Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

jeudi 20 août 2015

Du samedi 11 juillet au lundi 13 juillet 2015 : VISITE de GRACIOSA

Les îles Canaries comportent 7 îles principales, d’origine volcanique, au large du Sahara marocain ; les alizés de Nord-est nous imposent de débuter par Lanzarote, puis Fuerteventura, Gran Canaria, Tenerife, La Palma, La Gomera et enfin El Hierro.




A l’époque préhistorique, elles étaient habitées par les Guanches, « les enfants du grand volcan », peuple de guerriers et de bergers ; elles furent tour à tour occupées par les Berbères, les Phéniciens et les Égyptiens. Au Moyen Âge, le Génois Lancelot de Malvoisel  aborde à Lanzarote et lui donne son nom ; le Français Jean de Béthencourt continue la conquête avec l’aide du roi de Castille, les Canaries deviennent espagnoles. Les îles vivaient de la canne à sucre, de la vigne puis de la banane ; de nos jours, les Canaries forment une région autonome et vivent surtout du tourisme.

Au Nord de Lanzarote, Graciosa est une petite île désertique, battue par le vent, plate - enfin, presque plate -, surmontée de quelques cônes volcaniques ; elle constitue avec Alegranza et le Nord de Lanzarote, une réserve de la biosphère du réseau Natura 2000 ; ici, pas de voitures, hormis les 4x4 des habitants ; promenades à pied et en vélo, mais le temps est maussade, Lanzarote, toute proche, reste dans la brume... Repas à l’intérieur du bateau en raison du vent, pas de baignade.







Caleta del Selbo est un village blanc aux maisons cubiques avec toit en terrasse ; 












village du bout du monde aux ruelles ensablées, on s’attend à voir surgir Clint Eastwood !












Les habitants, aux drôles de petits chapeaux, vraisemblablement étudiés pour contrer les assauts du vent, astiquent et repeignent leur maison, 












devant laquelle sont plantés des cactus ; 














barques et cheminée forment un joli décor, 









mais tout à côté, un bric-à-brac de moellons, gravats, vieux vélos et casiers rouillés… 







Les enfants jouent au foot sur la plage.














L’île vit de la pêche, 
















les sardines sèchent au soleil ;















les pêcheurs préparent les « Fiestas del Carmen ».













L’église 
















Virgen del Mar, 















est dédiée aux pêcheurs.













Au Sud, la promenade vers la plage des Français et Montana Amarilla est magnifique :













sable blond, galets noirs,















et une multitude de petits coquillages ;













certains ont été pris dans la dernière coulée volcanique.












A marée basse, crabes, crevettes et bigorneaux se cachent dans les anfractuosités de la roche.













Les goélands















et autres oiseaux de mer pêchent. 














Au centre de l’île, les volcans Agujas Grandes,








  




paysage dépouillé, sans aucun arbre, l’île est couverte de lande.












Playa de las Conchas, une superbe plage de sable blanc très fin, face à l’îlot Montana Clara












Sur la côte Nord, Baja de los Majapalomas, l’eau jaillit entre les rochers, dans une gerbe d’écume,














la mer a creusé une galerie sous le basalte.














La pointe Nord de Lanzarote est toujours dans la brume ;













le chemin du bord de mer est couvert d’un tapis végétal jaune et rouge.








On se met à l’heure espagnole dans les restaurants de Caleta : paëlla, poisson et calamars grillés, servis avec des « papas arrugadas », les pommes de terre canariennes cuites en robe des champs dans de l’eau très salée ; le tout est accompagné de « mojo picon » et de « mojo verde », sauces à base d’huile d’olive et d’ail, avec ou sans piment.

Il est temps de quitter Graciosa, dont nous avons beaucoup aimé le paysage austère mais attachant…

jeudi 13 août 2015

Du mercredi 8 au vendredi 10 juillet 2015 : QUINTA DO LORDE (MADERE, PORTUGAL) – PLAYA FRANCESCA et CALETA DEL SEBO (GRACIOSA, ILES CANARIES - ESPAGNE) (292M)

Mercredi : fenêtre météo jusque vendredi soir, le vent devrait faiblir.
Départ vers Les Canaries, notre deuxième étape en Atlantique, on prend un ris (travers force 4) mais le vent forcit (force 6).
En arrivant aux Ilhas Desertas, coiffées d’un nuage blanc, une troupe de dauphins nous offre un festival de sauts (5 en même temps), couplé à un ballet aérien d’oiseaux de mer, absolument fantastique !
On avait prévu de prendre un deuxième ris, à l’abri mais près de la côte, mais le vent se renforce (force 7, rafales à 8) ; on s’éloigne pour affaler la voile et continuer avec seulement le génois.
Pas d’escale donc aux Désertes, comme nous l’avions prévu ni dans Ilhas Selvagens, les îles Sauvages ; ces îles sont des mouillages de beau temps et forment une réserve naturelle, notamment pour la protection des oiseaux et des phoques moines, espèce en voie de disparition ; un permis est nécessaire pour y débarquer.
Ce n’est pas tant le vent qui pose problème – on adapte la taille du génois au confort souhaité – que la houle qui nous ballote un peu ; la pompe de cale se met en route régulièrement, la fuite d’eau par l’arrière n’est pas encore élucidée, mais le dessalinisateur ne semble pas en cause…

Jeudi : Minuit, c’est l’heure que choisit le pilote pour nous lâcher à nouveau ; cette fois-ci, c’est le secteur de barre qui s’est arraché… Nous nous relaierons à la barre jusqu’à l’arrivée aux Canaries. Le dormeur s’attache la main - mais parfois, il oublie - à l’extrémité d’un bout et peut ainsi être réveillé par le barreur, à breveter !
Il fait très humide, on prend quelques vagues, cirés jour et nuit malgré la capote ; et dire qu’on appelle ça, la Plaisance !
Bonne navigation par le travers, sous génois seul (force 6, puis 5, redevenant 6), un peu moins de houle ; encore une visite de nos amis les dauphins et de deux tortues.

Vendredi : deuxième nuit un peu difficile, on s’endort à la barre, chacun à notre tour ; Thira zigzague entre le vent arrière et le près (travers, force 6, puis grand largue, force 5), malgré tout on fera cette traversée à plus de 6 nœuds de moyenne.

On atteint les Canaries au petit matin.






Mouillage dans l’île Graciosa devant la Playa Francesca pour le petit déjeuner. 









En remontant le mouillage, l’ancre saute du davier, heureusement sans dégât.
Amarrage dans le petit port de Caleta del Selbo (8 euros, mais sans eau ni électricité), on cogne bêtement l’avant, un peu de gelcoat arraché… Deux pontons sont réservés aux plaisanciers, mais pour certains, l’aventure semble s’être terminée ici… On fait la connaissance de Mindelo qui traversera vers le Brésil, peu après nous.


dimanche 9 août 2015

Du mercredi 1° juillet au mardi 7 juillet 2015 : PORTO SANTO – MARINA QUINTA DO LORDE (MADERE) (29M) et VISITE DE MADERE

Averse cette nuit, cela ne doit pas arriver souvent à Porto Santo.
Le 1° juillet, fête de la Région Autonome de Madère, est un jour férié.
Un peu de flemme ce matin, on part sous génois seul (grand largue, force 4 à 5) ; après avoir passé l’ilheu de Baixo, on met la voile.
Quelques dauphins viennent sauter à l’heure du déjeuner.
On avance bien vers Madère, quand notre pêcheur se rend compte que sa ligne est à l’eau, il ne lui reste que la bobine… Il est assez dépité d’avoir oublié de mettre le cliquet, mais bon, c’est le métier qui rentre !
On passe sous voiles entre Madère et l’ilheu de Fora, impressionnant mais magnifique.
Essai à deux reprises de mouiller dans la baie d’Abra, impossible de descendre la chaîne qui fait un paquet de nœuds comme on n’a jamais vu ; on décide d’aller dès aujourd’hui dans la marina Quinta do Lorde (très bon accueil en français, 37 euros avec STW, mais tarif dégressif pour une semaine, bonne laverie mais assez chère, bistrot, épicerie plutôt modeste, Wifi).

C’est l’heure pour Joël de nous quitter… Merci à lui de bien vouloir nous faire partager son expérience et ses compétences avec tant de gentillesse ; il nous accompagnera lors de la traversée, ce qui est assez rassurant !
Location d’une voiture pour rayonner dans Madère, « l’île aux fleurs » ; le paysage est tourmenté, les voies rapides et multiples tunnels facilitent les déplacements, mais les petites routes de montagne sont plus pittoresques.

SUR LA CÔTE SUD,

Funchal, la capitale possède un quartier assez agréable en bord de mer.






Architecture sobre, le basalte noir qui entoure portes et fenêtres, contraste avec les murs peints à la chaux blanche.








Cathédrale ou Sé (XV° siècle), on est surpris par l’affluence à la messe de 17 heures !









Chapelle du Saint Sacrement, bois sculpté et doré à la feuille















Charpente à entrelacs, un exemple d’art mudéjar, d’inspiration musulmane








Église du Collège






Chapelle des 11000 Vierges, dédiée à Ste Ursule : bustes polychromes séparés de petits reliquaires en forme de bras








Chai St François : la Madeira Wine Company fabrique le fameux vin de Madère qui a la particularité d’être fermenté à haute température ; on en revient avec quelques bouteilles, avis aux amateurs !







Vendanges, peinture de Max Römer














Ancien pressoir ; le berracho, outre en peau de chèvre, servait à descendre le moût dans la vallée pour le vinifier.











Les tonneaux étaient ensuite chargés sur les navires (Azulejo, terre cuite émaillée très prisée à Madère)








Vieille ville, où se sont installés les premiers colons portugais ; c’était le quartier des pêcheurs et des artisans, maintenant investi par les restaurants.







Ruelle de la vieille ville, pavée de galets noirs,













égayée par les portes peintes :
















les Marie-Chantal de Funchal!
















Église Saint Elme, patron des pêcheurs 














La ville était défendue par le fort St Jacques.










Le Marché des Laboureurs, Mercado dos Lavradores, marché couvert très animé et coloré ; on y trouve de tout, mais attention aux arnaques !







Azulejo














Fleuriste en costume traditionnel













Fruits exotiques, on goûte à plusieurs variétés de fruits de la passion et à la papaye ; 












côté légumes, on teste les patates douces et les « pimpinela » (appelées christophines aux Antilles), qui feront un bon gratin.













L’attraction du marché aux poissons, le sabre noir ou peixe espada, assez bon.













Instrument de musique traditionnel














Broderies et travaux d’aiguille sont encore réputés.









Sur les hauteurs de Funchal, le Jardin Botanique







offre une promenade très agréable :














jacinthe d’eau,














nénuphar,

















chardon.















Feuillages colorés,














ou Asparagus d’un vert tendre














Parterres à damiers














Cyprès et thuyas sculptés














Palmeraie














Cactées














Agaves










On y voit aussi une belle collection de perroquets,







et de nombreux lézards.










Ponta do Sol







Bananeraies en terrasses













En bord de route, oiseau du Paradis










Caniçal était un grand centre de chasse à la baleine ; c’est là que le film Moby Dick a été tourné.







Treuil qui servait à remonter les baleinières sur la plage de galets noirs









Quinta do Lorde
La marina où nous sommes installés, se situe dans un complexe hôtelier récent,





qui forme un petit village miniature avec son église au clocher à damier et son phare; on trouve l’ensemble assez mignon, bien qu’isolé.









Pointe Saint Laurent, à l’extrémité Nord-est, a été ainsi baptisée par le portugais Zarco, le découvreur de Madère en 1418 ; les îlots au bout de la pointe, où nidifient les pétrels, sont classés en réserve naturelle.







Falaises abruptes de Pedras Brancas,














avec de belles couleurs rouges.















Petite leçon de géologie : les strates colorées correspondent aux cendres et scories déposées par le volcan ; par les interstices, a coulé le trachyte qui s’est ensuite solidifié.














Baie d’Abra,














avec les falaises de Pedras Brancas














L’isthme et la pointe Saint Laurent, un paysage aride, couvert de lande









SUR LA CÔTE NORD, très arrosée, les paysages sont magnifiques,







la végétation luxuriante. 














Les routes sont bordées d’hortensias et d’agapanthes.














Une pensée pour Marie-Christine et Christian d’Agapanthe II !








Porto da Cruz








Au pied d’une falaise,














Porto da Cruz est un petit port peu abrité,









surtout tourné vers l’agriculture en terrasses : patates douces, vignes et canne à sucre ; il existe encore une distillerie de rhum, appelé ici aguardente.

Santana 






a conservé des maisons traditionnelles en bois et à toit de chaume,













les « casas de colmo ».
















Cheminée












Cabanas







Belle vue du belvédère,














et cultures en terrasses.










Quinta do Arco, jardin et roseraie dans la maison de famille du maire de Funchal.







Rose









Sao Vicente







Joli village aux maisons blanches à volets verts ; 















église dédiée à Saint Vincent, dont la dépouille a été protégée par un corbeau.















Acrotère en forme de pigeon










Porto Moniz, à la pointe Ouest,






est réputée pour ses piscines naturelles, au milieu des anciennes coulées de lave, que la mer remplit à chaque marée ;













Pointe de Porto Moniz.














Au salon des agriculteurs, Jacques sympathise avec le copain du vigneron, admirateur de Jean Paul Sartre !








AU CENTRE

Paul de Serra






Ce haut plateau est un banc de lave, quasi désertique, souvent dans le brouillard.









Levada das 25 Fontes : les levadas sont ces canaux d’irrigation qui amenaient l’eau du Nord de l’île vers les terres cultivées ; ils forment un réseau capillaire, doublé d’étroits sentiers qui constituent autant de circuits de randonnée.







En descendant dans la vallée,














fougères et bruyères arborescentes bordent la route ;













le sentier chemine le long de la levada,













au cœur de la forêt primaire, ou Laurissilva, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO ;













au bout d’une heure et demie, avec 400 marches à descendre et à remonter au retour,












les Vingt-cinq Sources !

















Levada do Risco
















Un roitelet de Madère, peu farouche














Banc de brouillard, quasi permanent au sommet de l’île



Pico de Arieiro, 1 816 mètres d’altitude, un des plus grands volcans de Madère, avec le Pico Ruivo et le Pico das Torres. Les pétrels, une espèce menacée, reviennent y nicher depuis quelques années.







Au sommet,














un paysage grandiose !









Belvédère de Portela






Magnifique panorama sur les parcelles en terrasses de Porto da Cruz et sur le Rocher de l’Aigle 




Nous avons beaucoup apprécié Madère, ses paysages tourmentés et très contrastés, verts et fleuris, ou ocre et arides ; les Madériens sont très accueillants et fiers de leur patrimoine.
On a aussi aimé les petits pains traditionnels tartinés d’huile d’olive à l’ail, un régal !