Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

mardi 29 mars 2016

Du vendredi 26 février au mercredi 2 mars 2016 : VISITE de L’ILE DE MARAJO

Marajo est une île fluviale aussi grande que la Suisse, située entre les fleuves Amazone et Tocantins du delta amazonien et l’Océan Atlantique. A l’Ouest, la forêt primaire, à l’Est, des prés en grande partie inondés lors de la saison des pluies.
Les premiers habitants, les Marajoara, vivaient dans des maisons collectives ; la civilisation disparaît vers 1300, nous laissant de nombreuses poteries, notamment des urnes funéraires décorées de motifs géométriques ou anthropomorphiques.
Marajo est peuplée de buffles d’eau qui viendraient des Philippines et se seraient échappés d’un bateau en route vers la Guyane ; il y a des buffles pour la viande - les filets sont extrêmement tendres - , ceux pour le lait - on en fait du bon fromage - , et d’autres plus robustes qui servent d’animaux de trait.

Soure







Soure, la ville principale de l’île de Marajo est bâtie en quadrillage 
autour du petit port ;












les rues, parallèles au rio, sont larges, plantées de manguiers,








les traverses, perpendiculaires, sont plus étroites ; très peu sont goudronnées, quand il pleut - et il pleut tous les jours -, on patauge...







Buffle attelé,  













un autre attend son tour devant le marché de viande !









La religion est très présente, les nombreuses églises évangéliques font recette ;






devant l’église, une urne funéraire amérindienne ; 













cette maison promeut le pèlerinage du Cirio, la paix et affiche sa foi en Jésus ;












chez Patu Anu, où l’on mange de l’excellent filet de buffle, la Cène décore le restaurant !









Fazenda Bom Jesus
Les fazendas sont de grandes propriétés terriennes qui vivent de l’élevage de buffles et de zébus, ces vaches à bosse.







Fazendeiro  









Après un petit tour de buffle devant le moulin qui sert à puiser l’eau,






on fait une grande promenade à travers de beaux paysages plats et verts, 













où paissent chevaux 













et buffles. 













Les buffles taillent les arbres à leur hauteur 







  





et nagent d’une rive à l’autre,













comme ces cochons d’eau qui s’enfuient à notre approche ;












les prés sont en partie inondés et les sols gorgés d’eau, une grande sérénité se dégage de l’ensemble.








Notre guide nous montre aussi de nombreux oiseaux : un aigle pêcheur, des perroquets qui s’envolent toujours en couple, des japins qui volettent de branche en branche,







un tésouré, oiseau à longue queue,













des guaras ou ibis rouge, emblématiques de la région.













Après la promenade, petit repas de spécialités locales à la fazenda : fromage de buffle, gâteau de tapioca, jus acérola











Praia Barra Velha







On emprunte une passerelle en bois à travers la mangrove   












pour arriver à la Praia Barra Velha sur le rio Para, une très belle plage de sable blanc bordée de paillotes. 








Le retour se fait par la plage, la promenade est très belle, je ramasse des rejetons de manguiers pour les replanter ; 






le rio amène aussi de la vase noire et gluante et petit à petit gagne sur la mangrove ;












il faut vite enjamber de nombreux troncs d’arbres avant la marée haute,












pour arriver bientôt à une langue de sable où pêchent les aigrettes ; 











le moteur de la barque ne démarre pas, on a les pieds dans l’eau quand Harold arrive enfin avec un autre moteur datant de Mathusalem ! 











Remontée d’un igarapé,













les pêcheurs relèvent leurs pièges à crevettes ;








au milieu de la verdure luxuriante, on voit des fleurs rouges et des clochettes blanches ; de très beaux papillons bleus, les morphos, butinent et des petits poissons nagent les deux yeux à la surface, comme des bébés crocodiles !







Au retour, la maison du pêcheur ;













son fils, jeune monteur de buffle. 









Un boto, dauphin d’eau douce plonge devant nous.

Formalités de sortie à Belém
Patrick et Monique nous gardent Thira pendant que nous prenons l’expresso Tapajos pour Belém ; on passe deux nuits au Massilia, tenu par Frank, un marseillais : cuisine française où l’on sert des escargots, des cuisses de grenouille, de la bouillabaisse et de la tartiflette ! Jacques craque pour le steak tartare haché à la main.
Une journée, c’est le minimum pour faire les formalités de sortie du Brésil, pour nous et pour Thira : jeu de piste pour trouver la police fédérale (porte 17) et la recette fédérale (porte 10), cela parait simple mais on y passe la journée : impossible d’y accéder de l’intérieur du terminal, il faut faire un long détour par l’extérieur et revenir, mais le policier est en « opération », on doit y retourner l’après-midi...

Retour à Soure
Pendant que Manoel le torneador nous façonne trois tiges métalliques pour maintenir l’hydrogénérateur dans l’eau, nous faisons quelques dernières courses afin d’épuiser nos réals : filet et fromage de buffle, spécialités de Marajo.
C’est l’heure pour Monique et Patrick de rentrer en France ; merci à vous deux pour les bons moments passés ensemble à notre bord et pour votre soutien moral pendant notre traversée du Nordeste ; Patrick est un « antiprocrastinateur », tout problème qui lui est soumis est résolu à l’instant !
Sympathique soirée à bord d’Orionde arrivé aujourd’hui à Soure ; on a l’impression de connaître Yves et Christine depuis longtemps !  
Soure a été une étape agréable, facilitée par la présence d’une communauté française implantée ici depuis de longues années ; les deux agréables promenades sur Marajo ont été organisées par Thierry de la pousada O Canto do Francès.

Nous quittons ainsi le Brésil qui nous a accueilli trois mois, le temps de découvrir cet immense pays ; nos préférences vont à Ouro Preto du Minas Gerais, aux chutes d’Igaçu, ainsi qu’aux îles de Fernando de Noronha et de Marajo.
La navigation le long du Nordeste brésilien n’est pas des plus passionnantes : il n’y a pas de marina et les mouillages dans les rios limoneux ne permettent pas la baignade ; quand l’eau est claire, il y a des requins...
Nous avons aussi souffert de cette chaleur humide, où la simple idée de faire quelque chose est fatigante ; les vaigrages et entourages de hublots ont moisi en une semaine de navigation sous grains.
Les Brésiliens sont en général très serviables et soucieux de notre sécurité, nous mettant en garde contre les indélicats.
Il reste encore beaucoup à faire pour développer le pays où les inégalités sont criantes ; le pouvoir est à la merci des grandes fortunes et la période d’instabilité que traverse le Brésil n’arrangera pas les choses...

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