artificielle.













Église Sao Mateus













Au coucher du soleil, ce moulin à la coupole rouge est d’inspiration flamande ;













le Moinho de Pedra, un moulin en basalte, est reconverti en hôtel.














Sao Mateus et l’Ilheu da Praia









Santa Cruz










De la chapelle de Nossa Senhora de Ajuda,


















on a une belle vue sur Santa Cruz, la capitale, 













une petite ville agréable.














Église de Santa Cruz













Autour du petit lac,














les arbres sont habillés.















Maison traditionnelle









Ponta da Barca


                    La Baleine, dans une petite baie de roches rouges aux eaux transparentes








Paysage marin









Porto Afonso








Un petit port de pêche ; 














les cabanes de pêcheurs sont creusées dans les falaises de roches volcaniques rouges.









Guadalupe








A Ribeirinha, ont lieu chaque année les fêtes de N.D. de l’Espérance.








Furna do Enxofre









La Caldeira de Graciosa, vieille de 12 millions d’années,














est tapissée d’une végétation luxuriante ;













une descente de 100 mètres dans Furna do Enxofre, le conduit principal du volcan,















mène à une grotte surmontée d’un dôme parfait ; 












elle résulte du retrait de la lave après l’éruption et l’effondrement de l’intérieur de la caldeira ;






une fumerolle d’eau boueuse dégage du CO2 et de l’H2S.










Le Prince Albert I° de Monaco fut l’un des premiers à descendre jusqu’au lac.

Ponta da Restinga








A la pointe SE de Graciosa, Ponta da Restinga














et l’Ilheu de Baixo 













où nichent de nombreux oiseaux de mer.













Hydrangea










Graciosa a beaucoup de charme ; c’est une petite île qui a gardé son authenticité et qui offre une grande variété de paysages de toute beauté.

LES ACORES nous ont enchantés : de magnifiques paysages modelés par un volcanisme encore actif, des îles vertes et fleuries avec des hortensias, agapanthes, cannas, azalées le long des routes ou en guise de haies ; de belles villes aussi avec une unité architecturale, alliant la chaux blanche et le basalte noir.
Chaque île possède un attrait particulier, difficile de dire celle que nous avons préférée ; nous garderons particulièrement en souvenir les lacs volcaniques de Fogo et des Sete Cidades à Sao Miguel, le volcan Capelinhos à Faial, le Mont Pico à Pico, les fajas de Sao Jorge, la ville d’Angra do Héroïsmo à Terceira et le charme de Graciosa.
Accueil sympathique des Portugais qui avec l’aide de la FEDER, (Fonds Européen de Développement de l’Économie Régionale) entretiennent très bien leurs îles et les protègent en créant des Parcs Naturels ; ils ont à cœur de préserver leur patrimoine culturel et les fêtes patronales y demeurent très vivantes.
Les Açores sont des îles méconnues encore peu touristiques qui méritent le voyage si on ne cherche pas la grande chaleur. On a été surpris par le climat à l’arrivée, de la pluie et un froid tout relatif mais qui nous a fait sortir pulls, pantalons et cirés ; 19°C le matin mais il peut faire très chaud l’après-midi si le soleil brille.
Un regret, celui de n’avoir pu aller à Flores...