Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

dimanche 3 avril 2016

Du mercredi 16 mars au dimanche 20 mars 2016 : DEGRAD DE CANNES (CAYENNE, GUYANE FRANÇAISE) – MAN OF WAR BAY (CHARLOTTEVILLE, ILE TOBAGO, TRINIDAD ET TOBAGO)

On a finalement décidé de ne pas aller au Surinam, ancienne colonie hollandaise où il faudrait encore remonter une rivière boueuse sur de nombreux miles...

J1 : Mercredi 16 mars
L’alternateur a été récupéré, - sans frais de douanes puisque nous étions en transit - et remonté hier ; un grand merci à la postière qui a été très sympa, nous évitant ainsi de payer l’octroi de mer et d’attendre une heure à chaque passage. 
Formalités de sortie de France, douanières très gentilles qui sont contentes de voir du monde et de papoter !
De temps en temps, le groupe d’eau se met en route tout seul et on a pompé 20 litres d’eau dans les fonds ; l’eau arrive sous le socle de la cuisine, il faudrait la démonter pour trouver l’origine de la fuite... En attendant, on coupe l’arrivée d’eau froide vers l’évier.
Au revoir à Macajou, Charlène et Hélianthe que nous devrions retrouver bientôt à Tobago.
Dernière grande traversée de la saison ; sortie du chenal au moteur, puis vent tranquille (bon plein, petit 4, mer peu agitée) et soleil ; on s’éloignera de la côte avant de bifurquer vers Tobago, afin de passer à bonne distance du Guyana et du Venezuela, pas très bien famés. 
Premier puis deuxième ris avant la nuit (bon plein, force 5) ; belles couleurs au coucher du soleil.
A minuit, on abat pour faire route vers Tobago (grand largue, force 5, deux ris), on avance toujours bien avec l’aide du courant de Guyane. On croise plusieurs cargos.
Les poissons volants scintillent aux rayons du soleil matinal.

Bilan J1
Position : 06°57.8 N ; 53°49.4 W.
Route : 172M (7 nœuds de moyenne) ; il en reste 484 pour arriver à Tobago.
Moteur : 2H pour sortir du chenal.
Pêche : trois poissons volants !

J2 : Jeudi 17 mars
Beau temps, bon vent (grand largue, force 4, un ris), c’est vrai qu’on a un peu la flemme d’enlever ce ris qu’il faudrait bientôt remettre...

Toujours un peu d’eau dans les fonds, bien qu’on ferme le groupe d’eau après chaque utilisation... Dessalinisation qui marche assez bien.






En fin d’après-midi, visite de dauphins nonchalants qui nagent sans vraiment sauter.









Nous avons dépassé la Guyane et sommes à la hauteur du Surinam ; on croise une embarcation qui ressemble à un bateau de promenade, assez surprenant à 85 miles des côtes ; serait-ce un boat people ou simplement un pêcheur ?
A 10M devant nous, apparaît sur l’AIS un voilier autrichien de 16 mètres que l’on devrait rattraper cette nuit ; depuis notre départ de Corse, c’est le premier voilier qui fait route avec nous ! Fausse joie, il se dirige vers Trinidad et quand nous sommes à sa hauteur, il est toujours à 10 miles...
Comme toutes les nuits, le vent monte un peu, (grand largue, force 5 à 6), avec des mini-grains, on enroule la moitié du génois ; une forte dépression au Nord des Açores lève une houle qui rend la mer agitée... 

Bilan J2                                                    
Position : non relevée...
Route : 184M (moyenne de 7,6 nœuds), il reste 300M pour Tobago.
Moteur : pas de moteur
Pêche : rien malgré l’investissement dans de nouveaux leurres censés être irrésistibles !

J3 : Vendredi 18 mars
Soleil, quelques nuages et bon vent (grand largue, force 5 à 6) mais mer agitée avec houle de travers inconfortable ; chaleur, roulis et fatigue, le mal de mer n’est pas loin...







Un oiseau s’est installé sur la capote, tandis que l’hydrogénérateur charrie son paquet d’algues.








Dans l’après-midi, le vent baisse (force 4) et surtout la houle s’atténue ; on arrive à la hauteur du Guyana.
Il est impossible d’être à Tobago samedi en fin d’après-midi, on voudrait donc arriver dimanche matin ; il suffit de faire une moyenne de 7 nœuds, pas plus ; on prend un deuxième ris avant la nuit et on enroule du génois quand on marche à 8,5 ou 9 nœuds.  
Nuit reposante, le rythme est pris ; navigation tranquille avec nos deux ris (grand largue, force 4 à 6, mer peu agitée), un petit grain.
Après avoir tant souffert de la chaleur humide, on trouve la nuit presque fraîche.
On croise un cargo norvégien.   
          
Bilan J3
Position : 10°23.95 N ; 58°54.56 W.
Route : 180M, sans se presser, il reste 120M à parcourir avant Tobago.
Moteur : pas de moteur
Pêche : bredouille, les lignes se sont emmêlées...  

J4 : Samedi 19 mars
Bon anniversaire Jacques !
Crêpes bretonnes au beurre salé pour le petit-déjeuner ; le midi, salade aux magrets de canard séchés du Sud-Ouest, toasts au fromage de buffle de Marajo et ananas de Guyane.
Il fait beau, bon vent (grand largue, force 5, mer peu agitée), on avance vite, trop vite avec deux ris et un bout de génois ; il nous reste 120M à faire en 20 heures, on arrivera sans doute avant le lever du jour.  
Le courant nous pousse vers l’Ouest, ou plutôt vers le NO ou le SO en fonction vraisemblablement de la marée ; il faut régulièrement réajuster le cap.
Nuit claire, la lune grandit de jour en jour.
Au milieu de la nuit, on double la pointe NE de Tobago, le feu sur l’île principale est rouge, non pas blanc scintillant, et celui sur l’îlot St Gilles ne marche pas ; on repère parmi les lumières de Charlotteville le feu à secteurs qui permet d’entrer dans la baie Man of War.
C’est le moment que choisit le sondeur pour retomber en panne ; en attendant que le jour se lève, on décide de faire des ronds dans l’eau au moteur en évitant les casiers et les pêcheurs non éclairés...





Mouillage par 17 mètres de fond, à la hauteur du quai, entre les deux zones réservées à la pêche ; malgré tout, on est assez près des corps-morts...









L’endroit est très joli, boisé et sauvage ; nombreuses frégates qui tournoient en piaillant.
Trinidad et Tobago sont à UTC - 4, on a donc 5 heures de décalage avec la France mais on en aura 6 quand elle aura pris ses quartiers d’été.
Mortes eaux, donc peu de courant ; néanmoins, on change de sens à chaque renverse.
Nuages et pluie, mais soleil l’après-midi.
L’eau est plus claire, Jacques tente un bain rapide, ici aussi en compagnie d’un bébé requin qui broute notre coque ; a priori, rien dans l’hélice.
On assèche les fonds afin de trouver l’origine de la fuite d’eau douce : tout simplement une jonction robinet - tuyau mal serrée...  

Bilan J4
Position : 11°19.44 N ; 60°33.06 W.
Route : 120M en 17 heures en ayant sous toilé le bateau pour ne pas aller trop vite.
Moteur : 4H dans la baie
Pêche : toujours rien...

Bilan de cette dernière traversée
Enfin une navigation au sec, souvent ensoleillée, avec vent et courant portants ; sans la houle, elle aurait pu être très agréable !
Si nous y avions cru dès le départ, nous aurions pu facilement arriver hier soir et éviter ainsi cette quatrième nuit...

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