Le
baromètre est remonté en fléche hier de plus de 20mbars ; soleil et
quelques nuages.
Départ
de bonne heure ; de l’animation dans le chenal, des ferries, un cargo et
deux bateaux militaires ; l’un teste sa lance à eau, on se dépèche de
quitter la zone au moteur.
Il
faut arriver à Bute island pour retrouver du vent (travers, force 4 à 5) ;
on trace jusque l’île d’Arran et on
prend une bouée gratuite dans Brodick Bay.
En toile de fond, le majestueux Goat Fell
Une
bouée, c’est bien mais le débarquement n’est pas vraiment prévu ; on
amarre notre annexe à un anneau du slipway, en sachant que la mer monte et
qu’il ne faudra pas tarder à revenir...
Les
bus passent toutes les deux heures et demie ;
la promenade vers le Brodick Castle sur un sentier du bord de mer est très
agréable mais on reviendra en stop.
Héron cendré
Dans les arbres, se cache le château...
Brodick Castle, ce château de grès rouge a été construit au XIII° siècle et fut plusieurs fois remodelé et agrandi. Depuis le XVI° siècle, il est la propriété des ducs de Hamilton qui ont fait de cette forteresse, une maison d’habitation décorée d’œuvres d’art.
Le
château est en cours de rénovation et ne se visite pas en ce moment.
Brodick Castle
Le jardin clos, aménagé en jardin à la française
Iris sauvage
On a
décidé de contourner la péninsule de Kintyre par le Sud, plutôt que de la
traverser par le canal Crinan ; il faudrait être au moins trois à bord
pour passer et manœuvrer les écluses (mais il est possible de payer un
accompagnateur) et surtout notre tirant d’eau est limite.
Samedi,
temps nuageux ; on doit attendre d’avoir passé l’île d’Arran pour trouver
un vent établi (près, force 4 devenant 3, génois demi-enroulé, mer peu agitée),
le vent tourne progressivement, notre route s’incurve sans qu’on ait besoin de
louvoyer avant l’arrivée sur Sanda
Island, au Sud de la péninsule de Kintyre.
Un joli mouillage sur une île privée.
Il
faudra attendre la marée descendante pour passer le chenal entre l’Irlande et
l’Ecosse.
Dimanche,
départ à 8H30 avec le courant (de 1 à 2,5 nœuds) ; grand soleil, pas un
souffle, mer plate, on se prépare à une journée au moteur.
Des
vagues au passage du Mull of Kintyre puis la mer se calme ; amarrage à
Port Ellen, dans l’île d’Islay ;
un seul ponton possible, les places sont chères et on n’a que 50cm sous la
quille à marée basse (20£, peu de services, WiFi qui ne fonctionne pas).
Port Ellen
L’île
d’Islay est renommée pour ses whiskies tourbés ; Jean Michel devait nous
servir de guide, mais les aléas de la navigation nous ont fait y arriver trop
tôt ou trop tard pour y revenir...
Le
Malt Whisky est l’élite des whiskies, essentiellement fabriqué dans les Highlands écossais
; le malt est le nom donné à l’orge germée.
On
distingue le single malt (100% d’orge maltée, provenant d’une seule
distillerie) et le pure malt (100% d’orge maltée, mélange de plusieurs single
malt de différentes distilleries) ; dans ce dernier cas, l’année inscrite
sur la bouteille correspond à celle du whisky le plus jeune.
Le
titrage doit être au minimum de 40° ; un tonneau trop vieux qui a donné
leur part aux anges, doit être mélangé avec un whisky plus jeune pour remonter
son taux en alcool.
Le
whisky peut légalement être vendu au bout de trois ans, mais la maturation est
généralement plus longue et peut durer plusieurs dizaines d’années.
Quant
au Blended Whisky, il ne contient que très peu de malt whisky mélangé à de
l’alcool de blé ou de maïs.
De
Port Ellen, un très joli sentier côtier mène à trois distilleries :
en bord de mer,
un abri de pierres et des moutons.
Distillerie Laphroaig, une
des seules en Ecosse avec Bowmore à produire une partie de son malt.
Le
lendemain, on prend le bus scolaire jusque Bowmore.
La distillerie Bowmore fondée en 1779, produit la moitié de son malt.
L’eau de la rivière Laggan sert à faire le Bowmore Islay Single Malt Whisky;
la Laggan parcourt un long chemin
depuis sa source jusqu’à la distillerie traversant des
tourbières, des zones sablonneuses et des zones herbeuses qui toutes, influent
sur la composition de l’eau et du whisky produit avec cette eau ; 40 000
litres d’eau sont utilisés à chaque brassage.
Séchage
Le
malt est séché afin d’arrêter sa germination, chauffé et fumé dans un four
alimenté avec de la tourbe, ce qui lui donne une odeur et un goût fumé ;
Bowmore brûle la tourbe des tourbières de Laggan Moss et a réduit sa
consommation de 18 tonnes à 2 ou 3 tonnes par semaine en la broyant.
Mouture
Le
malt séché est apporté au moulin où il est nettoyé avant d’être moulu ;
les premiers rouleaux cassent la graine, et les seconds les broient en farine, le « grist ».
Le broyeur de Bowmore traite 8 tonnes de malt en seulement trois heures.
Brassage
La
« mash house » est l’endroit où l’amidon de la graine est hydrolysé
en sucre ; c’est lui qui se transformera en alcool.
Le
grist est mis à macérer dans trois bains d’eau à température croissante (63,5°, 85° et
100°) pour extraire autant de sucre que possible et augmenter ainsi le degré d’alcool ;
le troisième bain sera réutilisé comme première eau pour le lot suivant.
Le
produit du brassage est un liquide sucré appelé « moût ».
En
fin de brassage, le résidu solide est de l’ordre de 8 tonnes d’enveloppes
d’orge ou « drêche » ; c’est un mets très apprécié du bétail des fermes
avoisinantes.
Fermentation
Le
moût est pompé dans de grandes cuves appelées « washbacks », où on
ajoute de la levure et la fermentation commence. Sous l’action de la levure, le
sucre se transforme naturellement en alcool. Le liquide alcoolisé obtenu qui est
comme une forte Malt Beer, est appelé « wash » (7,5 à 8% d’alcool).
A
chaque brassage, 100 kg de levure sont ajoutés ; une fois lancée, la fermentation produit des bulles de gaz carbonique et de l’écume en grandes
quantités.
Distillation
La «
Still house » est le cœur de la distillerie.
La
distillation est le procédé qui consiste à faire bouillir le liquide et à
condenser les vapeurs qui en résultent en séparant les alcools. Bowmore a deux « wash
stills » (première séparation grossière) et deux « spirit stills »
(deuxième distillation, plus fine).
La
vapeur d’alcool passe par le col de l’alambic, puis le long du col de cygne qui
relie le haut de l’alambic au condenseur où elle est transformée en alcool
liquide.
Chaque
production donne environ 4 800 litres de distillat.
Coffre à alcool
Après chaque distillation, le
distillat passe par le « spirit safe » afin de contrôler
la qualité de l’alcool et de mesurer son degré alcoolique ; celui de Bowmore
date de 1920.
Après la deuxième distillation, le « middle cut » est recueilli pour remplir les fûts, tandis que la tête et la queue seront de nouveau distillées ; le distillat, clair comme de l’eau, titre un degré d’alcool de 69%, mais de l’eau purifiée permet de réduire ce degré à 63,5%.
Après la deuxième distillation, le « middle cut » est recueilli pour remplir les fûts, tandis que la tête et la queue seront de nouveau distillées ; le distillat, clair comme de l’eau, titre un degré d’alcool de 69%, mais de l’eau purifiée permet de réduire ce degré à 63,5%.
Maturation
La
maturation est la dernière étape de la fabrication du whisky mais c’est aussi
une des plus importantes.
Les
caves légendaires « N°1 Vaults » de Bowmore constituent le plus ancien
entrepôt de maturation d’Ecosse et le seul à être situé sous le niveau de la
mer.
Le
Whisky pure Malt est trop délicat pour vieillir dans des fûts de chêne neufs,
et c’est pourquoi on utilise des fûts anciens ; les fûts de bourbon
américain donnent au whisky son goût caractéristique de vanille ; les
anciens fûts de sherry lui donnent leur goût de cerise, un corps plus robuste
et une belle couleur ambrée.
Bouteille en cristal taillé de Bowmore Islay Single Malt Scotch Whisky de
1957.
Dégustation de trois « drams » de whisky chacun ; rassurez-vous,
on ramène sur le bateau ceux qu’on n’a pas pu boire !
Une
visite intéressante, heureusement
agrémentée de panneaux explicatifs !
Le petit port de Bowmore ; au fond, l’église ronde pour que le diable
ne puisse pas se cacher dans un coin !
Islay Woollen Mills : cet ancien métier à tisser est toujours en
activité ; ses tartans ont servi à habiller Mel Gibson dans Braveheart.
Phoques à Portnahaven, merci Jean Michel !
entre le Whisky et le Rhum les anges ont plus que leur part ! Pas étonnant qu'ils ne soient jamais là quand on les appelle...
RépondreSupprimerbizzz