Odile et Jacques

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dimanche 28 mai 2023

LA SICILE, UN PEU D’HISTOIRE (d’après guide vert Michelin)

Au cœur de la Méditerranée, la Sicile a été soumise à une succession d’influences au gré des peuples qui l’ont occupée : Grecs, Romains, Byzantins, Arabes, Normands, Souabes, Angevins et Espagnols.

 

Dans l’Antiquité, elle était une escale sur la route des navigateurs venant de l’Est.

 

La Sicile préhellénique

Populations indigènes, Sicules venant d’Italie et Sicanes, d’Espagne.

Mycéniens, Elymes et Phéniciens de Carthage.

 

Sikelia : la Sicile grecque

Au VIIIe siècle av. J.-C. : fondation de Naxos près de Taormine, puis de Syracuse, Catane, Zancle – l’actuelle Messine – et Gela qui fondera Agrigente.

Le « tyran » Gélon s’empare de Syracuse et bat les Carthaginois à Hymera ; son frère bat ensuite les Etrusques à la bataille navale de Cumes.

Après une période de troubles, le général Denys 1er l’Ancien prend le pouvoir à Syracuse, rétablit les finances et réorganise ses armées ; il fait la paix avec les Carthaginois. Son fils Denys II le Jeune est battu par Timoléon. Syracuse passe aux mains du tyran Agathocle qui sera défait par les Carthaginois.

Pyrrhus tente en vain d’unifier la Sicile ; Hiéron II se donne le titre de basileus, roi de Syracuse.

Au IIIe siècle av. J.-C., Messine appelle Rome à son secours, la première guerre punique voit Rome battre les troupes du Carthaginois Hamilcar.

 

La Sicile romaine

La Sicile, première province romaine, paie un lourd tribut à Rome. Malgré la rébellion de Syracuse qui sera punie par sa destruction, la Sicile conserve son importance économique et compte de nombreuses villas de l’aristocratie romaine.

Hiéronyme, le petit-fils de Hiéron II prend le parti de Carthage, ce qui déclenche la seconde guerre punique, le consul Marcellus met à sac Syracuse ; la troisième guerre punique voit la destruction de Carthage par Scipion l’Emilien.

Les révoltes des esclaves conduites par Eunus puis par Trifone sont écrasées.

L’influence de Rome n’est pas seulement politique et militaire, le christianisme gagne l’île.

Les Vandales établis en Afrique soumettent la Sicile mais sont délogés par les Ostrogoths.

 

La Sicile arabe

Au VIe siècle, la Sicile est annexée à l’empire romain d’Orient et se rapproche alors culturellement de l’Orient byzantin.

Au IXe siècle, les Arabes envahissent la Sicile, détruisent Syracuse et font de Palerme leur capitale.

Palerme devient le symbole de la civilisation arabo-sicule et se développe économiquement ; l’agriculture est favorisée par des canaux d’irrigation ; la vie culturelle s’épanouit au contact de la civilisation de l’islam méditerranéen.

 

La Sicile normande

Au XIe siècle, les « hommes du Nord » établis en Normandie, partent combattre dans le sud de l’Italie ; par l’accord de Melfi, ils acquièrent des droits féodaux sur l’Italie méridionale.

Robert Guiscard (le rusé) devient duc des Pouilles ; son frère, le comte Roger commence la conquête de la Sicile ; la reconquête chrétienne met une trentaine d’années pour chasser les Arabes. Roger obtient le titre de légat pontifical de l’île, c’est-à-dire de représentant direct du Saint-Siège.

A sa suite, Roger II obtient le titre de roi de Sicile et étend son royaume au sud de l’Italie.

Il est chargé par le pape Urbain II d’extirper les racines de l’islam et de lutter contre l’influence du christianisme gréco-byzantin.

Une organisation de type féodal se répand en Sicile. A la cour, la culture arabe demeure ; le géographe al-Idrisi construit un grand planisphère d’argent et rédige un traité de géographie, « Le livre de Roger ».

Guillaume 1er de Hauteville succède à son père, Roger II ; il entre en conflit avec Frédéric 1er Hohenstaufen dit Barberousse et doit affronter une révolte de ses barons.

Son fils, Guillaume II soutient la papauté dans sa lutte contre Barberousse.

Cependant, il désigne comme héritière sa tante Constance, promise en mariage à Henri Barberousse.

Le rapprochement des deux familles permet ainsi à la dynastie souabe des Hohenstaufen de prétendre au trône de Sicile.

 

Les Souabes et les Angevins

Henri VI de Souabe devient empereur et roi de Sicile, l’île est ainsi aux mains des Allemands. Son fils Frédéric II, roi de Sicile, se fait couronner roi de Jérusalem. A sa mort,

son fils Conrad IV lui succède en dépit de l’opposition de son demi-frère Manfred. Appelé par le pape, Charles d’Anjou défait Manfred et devient roi après le décès du fils de Conrad. Les Angevins régneront vingt ans.

 

La guerre des vêpres et l’avènement des Aragonais

Les Angevins ne sont guère appréciés ; la révolte des Vêpres siciliennes demande l’aide de Pierre III d’Aragon ; marié à une Souabe, il revendique la couronne de Sicile et Charles d’Anjou se retire en conservant Naples. Son fils Frédéric III d’Aragon devient à son tour roi de Sicile. Alphonse V d’Aragon bat les Angevins de Naples et réunit les deux royaumes.

 

La Sicile moderne

XVIe siècle

L’Inquisition chasse les Juifs.

Charles Quint règne sur l’Espagne et la Sicile.

Messine sert de base à la grande flotte chrétienne qui remporte la bataille de Lépante contre les Ottomans.

XVIIe siècle

Une épidémie de peste ravage Palerme.

Deux rébellions antiespagnoles sont réprimées.

Catastrophes naturelles : Catane est enfouie sous les cendres de l’Etna, un tremblement de terre ravage le Sud-est de la Sicile, en particulier Noto.

XVIIIe siècle

Au traité d’Utrecht, la Sicile est attribuée à Victor-Amédée de la maison de Savoie.

A la suite d’échanges, elle devient possession de Charles de Bourbon qui devient roi de Naples et de Sicile sous le nom de Charles VII.

La domination des Bourbons d’Espagne est raffermie avec le long règne de Ferdinand IV.

La petite propriété se développe, l’Inquisition est abolie.

XIXe siècle

Ferdinand IV fait appel aux troupes anglaises pour protéger la Sicile des troupes napoléoniennes qui occupent Naples.

La Sicile vit une période de prospérité économique et une Constitution d’inspiration libérale est instaurée.

A la chute de Napoléon, Ferdinand IV forme à nouveau le royaume des Deux-Siciles.

L’Italie unifiée

La fin des Bourbons est ponctuée de révoltes.

L’expédition des Mille conduite par Garibaldi débarque à Marsala. Un plébiscite sanctionne l’union de la Sicile au royaume d’Italie.

Misère, révoltes et émigration

Une révolte à Palerme est écrasée par la flotte italienne.

La famine pousse un million d’habitants à émigrer, surtout aux Etats-Unis.

La corruption sévit.

A l’orée du XXe siècle, la Sicile offre un sombre tableau, entre désordre, ruralité pauvre et Mafia.

 

La Sicile contemporaine

La seconde guerre mondiale

Les régiments britanniques et américains débarquent à Licata et ont raison des divisions italiennes et des allemandes. Le gouvernement Badoglio signe l’armistice avec le général Eisenhower.

Après-guerre

Des séparatistes revendiquent l’indépendance.

Une réforme agraire répartit les grandes propriétés entre de nombreux petits paysans.

Un million de Siciliens émigrent dans l’Italie du Nord et en Europe du Nord.

L’économie sicilienne est soumise aux tentacules de la Mafia.


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