Départ
de bon matin, au moteur le long de la côte martiniquaise, légère bruine sans
véritable grain ; plusieurs bateaux partis avant nous, cela motive !
En
arrivant dans le canal entre la Martinique et la Dominique, on prend le
deuxième ris et on ne déroule que la moitié du génois (bon plein puis travers,
force 5 à 6, mer agitée) ; une vague arrive à se faufiler sous la capote dont
une attache est arrachée, une autre ouvre le four et le placard du grill...
Grain
à l’arrivée en Dominique, le vent forcit (force 7 à 8), on enroule complètement
le génois ; encore beaucoup de rafales quand on se rapproche de la côte,
on hésite à s’arrêter dans Anchorage Bay.
L’appel
sur la VHF de l’Anchorage Hôtel nous décide : Pancho nous amarre à une
bouée (13 euros) et nous fournit internet ; Marcus nous emmène en barque à
Roseau faire les formalités, le douanier nous fait en même temps l’entrée et la
sortie, pas besoin d’aller à l’immigration.
Le
lendemain, Johnson nous emmène en taxi visiter le Sud de l’île.
DOMINIQUE
La
Dominique fut découverte par Christophe Colomb, un dimanche de 1493 ; elle
devint française, puis anglaise... Depuis 1967, elle est indépendante et fait
partie du Commonwealth ; dévastée par le cyclone David en 1979, elle a été
aidée par la France et depuis peu par la Chine...
Cette
île volcanique est formée d’une succession de mornes couverts de forêt
tropicale humide ; au Nord, des sources froides et au Sud, là où le volcan
est encore actif, des sources chaudes, alimentent près de 365 rivières.
Les
Dominiquais ont à cœur de préserver leur île, en créant des Parcs Nationaux et
en évitant la déforestation (ils sont importateurs de bois !). Certaines
régions sont encore inexplorées.
C’est
un lieu d’observation des baleines et des tortues, et il y a de nombreux sites
de plongée dans les tombants.
Roseau, la
capitale
Marché
aux légumes puis marché aux poissons, beaucoup de rascasses volantes que la
Dominique incite à manger pour protéger les récifs ; on achète des vivaneaux et
une dame nous demande très gentiment comment on va les préparer !
Retour
à pied, les gens dans la rue disent bonjour et nous souhaitent la bienvenue.
Débarcadère
Cathédrale de Roseau, le pays est resté en majorité catholique.
Lors d’un cyclone, un baobab est tombé en écrasant un bus, malgré tout, il
repousse !
C’est bientôt Noël, sous la chaleur mais avec un bonhomme de neige et un
renne !
Soufrière
La baie de Soufrière est une réserve marine, il est interdit d’y mouiller,
des bouées devraient bientôt être installées ; c’est un site réputé pour
la plongée.
La presqu’île de Scott’s Head, à la pointe Sud, bien plus calme que lors du
grain d’hier !
Le cyclone David en 1979 a fait disparaître la plage de sable, il ne reste
que des galets et des arbres morts.
Un village de pêcheurs
aux maisons toute pimpantes.
Les pieds dans l’eau chaude de Bubble Beach...
Depuis
l’indépendance, les citronniers ont été remplacés par des muscadiers, cacaoyers...
Parc National du Morne Trois Pitons,
inscrit à l’UNESCO
Au
cœur de la forêt tropicale, ce magnifique parc tire son nom de ce volcan à
trois pitons ; il possède des sources d’eau chaude et des lacs d’eau
douce, tel le Boiling Lake, le deuxième plus grand lac en ébullition du monde
(24 000 marches pour y accéder, ce n’est pas pour nous !).
Vallée de Roseau
Poinsettia
Ti Tou, une rivière qu’il est possible de remonter à contre-courant
jusqu’à Ti Tou Gorge.
Trafalgar Falls, deux chutes d’eau dans un cadre grandiose.
Sulphur Springs aux vapeurs soufrées ; de nombreux sites proposent des
bains d’eau chaude soufrée, résurgences du Boiling Lake.
Repas dans un petit restaurant sur une route de montagne : colombo de
cabri avec légumes-pays, délicieux mais un peu cher.
On a
passé la journée avec le sympathique équipage du catamaran qui est arrivé hier en
même temps que nous, un couple de restaurateurs du Médoc, un autre
d’enseignants en Martinique avec leurs enfants ; ils nous font visiter
leur cata, beaucoup d’espace et de lumière, peu de tirant d’eau et pas de gîte,
sans doute une bonne solution pour naviguer au portant dans les Antilles.
Champagne
Samedi,
Marcus vient en barque nous demander si tout va bien et nous souhaiter un
joyeux Noël ; on part faire un snorkeling dans les bulles de Champagne !
Les bulles, témoins de l’activité volcanique, s’échappent de la roche et
remontent à la surface en pétillant.
Corail
et beaux poissons, snorkeling facile mais peu éclairé.
Détail d’un corail en cerveau de Neptune
Chirurgien bleu, presque fluo, sans doute un jeune adulte,
et Chirurgien noir ; les Chirurgiens portent un bistouri sur la queue.
Poisson Perroquet supermâle ; avant, au stade intermédiaire,
c’était un poisson femelle !
Poisson Coffre mouton, noir à pois blancs ; les Poissons Coffres ont le corps enfermé dans une carapace osseuse.
Demoiselle Sergent Major
Poisson
Trompette, Poisson Bourse queue blanche, Papillon Pyjama, Papillon Quat’zieu, Girelle
à tête bleue et d’autres non identifiés...
L’après-midi,
on remonte vers le Nord sans enlever nos ris (travers, force 3 avec rafales à 6
en fonction du relief, mer belle) avec même du soleil !
Un
peu de moteur pour prendre tranquillement le mouillage avant la nuit à Portsmouth, dans Prince Rupert Bay.
Réveillon
de Noël avec les moyens du bord : foie gras de canard, quenelles de
brochet sauce écrevisses, plateau de fromages de nos régions, chocolat pointe
de sel, champagne !
JOYEUX NOËL à tous !
Antonio
vient nous vendre des mangues, garanties sans fibres et nous demande un
vêtement ; on lui trouve un T-shirt de l’EMYR pour sa femme, il est
content et surveillera notre bateau.
Albert
de l’association PAYS nous emmène visiter en barque l’Indian River.
On remonte
la rivière sur un mile, les poissons aussi, barracudas, brochets... De nombreux
crabes de terre se cachent à notre approche.
Au fond, le morne où elle prend sa source, à droite, des fougères
d’eau ;
canne à sucre sauvage ou bois de roseau.
Le
cocotier sert à tout : la noix fournit l’eau, le lait de coco,
l’huile ; les feuilles couvrent les toits ou sont tissées pour faire des
chapeaux, et les fibres servent à remplir les matelas ;
chaque noix de coco qui tombe donne naissance à un petit cocotier ;
dégustation d’une noix de coco fraîche, après avoir bu l’eau de coco, on
mange la fine pellicule gélatineuse et blanche.
Bois
de poirier, gommiers,
mais l’arbre roi est le campêche ou bois de sang ; sa sève est rouge, les Indiens s’en
servaient comme peinture ;
ses racines sont impressionnantes et jouent un rôle important dans la
fixation du terrain ;
Manguier dans les bras d’un bois de sang !
Le décor est si fantastique
qu’on n’est pas surpris de tomber sur la maison de la sorcière du Pirate
des Caraïbes !
Hibiscus
et bouton de Rose de Porcelaine.
Le héron à couronne jaune, mange des crabes de terre, la nuit,
tandis que le héron bleu se nourrit de poisson.
Cabrits National Park
Le
parc occupe la presqu’île qui protège la baie de Portsmouth.
Les ruines du Fort Shirley ont été restaurées,
les canons anglais sont pointés sur Thira.
L’averse est finie, Prince Rupert Bay au coucher du soleil.
Restau
de Sandrine sur la plage, Sand’s Beach, le rendez-vous des navigateurs :
elle nous présente un équipage français arrivé hier soir des Canaries avec
quatre enfants ; ils ont mis trois semaines pour traverser avec leur vieux
bateau en bois ! Il y a aussi des Allemands qui semblent se disputer et un
local un peu trop imbibé... On mange des crabes de mangrove.
La
Dominique est une île superbe, encore sauvage, et les habitants sont très
accueillants ; on aurait aimé voir le lac d’Emeraude, observer les
baleines, faire davantage de snorkeling et se prélasser dans un bain d’eau
soufrée, mais il y a une fenêtre météo demain pour traverser vers la
Guadeloupe.
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