Averse cette nuit, cela ne
doit pas arriver souvent à Porto Santo.
Le 1° juillet, fête de la Région
Autonome de Madère, est un jour férié.
Un peu de flemme ce matin,
on part sous génois seul (grand largue, force 4 à 5) ; après avoir passé
l’ilheu de Baixo, on met la voile.
Quelques dauphins viennent
sauter à l’heure du déjeuner.
On avance bien vers Madère,
quand notre pêcheur se rend compte que sa ligne est à l’eau, il ne lui reste
que la bobine… Il est assez dépité d’avoir oublié de mettre le cliquet, mais bon,
c’est le métier qui rentre !
On passe sous voiles entre
Madère et l’ilheu de Fora, impressionnant mais magnifique.
Essai à deux reprises de
mouiller dans la baie d’Abra, impossible de descendre la chaîne qui fait un
paquet de nœuds comme on n’a jamais vu ; on décide d’aller dès aujourd’hui
dans la marina Quinta do Lorde (très bon accueil en français, 37 euros avec STW,
mais tarif dégressif pour une semaine, bonne laverie mais assez chère, bistrot,
épicerie plutôt modeste, Wifi).
C’est l’heure pour Joël de
nous quitter… Merci à lui de bien vouloir nous faire partager son expérience et
ses compétences avec tant de gentillesse ; il nous accompagnera lors de la
traversée, ce qui est assez rassurant !
Location d’une voiture pour
rayonner dans Madère, « l’île aux fleurs » ; le paysage est
tourmenté, les voies rapides et multiples tunnels facilitent les déplacements,
mais les petites routes de montagne sont plus pittoresques.
SUR LA CÔTE SUD,
Funchal,
la capitale possède un quartier assez agréable en bord de mer.
Architecture
sobre, le basalte noir qui entoure portes et fenêtres, contraste avec les murs
peints à la chaux blanche.
Cathédrale ou Sé (XV°
siècle), on est surpris par l’affluence à la messe de 17 heures !
Chapelle du Saint
Sacrement, bois sculpté et doré à la feuille
Charpente à
entrelacs, un exemple d’art mudéjar, d’inspiration musulmane
Église du Collège
Chapelle des 11000
Vierges, dédiée à Ste Ursule : bustes polychromes séparés de petits
reliquaires en forme de bras
Chai St François : la
Madeira Wine Company fabrique le fameux vin de Madère qui a la particularité
d’être fermenté à haute température ; on en revient avec quelques
bouteilles, avis aux amateurs !
Vendanges,
peinture de Max Römer
Ancien
pressoir ; le berracho, outre en peau de chèvre, servait à descendre le
moût dans la vallée pour le vinifier.
Les tonneaux
étaient ensuite chargés sur les navires (Azulejo, terre cuite émaillée très
prisée à Madère)
Vieille ville, où se sont
installés les premiers colons portugais ; c’était le quartier des pêcheurs
et des artisans, maintenant investi par les restaurants.
Ruelle de la
vieille ville, pavée de galets noirs,
égayée par les
portes peintes :
les Marie-Chantal de
Funchal!
Église Saint Elme,
patron des pêcheurs
La ville était
défendue par le fort St Jacques.
Le Marché des Laboureurs, Mercado dos Lavradores, marché couvert très animé et coloré ; on y trouve
de tout, mais attention aux arnaques !
Azulejo
Fleuriste en
costume traditionnel
Fruits exotiques, on
goûte à plusieurs variétés de fruits de la passion et à la papaye ;
côté légumes, on
teste les patates douces et les « pimpinela » (appelées christophines
aux Antilles), qui feront un bon gratin.
L’attraction du
marché aux poissons, le sabre noir ou peixe espada, assez bon.
Instrument de
musique traditionnel
Broderies et
travaux d’aiguille sont encore réputés.
Sur les hauteurs de Funchal,
le Jardin Botanique
offre une
promenade très agréable :
jacinthe d’eau,
nénuphar,
chardon.
Feuillages
colorés,
ou Asparagus d’un vert
tendre
Parterres à
damiers
Cyprès et thuyas
sculptés
Palmeraie
Cactées
Agaves
On y voit aussi une belle
collection de perroquets,
et de nombreux
lézards.
Ponta do Sol
Bananeraies en
terrasses
En bord de route,
oiseau du Paradis
Caniçal était
un grand centre de chasse à la baleine ; c’est là que le film Moby
Dick a été tourné.
Treuil qui servait
à remonter les baleinières sur la plage de galets noirs
Quinta do Lorde
La marina où nous sommes
installés, se situe dans un complexe hôtelier récent,
qui forme un petit
village miniature avec son église au clocher à damier et son phare; on trouve
l’ensemble assez mignon, bien qu’isolé.
Pointe Saint Laurent, à l’extrémité Nord-est, a été ainsi baptisée par le
portugais Zarco, le découvreur de Madère en 1418 ; les îlots au bout de la
pointe, où nidifient les pétrels, sont classés en réserve naturelle.
Falaises abruptes
de Pedras Brancas,
avec de belles
couleurs rouges.
Petite leçon de
géologie : les strates colorées correspondent aux cendres et scories
déposées par le volcan ; par les interstices, a coulé le trachyte qui
s’est ensuite solidifié.
Baie d’Abra,
avec les falaises
de Pedras Brancas
L’isthme et la
pointe Saint Laurent, un paysage aride, couvert de lande
SUR LA CÔTE NORD, très arrosée, les paysages sont magnifiques,
la végétation
luxuriante.
Les routes sont
bordées d’hortensias et d’agapanthes.
Porto da Cruz est
un petit port peu abrité,
surtout tourné vers
l’agriculture en terrasses : patates douces, vignes et canne à
sucre ; il existe encore une distillerie de rhum, appelé ici aguardente.
Santana
Cheminée
Cabanas
et cultures en
terrasses.
Quinta do Arco, jardin et roseraie dans la maison de famille du maire de
Funchal.
Rose
Sao Vicente
Joli village aux
maisons blanches à volets verts ;
église dédiée à Saint
Vincent, dont la dépouille a été protégée par un corbeau.
Acrotère en forme
de pigeon
Porto Moniz,
à la pointe Ouest,
est réputée pour
ses piscines naturelles, au milieu des anciennes coulées de lave, que la mer
remplit à chaque marée ;
Pointe de Porto
Moniz.
Au salon des
agriculteurs, Jacques sympathise avec le copain du vigneron, admirateur de Jean
Paul Sartre !
AU CENTRE
Paul de Serra
Ce haut plateau
est un banc de lave, quasi désertique, souvent dans le brouillard.
Levada das 25 Fontes : les levadas sont ces canaux d’irrigation qui
amenaient l’eau du Nord de l’île vers les terres cultivées ; ils forment
un réseau capillaire, doublé d’étroits sentiers qui constituent autant de
circuits de randonnée.
En descendant dans
la vallée,
fougères et
bruyères arborescentes bordent la route ;
le sentier chemine
le long de la levada,
au cœur de la
forêt primaire, ou Laurissilva, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité
par l’UNESCO ;
au bout d’une
heure et demie, avec 400 marches à descendre et à remonter au retour,
les Vingt-cinq
Sources !
Levada do Risco
Un roitelet de
Madère, peu farouche
Banc de brouillard,
quasi permanent au sommet de l’île
Pico de Arieiro, 1 816 mètres d’altitude, un des plus grands volcans de Madère, avec le
Pico Ruivo et le Pico das Torres. Les pétrels, une espèce menacée, reviennent y
nicher depuis quelques années.
Magnifique
panorama sur les parcelles en terrasses de Porto da Cruz et sur le Rocher de
l’Aigle
Nous avons beaucoup apprécié
Madère, ses paysages tourmentés et très contrastés, verts et fleuris, ou ocre
et arides ; les Madériens sont très accueillants et fiers de leur
patrimoine.
On a aussi aimé les petits pains
traditionnels tartinés d’huile d’olive à l’ail, un régal !
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