Vent
de Nord prévu à partir de demain, on renonce à aller à Montserrat car le
mouillage n’est pas abrité et aussi parce qu’ensuite il serait délicat d’aller
sur Antigua. Le volcan de cette île anglaise est sous haute
surveillance, une partie de l’île récemment dévastée est interdite d’accès.
Départ
de bonne heure de Deshaies ; petit temps, on largue un ris, puis deux
(bon plein, force 3 à 4, mer peu agitée), on n’a plus l’habitude de se traîner
à moins de 5 nœuds. Le vent doit tourner au NE en fin de journée, on essaie de
prendre un peu de marge pour ne pas avoir à louvoyer...
On
attrape un poisson à grandes dents de plusieurs kilos, type thazard ; il
se détache, de toutes façons on ne l’aurait pas gardé car les poissons
carnassiers sont susceptibles d’avoir la ciguatera...
ANTIGUA
Après
sa découverte par Christophe Colomb, Antigua devint anglaise pour trois siècles
et n’a acquis son indépendance totale qu’en 1981.
Le soleil de son drapeau symbolise l’avènement d’une nouvelle ère, les
couleurs évoquent le dynamisme, l’espoir et l’héritage africain ; plus
prosaïquement, on peut y voir aussi le soleil, la mer et le sable !
Sa
côte est très découpée et offre beaucoup de mouillages, on la surnomme l’île
aux 365 plages.
On
rentre dans English Harbour, une
baie tortueuse et profonde ; plus de place dans la marina, on mouille dans
Ordinance Bay bordée de mangrove, un trou à cyclone.
Au
XVIII° siècle, English Harbour est devenue la principale base navale
britannique de l’Est des Antilles et a été dirigée pendant trois ans par le
jeune capitaine de frégate Nelson ; cet arsenal a été restauré et les
bâtiments utilisés, autant que possible à l’identique par la Nelson’s Dockyard Marina.
Devenu
parc national, l’endroit est séduisant, très « british » ; autour du quai, les
voiliers ont remplacé les navires de guerre, l’Oyster Rallye s’apprête à partir
faire le tour du monde.
Ancre et cabestan, l’ancêtre du winch ; il servait à coucher les
bateaux pour les caréner.
Quartiers des Officiers : les officiers occupaient l’étage lors du
carénage de leur bateau ; au rez-de-chaussée, douze grandes citernes
pouvant contenir 1 200 000 litres d’eau !
Magasin de Cuivre et de Bois de charpente
Forge du maréchal-ferrant
Abri de bateau et Grenier du menuisier
Les
formalités d’entrée à Antigua et Barbuda sont vite expédiées ; à notre retour
à bord, le port nous demande de déménager un peu plus loin pour effectuer des
travaux sous-marins ; quand on veut reprendre notre place, impossible de
remonter l’ancre coincée sous un corps mort ; son propriétaire est un
plongeur britannique qui d’emblée nous réclame 100 US$ et davantage si on abîme
son mouillage...
Dégoûtés,
on déménage dans la baie voisine de Falmouth
Harbour pour prendre la bouée à 25 US$ qu’on avait voulu économiser...
Antigua
est un paradis fiscal : super-yachts dans la marina, un autre monde...
Maltese Falcon avec ses trois mâts orientables et ses voiles en arc de
cercle
Momoko, un voilier de 60 mètres de long !
Le Middle Ground Trail, un sentier
agréable relie Falmouth à English Harbour :
Vue sur Falmouth Harbour
Végétation sèche, agaves
et pervenches de Madagascar.
Chèvres
L’entrée d’English Harbour
est gardée par le Fort Berkeley,
avec au fond, la Nelson’s Dockyard Marina.
on a une vue magnifique sur les deux baies au coucher du soleil
Dimanche,
on s’installe à Carlisle Bay pour
deux nuits ; une tortue se promène entre les bateaux, toujours du vent par
rafales et de nombreux grains jour et nuit.
A terre,
la Old Road traverse des collines boisées :
Eglise moravienne
Maison rasta
Mardi,
on passe entre la côte et Cade Reef, chenal large mais non balisé sous génois
seul (grand largue, force 5 à 6), puis on va au large pour éviter les
nombreuses têtes de corail encore actives et non répertoriées ; on enroule
un peu de génois (près, force 6, mer peu agitée) et on termine au moteur pour
ne pas louvoyer.
Au passage devant Jolly Harbour, l’eau prend une couleur lait à la menthe.
Mouillage
à Deep Bay, juste avant St John’s ;
une curiosité dans la baie, l’épave d’un cargo coulé au début du siècle, mais
l’eau est trouble, la visibilité très mauvaise.
Mercredi,
on déménage juste à côté, à Saint John’s
Harbour, la capitale ; elle est équipée pour recevoir les gros
paquebots de passagers mais pas les voiliers ; on mouille au Nord du
chenal, à un mile de la ville.
La
cathédrale est en cours de rénovation, on visite le petit musée qui évoque
la civilisation amérindienne, le colonialisme et l’héritage africain :
Poterie Arawak, Statuette rituelle
et vannerie amérindienne, Porte-bébé.
Marché aux esclaves à Antigua, un dimanche des années 1780
Jeu de warri, une variante de l’awalé, qui signifie « maison » en
dialecte africain.
Mère et enfant, Marie Kinsella
Jour de Marché, Vernon Grigg
Un
coin sympathique et arboré autour du Redcliffe Quay, boutiques et kiosques
rénovés :
Maison de bois, galerie au rez-de-chaussée et balcon à l’étage
La pause du midi pour ces collégiens en uniforme, pantalon pour les garçons
et robe pour les filles.
Artisanat et restaurants,
poterie, la spécialité d’Antigua.
On
aime moins Heritage Quay, une rue Free Tax qu’empruntent obligatoirement les touristes
à la descente de leur paquebot ; boutiques de luxe, bijouteries, vêtements
et chaussures...
Sapin de Noël sur Heritage Quay
Plus typique, le marché où on trouve des fruits et légumes,
mais
pas vraiment de viande (quelques tranches de porc peu appétissantes), ni de
poisson (trois têtes emballées sous plastique). On se demande comment les gens
se nourrissent car on n’a vu aucun supermarché sur l’île...
Le soir, les trois paquebots s’en vont, le lendemain, au lever du soleil,
trois autres arrivent...
Jeudi,
le vent a enfin faibli, c’est le moment d’aller sur la côte au vent, à l’abri
de la barrière de corail ; on passe par Boone Channel puis par un chenal dragué
et sommairement balisé pour entrer dans le North
Sound, un endroit magnifique protégé de la houle ; des îlots tout
autour, le passage vers la pleine mer semble clair mais il ne faut pas s’y
fier... Mouillage devant Great Bird
Island.
Le
soir, on se croirait seuls au monde, un autre voilier mouillé un peu plus
loin ; les poissons sautent pour nous narguer - c’est un parc national -,
les phaétons, blancs à longue queue tournoient en poussant des cris aigus.
La nuit
n’a jamais été aussi tranquille, on reste un deuxième jour pour débarquer et
admirer la baie du sommet.
Lever du soleil sur Great Bird Island,
les pêcheurs s’installent ; on leur commande du poisson ou mieux de la
langouste, mais on ne voit rien venir...
On débarque sur la petite plage, côté Sud, avant de grimper sur la hauteur :
Thira seul au monde !
Trou dans la falaise
Belle vue panoramique sur le North Sound
Cette côte sauvage est le domaine des Phaétons à bec rouge ou
Pailles-en-queue.
De l’autre côté de l’île, la plage Nord
Pois bord de mer ou Pois Cabrit, une liane rampante que l’on trouve
au-dessus des plages.
Gros Lézard d’Antigua
Frégate Superbe appelée en créole Malfini, elle fait plus de 2 mètres d’envergure ;
on
voit aussi passer des pélicans.
Snorkeling
décevant, beaucoup de corail mort et eau trouble ; corail corne de cerf et
corail de feu, un régiment de poissons soldats et des girelles à tête bleue ou
jaune.
Samedi
on quitte le North Sound en empruntant le Horse Shoe Channnel ; pas de
vent, on contourne Antigua au moteur en dessalant de l’eau, tout n’est pas
perdu !
au loin, Green Island.
On
fait le tour de Green Island pour
entrer dans Nonsuch Bay et prendre
une bouée du parc national, la NEMMA. Là
encore de beaux paysages avec des îlots protégés par une barrière de corail.
Pas
de vent dimanche, on reste un jour de plus pour faire un tour en annexe et
enlever les algues de la coque.
Ancien moulin à sucre d’Harmony Hall
avec une vue partielle sur Nonsuch Bay ;
le restaurant et la galerie d’art sont désertés,
Thira est mouillé à côté de Bird Island, peuplée de pélicans ;
maman garde les petits
pendant que papa fait sa toilette.
Coucher de soleil
Antigua
a été une bonne étape et on a beaucoup aimé le Nelson’s Dockyard ; en
fonction de la météo on a partagé notre séjour entre les beaux mouillages
abrités d’English et Falmouth Harbours et les magnifiques sounds du NE protégés
par une barrière de corail.
Pour
une île recevant des touristes fortunés, les prix ne sont pas excessifs ;
par contre, on n’a pas vraiment bien mangé et le snorkeling nous a déçus...
Oursins noirs et Gobies
Girelle à tête jaune
Chirurgien bleu qui semble toujours sourire
Papillon Kat Zié
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