Dimanche
Départ
de bon matin vers les îles Eoliennes, au Nord de la Sicile. Le mythe veut que
ces îles volcaniques soient la demeure d’Eole, dieu des vents.
L’objectif
est d’arriver au Stromboli de nuit, donc de maintenir une moyenne de 5,5 nœuds.
Le vent
se lève brutalement, on prend un ris (travers, force 4 à 5 avec rafales à 6,
mer peu agitée à agitée), on avance assez bien.
Le
courant d’un demi-nœud, contraire le matin devient favorable en milieu
d’après-midi ; il est vraisemblablement lié à celui du détroit de Messine.
Eclaircies
pour nous, nuages et pluie sur la côte italienne.
Le vent
faiblit à la sortie du golfe de Salerne, on largue le ris puis on met le
moteur ; on est ballotés par la houle toute la journée.
Un
ferry nous dépasse de près ; à l’heure du diner, deux hirondelles viennent
batifoler hardiment.
Lundi
Au
loin, « le phare de la Méditerranée » nous guide ; on arrive au Stromboli vers trois heures du matin,
quelques belles éruptions mais la nuit est brumeuse.
Eruption
de lapillis incandescents avec coulée de lave, la Sciara del Fuoco
Stromboli au soleil levant
On
passe Panarea avant d’arriver à Lipari.
Mouillage dans la baie de Porticello devant les anciennes carrières de pierre ponce ; les scories se sont amoncelées, créant les Splagge Bianche.
Une
multitude de méduses marrons, Joël se trempe mais renonce à la baignade.
Plein
de fuel et amarrage dans le port de Lipari-Pignataro
(70 euros) ; bon accueil, pas de service hormis une navette vers la ville.
Bien
contents d’être enfin arrivés dans les Eoliennes, au Nord de la Sicile. Temps
nuageux et frais, petite pluie le matin mais soleil l’après-midi. On peut enfin
sortir T-shirts et bermudas.
Alors
qu’on espérait faire la route en quatre jours et trois nuits (475M en route
directe par les Bouches de Bonifacio), la météo nous a contraints à rallonger
la route, neuf jours dont deux à terre, et quatre nuits de navigation (près de
600M). Deux fois plus de moteur que de voile...
LIPARI
La plus grande des îles Eoliennes est peuplée depuis l’Antiquité.
La citadelle, construite sur une ancienne acropole grecque, a été fortifiée par les Espagnols.
Ruelle de la vieille ville
Plafond peint de la cathédrale San Bartolomeo, patron des Eoliennes
Museo Archeologico Eoliano
Les
nécropoles de l’âge de bronze (14e–12e s. av. J.-C.) et surtout celles de l’époque
grecque et romaine (6e–4e s. av. J.-C.), ont livré une
multitude d’objets funéraires.
Reconstitution de la nécropole de l’âge de bronze de Milazzo : les urnes sont recouvertes d’une écuelle
Poterie
Reconstitution de la nécropole grecque et romaine de Lipari
Cratères
à figures rouges :
Deux jeunes hommes à cheval font la course
Une
acrobate nue s’exhibe devant Dionysos
D’attachantes
petites figurines en terre cuite représentent des scènes de la vie quotidienne :
Une
femme broie du grain dans un mortier sur lequel est assis un chat
Une autre, assise sur sa monture
Le
bain du bébé
et son biberon en forme de souris.
Le culte de Dionysos, dieu de la vigne mais aussi du théâtre, explique la présence de statuettes d’acteurs et de masques :
Comédienne
Silène jouant de la musique ; ce satyre est le père adoptif de Dionysos
Satyre
Masque de la tragédie
Masque du drame satyrique
Tête de femme à la coiffure soignée
Bijoux :
Couronne de laurier en or
Boucles d’oreille
Objets divers
Statuettes, petits vases décorés trouvés dans une tombe
Nombreuses lampes à huile en terre cuite avec toutes un motif différent
Amphores découvertes dans une épave
Tour de Lipari
Après les carrières de pierre ponce de Porticello
on voit
une belle coulée d’obsidienne, roche volcanique dure, vitrifiée et noire.
Carrières de kaolin ; les Grecs l’utilisaient pour fabriquer des vases.
Paysage tourmenté
A l’Ouest, belle vue sur Vulcano et les Faraglioni de Lipari
L’agave fleurit avant de mourir
De l’observatoire,
magnifique vue sur Vulcano et son Grand Cratère.
Marguerites dorées
Le coup
de vent d’Est et la mer de ces derniers jours ont couvert la route du bord de
mer, de sable noir et de galets.
En
Sicile, l’Etna s’est remis à cracher, la pluie et les cendres ont créé des
torrents de boue. L’aéroport de Catane est fermé.
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