Jeudi
Peu
d’espace pour sortir de notre place, on fait bien attention à ne pas rayer
notre voisin, un Criss Craft flambant neuf, et on se prend dans la pendille du
bateau d’en face ; marche arrière pour s’en délivrer, sans dommages.
Le
soleil est revenu, bon vent mais une houle résiduelle après le coup de
vent de Nord ; bord de près pour virer Isla Conejera, puis bords de grand
largue vers le Sud (force 3 à 5, mer peu agitée à agitée) jusqu’à la Réserve
naturelle d’Es Vedra.
L’île Es Vedra, coiffée d’une crête, plonge dans la mer en un à-pic vertigineux ;
l’îlot es Vedranell est plus bas mais tout aussi spectaculaire.
On
pique vers l’Est, le vent tombe, mouillage dans Sa Caletta, au bout de la piste de l’aéroport.
Un beau mouillage de falaises rouges
Les Phéniciens s’y sont implantés au VIII° siècle av. J.-C. et ont délaissé le site deux siècles plus tard pour fonder Eivissa.
Houle
persistante, on est bercés pendant la nuit.
Vendredi
Cap
vers Formentera, essais de voile (force 2, près, mer peu agitée) puis moteur.
Formentera
apparaît comme une île plate : langue de sable et lagunes, plateau bas sur
l’eau ourlé de falaises.
Le
mouillage près du port de Sabina n’est plus autorisé ; on jette l’ancre
dans Cala Sahona, un mouillage de
sable très joli mais encombré la journée par des m’as-tu vu avec musique à fond,
scooters de mer, jets d’eau ascensionnel et autres engins bruyants et
générateurs de vagues. Il faudra attendre le soir, que tous les bateaux à
moteur soient partis, pour que le calme revienne et que l’on puisse débarquer
en toute sécurité...
Cala Sahona
Coucher de soleil
Samedi
Il
était trop tard hier soir ; on se lève de bon matin pour débarquer avec la
trottinette dans l’annexe ! Une bonne heure à pied pour rejoindre la
capitale au centre de l’île, Sant Francesc Xavier de Formentera ; le
retour en taxi sera plus rapide !
Vignes
Ipomée d’Inde
Eglise Sant Francesc Xavier (XVIII° siècle)
Départ
au moteur pour contourner le cap de Barbaria au Sud, le plus proche de la
Barbarie, comme on nommait l’Afrique du Nord ; on pique ensuite vers Playa de Mitgjorn, une plage de 5
kilomètres qui borde l’isthme entre Formentera et la presqu’île de La Mola, à
l’Est.
On ne s’y attarde pas, petit vent tranquille qui forcit (force 3 à 4, travers, grand largue, vent arrière, puis louvoyage, mer belle à peu agitée) pour contourner la Mola.
Phare
de la Mola
J’ai oublié
de fermer les vannes, on prend l’eau par les toilettes, à éponger ; cela
faisait longtemps que ça n’était pas arrivé...
Mouillage
à Calo Sant Augustin, devant la
grande Playa Tramontana qui borde aussi l’isthme, mais côté Nord ; encore,
sur plusieurs kilomètres, un immense mouillage de sable et d’eau
turquoise !
Dimanche
Petit
temps le matin, on remonte vers Ibiza.
Mouillage
sur Playa Llevant, une bande de
sable au Nord de Formentera dans le Parc Naturel de Ses Salines (qui
couvre le Nord de Formentera, l’île Espalmador et le Sud d’Ibiza).
Un bateau mouillé de l’autre côté, Playa Ses Illetes, et au loin l’île Vedra. Nous y avions fait une halte en 2015, sur la route de Gibraltar.
On
quitte ce mouillage tout aussi bruyant que celui de Sahona, surpris par le
nombre de bateaux rencontrés en cette fin de mai.
Bonne
route (force 3 à 4, grand largue, mer belle à peu agitée), mouillage Cala Talamanca, près d’Eivissa, capitale
d’Ibiza.
A l’heure
du repas, un avion atterrit chaque minute...
EIVISSA
Dart Vila
Départ
de bonne heure pour la vieille ville d’Ibiza : annexe, marche pour arriver
au port, mais trop tôt pour le City Boat qui traverse le port ; tour du
port à pied – heureusement que Jacques a sa trottinette – et grimpette vers la
ville fortifiée.
Jacques
Dart Vila, la Ville haute
Sur les ruines de la ville phénicienne, Charles Quint fit construire cette citadelle au XVI° siècle, afin de défendre la ville contre les pirates venus d’Afrique du Nord et de Turquie ; dotée de sept bastions, elle fut achevée par son fils Philippe II. Ce bel ensemble d’architecture militaire médiévale, est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Portal de ses Taules, la Porte des Tables
Blason du roi Philippe II
Le
chemin de ronde offre de jolies vues sur le port et sur la ville :
Vue du bastion Santa Llucia ; au premier plan, Sa Penya, l’ancien quartier des pêcheurs.
Cathédrale : les Aragonais avaient fait le vœu de construire un sanctuaire dédié à la Vierge s’ils prenaient la ville aux musulmans.
Eglise de Sant Domingo, vestige d’un ancien couvent
L’entrée du port d’Ibiza
Bastion de Sant Pere
Sargantana, un lézard coloré vert et bleu, spécifique d’Ibiza et Formentera.
Au
centre de la vieille ville, la Carrer Major qui mène à la cathédrale, est
bordée d’anciens palais aux façades gothiques ou Renaissance (XV° au XVII°
siècle) :
Can Comasema
abrite un musée
Le
porche de la cathédrale de la Vierge des Neiges (XIV° au XVIII° siècle)
Une jolie ruelle en redescendant vers la Porte des Tables
Dart
Vila nous réconcilie avec Ibiza ; un seul regret, celui de ne pas avoir pu
visiter la cathédrale, le musée archéologique et surtout Madina Yabisa
(vestiges de la médina arabe), tous fermés le lundi...
La ville basse
En longeant les quais du port sur l’Avinguda de les Andanes,
on rencontre un hippie fumant son joint , accompagné d’un enfant au biberon ! Statue d’après une photographie de Toni Riera, photographe officiel du groupe Pacha (boîtes de nuits aux deux cerises) et mémoire vivante des nuits d’Ibiza.
En
déjeunant près du marché, le Mercat Vell, nous en avions rencontré un, de chair
et d’os, rescapé des années 60 ; il valait la photo mais je n’ai pas
osé !!!
Jeune joueur de flûte à sa fenêtre
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