Bon
anniversaire Manon pour tes trois ans et bravo pour ton Blanchot au ski et tes
premiers coups de pédale sans petites roues ! On a hâte de te
revoir !
Départ
en milieu de matinée après l’averse ; mer très agitée en sortant de Port
Antonio qui se calme un peu dès les hauts-fonds franchis.
Le
challenge est de ne pas aller trop vite (4 nœuds) pour arriver vendredi à Brac
de jour et le plus tard possible quand le vent aura faibli ! On ne met
donc que la grand-voile avec un ris (force 4 à 5, mer peu agitée).
A
midi, on modifie la règle : à 5 nœuds sous grand-voile seule, on
arriverait au milieu de la nuit ; nouveau challenge, faire une moyenne de
6,5 à 7 nœuds, pour arriver jeudi soir en comptant sur un courant
favorable d'un nœud; on déroule le génois mais on hésite à enlever notre ris.
Pendant
la journée, on tient assez bien la moyenne ; par contre, la nuit le vent
faiblit et tourne, nous obligeant à lofer et à nous éloigner de notre route
(grand largue, force 4 faiblissant, mer peu agitée à belle) ; nuit
tranquille, pleine lune, on croise beaucoup de cargos et un paquebot mais aucun
voilier.
La
cafetière du petit-déjeuner se renverse, heureusement, rien de grave.
Une
heure et demie de moteur ce matin pour recharger les batteries, nous ne nous
étions pas branchés à la marina et nous avons manqué de soleil ces deux
derniers jours et de vitesse cette nuit, d’autant plus que le Watt and Sea
semble bloqué par les sargasses ; nous voulons aussi rattraper le vent, un
flux de NE qui souffle de minuit jusqu’au milieu de l’après-midi (travers puis
grand largue, force 5 puis 6, mer peu agitée), on trace ! On largue le ris
quand le vent faiblit et on enroule du génois quand il forcit.
Le
pilote disjoncte, le bateau tourne, s’arrête, ce qui libère les sargasses.
LES ÎLES CAYMAN, Cayman Brac, Little
Cayman et Grand Cayman appartiennent au Royaume-Uni et sont des paradis fiscaux
; elles s’étirent au Sud de Cuba et sont les sommets d’une chaîne de montagne
sous-marine.
Nous
n’irons qu’à CCAYMAN BRAC car on ne
peut pas faire de sortie à Little Cayman,
et Grand Cayman est beaucoup plus éloignée ; cette île allongée dans le
sens du vent, NE, ne possède aucun mouillage abrité ; son intérêt, ce sont ses
fonds sous-marins d’une grande clarté et de toute beauté.
A la
tombée du jour, Brac est en vue, une galette qui tombe abruptement dans la
mer ; nuit étoilée quand on arrive à Creek,
la lune n’est pas encore levée ; le capitaine nous appelle par VHF pour
nous identifier et nous souhaiter la bienvenue ; à l'aveuglette, on repère la
bouée près du ponton des douanes, prise laborieuse, on a du mal à trouver l’anneau ;
les douanes nous interpellent sur le quai, rendez-vous est pris pour le
lendemain matin.
Le vent se lève peu de
temps après, houle toute la nuit, on n’aurait pas moins dormi en
navigation... Nous sommes à 50 mètres des restes du débarcadère arraché par Ivan et Paloma ; il semble qu’il faille se faufiler en annexe dans un passage au milieu des rochers où la mer brise, cela nous refroidit...
On
hésite à partir, Grand Cayman ou Cayo Largo à Cuba ? A chaque fois une
nuit de navigation et du vent attendu pour samedi et dimanche, on reste...
Jacques
resserre les drosses de barre et essaie de bloquer les écrous.
On
attend le début d’après-midi pour débarquer, mise à l’eau de l’annexe et descente
du moteur périlleuses ; douanes et immigration nous attendent, très
gentils ; on doit payer 90 US$ au douanier car c’est vendredi saint, jour
férié, par contre le démoustiqueur ne travaille pas, on économise 30 US$ !
Il nous emmène en voiture pour trouver une banque, jolies maisons colorées et
bien entretenues.
Au
retour, quelques miles au moteur pour recharger les batteries car les panneaux
solaires ne fonctionnent plus et prendre une bouée dans Scott Bay.
Bref
snorkeling avant le coucher du soleil, belles eaux claires d’un bleu
profond ; de beaux fonds et quelques poissons :
Raie
Jeune demoiselle queue jaune broutant un corail de feu
Gorgones et chirurgien bleu
On
se couche tôt pour dormir quelques heures avant que le vent ne se lève à
minuit ; le bateau saute, l’annexe derrière lui ; nouveau tour
d’horizon à 2 heures, plus d’annexe !
Un
moment d’abattement, puis on décide de partir à sa recherche, en comptant qu’avec
20 nœuds de vent, elle ait dérivé à la vitesse de 2 nœuds, Jacques définit un
secteur en fonction de la direction du vent ; nous partons à 8 miles et
revenons en ratissant ; peine perdue, rien en vue... Un seul espoir au
lever du jour, qu’elle ait été entraînée sur la plage ; au retour, on la
trouve coincée entre rochers et coraux, ouf !!!
On
prend une bouée laborieusement, j’ai un doigt qui se coince entre le taquet et
l’anneau sur lequel tire le bateau, heureusement, je le récupère entier...
On
voit au loin quelqu’un remonter l’annexe sur la plage ; trop de vent pour
y aller à la nage, on attend que le vent faiblisse en milieu d’après-midi ;
Jacques met ses « Damart » et ses mains palmées, j’enfile
sa combinaison de plongée et nous voilà partis : 300 mètres à la nage
vers la plage en tirant les pagaies attachées à une défense, 400 mètres à pied le
long de la plage jusqu’à l’annexe ; le monsieur qui l’avait sécurisée nous
attend et se met gentiment à l’eau jusqu’à la taille pour nous aider à passer
les rouleaux, 500 mètres à la rame, l’annexe est sauvée et nous aussi !
C’est devant cette maison que nous avons retrouvé notre annexe.
On
est vannés, on remonte l’annexe sur le pont, ce soir on sera au lit à 20
heures ! Bonne nuit réparatrice, le vent ne se lève qu’à 2 heures. Le
matin, on trouve la table du cockpit renversée par la houle, elle a fait un
demi-tour, plateau sur le teck !
Aujourd’hui, c’est Pâques, c’est aussi mon anniversaire !
Pour
la première fois, on voit un bateau de plongée à côté de nous ; ici, pas
de plaisanciers, pas de pêcheurs, par contre le trafic aérien est intense, les
avions viennent faire demi-tour devant la plage.
En
milieu d ‘après-midi, on prend une bouée près du débarcadère, on a
amélioré la technique ! Mise en place du moteur d’annexe acrobatique en
raison de la houle, Jacques manque plusieurs fois de se faire assommer.
Cela
fait du bien de retrouver la terre ferme après avoir été ballottés depuis trois
jours ; Wifi gratuit sur la place du marché.
Quelques
tentes de camping sauvage sur la plage et des voitures sur la route, mais pas
un chat dans West End, ce petit village fantôme qui jouxte l’aéroport.
Sable et cailloux sont exportés sur des barges.
Église baptiste
Maison de bois avec toit de tôle
et nombreux bougainvilliers.
Promenade
de l’autre côté de la pointe :
Le lagon protégé par une barrière de corail
Ancienne barque traditionnelle
Lundi
de Pâques : petit snorkeling à Scott Bay avant de tourner la pointe SW de
Brac vers le mouillage de West End.
un club de plongée et un resort avec une belle piscine en bord de
mer.
Nombreux petits iguanes peu farouches, à la queue retroussée
On
s’installe au restaurant pour mon vrai repas d’anniversaire : tacos de
poisson au guacamole pour moi, ribs de porc pour Jacques et coupes de glace.
Cela
nous permet aussi de nous connecter au Wifi : skype avec Cécile et Manon
qui nous montre son tableau de gommettes, puis avec Antoine et Corentin tout
fier de nous montrer ses progrès en puzzle, cela nous fait chaud au cœur de
les voir ; déclaration d’impôt moins exaltante et mise à jour du blog.
Côté mer, le lagon,
côté terre, Westerley Ponds, de la mangrove où viennent nicher les oiseaux
de la région ainsi que les oiseaux migrateurs.
Cormoran
Héron Cendré
Le supermarché
de l’autre côté de l’aéroport est ouvert, auto-stop pour faire quelques courses, notamment acheter de la bière ; retour en
annexe humide, il faudra les mériter ces bières avant de les boire !
Moins
de vent prévu cette nuit, on laisse l‘annexe avec son moteur à l’eau, Jacques
en a assez de risquer de se faire assommer par le moteur lors de sa remontée au
palan et de passer à l’eau en remontant l’annexe sur le pont, advienne que
pourra...
Nuit
houleuse avec peu de vent, l’annexe s’est bien comportée.
Notre
séjour aux îles Cayman se termine ; l’absence de mouillage protégé de la
houle ne nous a pas permis d’en profiter et surtout a pu nous mettre en
danger.
L’Amirale
avait voulu faire plaisir au Capitaine mais ce n’était vraiment pas une bonne
idée de venir ici par mauvais temps et de surcroît un week-end de Pâques ;
Grand Cayman aurait été une meilleure option...
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