22
mars, ici c’est l’Emancipation Day, un jour férié ; nous, on souhaite un très
bon anniversaire à Cécile !
Départ
de bonne heure de Vieques afin de profiter d’un bon vent ; la fin de nuit
a été houleuse ainsi que la remontée de l’ancre.
On
se met à l’abri dans la baie suivante pour descendre l’hydrogénérateur et hisser la voile (travers, force 5 devenant 4, puis fraîchissant à 5, mer
peu agitée), on avance assez bien ; en route, un bateau militaire
américain, sans AIS, patrouille dans une « operating area » ; après
la traversée du canal, navigation à 3 miles des côtes porto-ricaines, bordées
de récifs ; entrée dans Bahia de
Jobos par un chenal à peine plus profond que Boca del Infierno (voile au
travers et moteur en marche arrière pour ralentir !), et mouillage devant
la mangrove de Cayos de Barca. Sur la côte, une centrale électrique sur fonds
montagneux et un champ d’éoliennes. Il fait lourd, le temps est gris mais on a
échappé au grain.
Le
lendemain, grisaille sans vent, crachin ; moteur avec un peu de génois
jusque Ponce.
On
touche en allant s’amarrer au ponton du carburant ; plein de fuel (2,33
US$ le gallon, soit 0,62 US$ le litre), d’essence et d’eau ; pas assez de
fond dans la marina pour avoir une place, mouillage dans l’avant-port près d’un
ponton désaffecté. A partir de maintenant, on se promet de remonter l’annexe
tous les soirs...
On
prend un taxi pour aller visiter Ponce et on a bien du mal à trouver une
voiture de location pour aller à San Juan.
Le
pays est touché par la crise économique, les bus inter-villes ne fonctionnent
plus, l’autoroute est mal entretenue ; dans la rue commerçante de Ponce
ainsi qu’au marché, beaucoup de boutiques ont fermé, et dans le gigantesque
centre commercial de la Plaza Caribe, il y a très peu de monde en ce vendredi
après-midi.
On
rencontre l’équipage français de Belavita qui se dirige vers Cuba, mais nos
impératifs ne sont pas les mêmes ; échange d’informations sur la
République Dominicaine qu’ils prévoient d’éviter...
Le
lendemain de la visite de San Juan, un taxi nous emmène aux Douanes de Ponce,
dans une vaste zone portuaire désaffectée ; clearance faite sans
difficultés, on n'a eu aucun souci avec les douaniers américains, plutôt
cordiaux, hormis le fait qu’il ait fallu chercher en ferry notre visa à St
John.
Moteur
puis bon plein tranquille (force 2 à 3, mer belle) et à nouveau moteur vers un
dernier mouillage en attendant que le vent se lève demain.
La
nuit tombe quand on rentre dans la baie, Jacques voit le rayon vert ! On
jette l’ancre dans la Bahia de Boqueron, une immense baie de la côte Ouest de
Porto Rico.
Deux
bonnes nouvelles aujourd’hui, on trinque à la santé de nos enfants et
petits-enfants !
Nettoyage
de la coque sous narguilé, eau trouble.
PUERTO RICO
Une
peuplade Arawak, les Taïnos habitaient l’île quand elle fut découverte par
Christophe Colomb en 1493, il la nomma San Juan Bautista.
Ponce
de Leon y débarqua afin de fonder une colonie espagnole et de chercher de l’or,
l’île fut rebaptisée Puerto Rico, Port Riche ; les Taïnos furent exterminés et les
premiers esclaves africains arrivèrent pour travailler dans les plantations de
canne à sucre.
A
l’époque coloniale, les Espagnols résistèrent aux attaques des Anglais puis des
Danois ; des tentatives de mouvement de libération échouèrent.
En
1898, les Espagnols perdirent la guerre qui les opposait aux Américains et
durent leur céder Puerto Rico.
Malgré
des relations tendues, 75 000 Porto Ricains sont venus s’installer à New
York dans
les années cinquante, soit un dixième de la population new-yorkaise.
De
nos jours, Puerto Rico fait partie de l’US Commonwealth mais n’a pas de représentants
au Congrès et ne peut donc pas voter aux élections nationales américaines.
Porto
Rico revendique avec Cuba d’être à l’origine de la salsa, cette musique de
danse au tempo vif connue dans le monde entier.
Le
violoncelliste et compositeur espagnol Pablo Casals a vécu une vingtaine
d’année à San Juan, créant un orchestre symphonique et ayant à cœur de
transmettre son art.
PONCE
Ponce,
riche de son passé colonial, est la deuxième ville de Porto Rico.
Leon, le lion emblème de la ville
Plaza de las Delicias et la fontaine de lions
Parque de Bombas : construit pour une exposition agricole, ce bâtiment
noir et rouge a servi ensuite de caserne de pompiers ;
un magnifique camion de pompier rutilant !
Cathédrale N.D. de Guadalupe
De beaux bâtiments de tons pastel
History Museum, de style « ponceno criollo » mélange
d’architecture néo-classique et mauresque
El Bano, vitrail de William Morris, artiste anglais du XIX°
Vejigante, masque de carnaval
Art mural
Camion de pizzas
et nombreux kiosques de loterie.
SAN JUAN
qui
garde l’entrée du port ; San Juan s’est développée et, pour lui permettre
de s’étendre, une partie des remparts a été supprimée, la rendant plus
vulnérable ; les Américains l’ont prise puis rénovée, les bâtiments de
style néoclassique ou art-déco côtoyant des constructions plus modernes.
On y
trouve de nombreuses galeries d’art, quelques belles boutiques et de jolis
coins sympa ; les fortifications de San Juan font partie du patrimoine
mondial de l’UNESCO.
Castillo San Felipe del Morro
Il a
fallu deux siècles aux Espagnols pour construire ce fort qui leur a permis de
résister aux attaques des Anglais, des Danois et plus tard des Américains.
On accède à El Morro par une vaste esplanade où s’entraînent les cerfs-volants ; le phare, plus récent, semble sorti de l’imagination de Walt Disney !
La Place des Armes est surmontée de trois drapeaux, la croix de Burgonde - dont se servait l’armée espagnole à l’époque coloniale - , le drapeau de Porto Rico et celui des USA.
Une muraille relie El Morro au Fuerte San Cristobal ; les vagues déferlent
sur la côte.
Fuerte San Cristobal
Les
Espagnols l’ont construit un siècle plus tard afin de renforcer la défense de
l’île.
Plusieurs rangées d’épaisses fortifications
jalonnées de guérites pour surveiller la mer.
Casa Blanca
Cette maison avait été construite pour le gouverneur, Ponce de Leon qui
mourut avant de pouvoir l’habiter ;
salle à manger et cuisine.
Museo de las Americas
Un très beau musée qui occupe le premier étage d’une ancienne caserne, le
Cuartel de Bellaja.
Amérindiens,
vingt-deux groupes ethniques ont survécu à la colonisation européenne :
Canoë ou Curaria à tête de jaguar, utilisé par les Indiens sur les rivières
de la forêt amazonienne.
Tipi sioux en peau de buffle
Penacho, coiffe en plumes d’aigle réservée au chef indien (USA)
Héritage
africain :
Religion traditionnelle animiste, la religion des Orishas ; lors des
cérémonies religieuses, les sorciers utilisent rituels magiques, masques,
Boi-Boumba, costume de carnaval inspiré de l’époque médiévale (Brésil)
Les Rois Mages ; les Santos, santons sculptés dans le bois, sont une vieille tradition porto-ricaine.
Au fil des rues...
Paseo del Morro, le chemin des fortifications
Une des portes de la vieille ville
Palacio Rojo, la demeure des officiers espagnols
Plaza de Armas, la place centrale et l’Alcadia, l’hôtel de Ville
Parque de las Palomas, le parc des Pigeons donne sur la baie de San Juan
Plaza de San José, vue du parvis de la cathédrale
Museo de San Juan, un joli bâtiment de l’époque coloniale espagnole avec
patio intérieur
Maisons colorées, balcons de bois ou de fer forgé
Ruelle en escalier à la nuit tombante
De
nombreux objets en bronze d’un artiste local, décorent la ville de façon
plaisante : chaises en chat invitant à s’asseoir, chaussures d’enfants dans
le Parc Palomas, coq,
chat-oiseau,
Arche de Noé...
Martyre de San Sebastian (plaque de porte en faïence)
Le vieux
San Juan est très animé le soir, ambiance musicale, airs de salsa.
Les
chambres d’hôtel sont excessivement chères, on finit par dénicher une chambre à
55 US$ dans une guesthouse minable.
Le
midi, Jacques teste le « mofongo » à base de bananes plantains au
Manolin ; le soir, on fête son anniversaire au Carli’s Café, mérou aux
amandes et crème brûlée ; bonne musique de jazz avec le patron au piano et
deux guitaristes, on passe une bonne soirée.
GUAVATE
Sur
la route du retour, au milieu des montagnes, on fait une halte dans une lechonera
de Guavate pour manger du cochon de lait grillé, plat traditionnel porto-ricain ;
succulent, on en emporte pour améliorer nos repas du bord !
Cochon grillé à El Rancho Original.
Notre
séjour à Porto Rico a été bref, mais nous avons particulièrement apprécié la
visite du vieux San Juan.
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