J1 : Jeudi 3 mars
Départ de bon matin après un dernier
« Au revoir » à Orionde ; nous remontons l’ancre qui se décroche
facilement mais le guindeau disjoncte en fin de course ; sortie du rio
Paracauari et entrée dans le rio Para.
C’est alors qu’on se rend compte que les batteries ne se chargent plus ; Jacques remplace le fusible du chargeur qui a fondu, on lui
a sans doute trop demandé en remontant le mouillage...
On zigzague pour éviter cinq filets qui
dérivent au milieu du rio, certains de justesse ; cela nécessite une
veille soutenue et surtout permanente...
Après la pluie, le soleil se
montre ; vent de face et un peu de houle, un peu de courant favorable, on avance
assez bien jusqu’à la renverse ; croisement de deux cargos dans la porte
d’entrée et arrivée à la bouée d’atterrissage en milieu d’après-midi.
Ensuite, il faut mettre le cap au Nord
afin d’éviter le plateau au débouché de l’Amazone et le vent NNE n’arrange
pas nos affaires.
On louvoie entre les barques de pêche
avant de réussir à faire un bon cap en les laissant toutes sous le vent (près,
force 4 à petit 5, mer peu agitée, deux ris et génois déroulé) ; on
n’avance pas, surtout quand le courant est contraire, le bateau tape dans les
vagues.
Coucher de soleil, ciel
pommelé
Au milieu de la nuit, on demande à un
cargo de se dérouter.
Nouveau passage de l’équateur, on
rentre chez nous !
Petit grain puis nuit étoilée, orage sur la côte.
Bilan J1
Position : 00°37.09 N ; 47°47.81
W.
Route : 100M, il en reste 450.
Moteur : 10H
Bilan énergétique : 2H de groupe
électrogène au départ ; on a bien chargé la journée mais beaucoup consommé
la nuit .
Pêche : les traînes n’ont pas été
mises à l’eau.
J2 : Vendredi 4 mars
Beau temps qui se couvre ensuite ;
on avance au gré des marées et des courants, c’est à dire pas très vite ;
on largue nos ris (près à bon plein, force 3 puis 4) et on évite encore
quelques pêcheurs et leurs filets ; beaucoup de poissons morts au sortir
de l’Amazone.
Le vent tombe puis revient l’après-midi
(près, force 4), on reprend un ris ; grains sans trop de vent mais avec
beaucoup de pluie ; deuxième ris avant la nuit (force 5), on marche mieux.
Visite de quelques dauphins.
Le courant nous pousse vers
l’Ouest ; on ne fait pas tout à fait du Nord, mais on suit la ligne des 50
mètres.
Nuit tranquille, pas de grains, peu de
pêcheurs, les cargos croisent à babord sur la ligne des 20 mètres ;
étoiles et plancton luminescent.
Bilan J2
Position : 02°14,95 N ; 48°19,43
W.
Route : 100M, il nous reste 350M, sans
doute un peu moins, car on a pris un raccourci !
Moteur : pas de moteur
Bilan énergétique : équilibré, on
charge la journée ce qu’on a déchargé la nuit précédente.
Pêche : traînes au repos.
J3 : Samedi 5 mars
Bon anniversaire Antoine !
Petit grain puis soleil ; bon vent
(près, force 5, deux ris et demi génois, mer peu agitée), Thira avance bien avec
l’aide du courant Nord équatorial ; des bancs de poissons volants nous
accompagnent.
Grosse zone nuageuse en fin
d’après-midi, plusieurs grains ; on ralentit pour en éviter un.
Belle nuit, beaucoup d’étoiles, Orion,
Croix du Sud, Grande Ourse et deux étoiles filantes ; quelques petits
grains quand même.
Trois tankers qui font route vers les
USA, nous dépassent.
Bon vent (près puis bon plein, force 4
à 6, mer peu agitée, deux ris et mi-génois) ; au lever du jour, on file à
plus de 9 nœuds, des vagues submergent le pont, on enroule le génois et on commence à abattre un peu.
Bilan J3
Position : 04°23,33 N ; 49°51,57
W.
Route : 160M, il en reste 165 pour
Cayenne.
Moteur : pas de moteur
Bilan énergétique : légèrement
déficitaire
Pêche : pas de pêche.
J4 : Dimanche 6 mars
On avance toujours très bien (largue,
force 5, deux ris et un bout de génois), à plus de 9 nœuds, la houle est moins
désagréable.
Hydrogénérateur et panneaux solaires
fonctionnent à fond, les batteries sont chargées ; dessalage d’eau de mer
peu fructueux.
A l’heure du déjeuner, le moulinet
cliquette à toute vitesse ; un très beau poisson saute à la verticale,
replonge et arrache l’hameçon, dommage...
On quitte bientôt les eaux brésiliennes
pour les eaux françaises ; il faudra enlever le drapeau quand la mer sera
plus calme.
On enroule le génois puis on borde la
voile au grand largue, afin de ralentir un peu et ne pas arriver à Cayenne de
nuit.
En début de nuit, on lofe pour éviter
un premier pêcheur, puis on abat pour en éviter un deuxième ; les pêcheurs
guyanais ont un AIS et, en principe, pas de filets dérivants parce qu’ils sont
interdits en France.
A 3 heures de matin, on se met à la
cape près de la bouée d’atterrissage de Cayenne : on hésite encore à aller
à Degrad des Cannes ou à Kourou à qui nous avons envoyé un mail hier soir.
Bilan J4
Position : proche entrée Cayenne.
Route : 145M en 20 heures, 7 nœuds de
moyenne malgré nos efforts pour ralentir ; il reste environ 20M pour
Degrad des Cannes.
Moteur : pas de moteur
Bilan énergétique : légèrement positif,
mais on a déchargé en fin de nuit.
Pêche : bredouille...
J5 : Lundi 7 mars
Pas de réponse de Kourou, ni de Cayenne
d’ailleurs...
Nous démarrons vers 8 heures par un
bord de vent arrière, avant de mettre le moteur pour entrer dans le chenal
d’accès au fleuve Mahury ; bien balisé, il chemine entre les îlots du Père
et de la Mère, puis entre les bancs de sable, le sondeur indique 2,7 mètres,
mais le dragueur anglais nous certifie 5 mètres.
On arrive sans encombre au
ponton de Degrad des Cannes qui sert de marina à Cayenne ;
beaucoup de courant, on s’amarre
d’abord à la place de la vedette puis à couple d’un voilier. On retrouve
plusieurs bateaux français rencontrés à Joao Pessoa.
Electricité et eau sur le ponton ;
désormais, on aura droit à une douche tous les jours.
Cela fait plaisir de trouver ici, de
l’autre côté de l’Atlantique, un petit bout de France !
Bilan J5
Position : Dégrad des Cannes
Route : 20 Miles, un record !
Moteur : 3,5 H
Bilan énergétique : équilibré
Pêche : RAS.
Cette navigation, un peu stressante et agitée au début,
s’est bien passée et la dernière nuit a été plus reposante ; peu de grains
et de pluie, des pêcheurs mais plus de filets dérivants...
En double, la priorité est de faire
marcher le bateau, puis de manger et surtout de dormir, quelle que soit l’heure ;
on s’est aussi un peu économisés en le sous toilant .
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