L’habitation derrière un vieux saman
Intéressante
visite en 4X4 à la découverte des champs de canne et de la bananeraie.
La canne à sucre
Rivière Macouba
Canne à sucre en floraison
La
canne à sucre est coupée à la machine entre février et juin, lavée à l’eau de
source de la montagne Pelée, puis broyée et pressée ; plus il fait sec,
plus le jus de canne sera sucré et produira d’alcool ; le résidu, la bagasse, est brûlé dans la
chaudière et sert à produire la vapeur nécessaire à la distillation.
Au jus
de canne appelé vesou, on ajoute des levures qui aident à sa fermentation en
vin de canne.
Le
vin de canne monte ensuite dans les colonnes de distillation, les produits
toxiques sont éliminés jusqu’à obtention d’un rhum titrant à plus de 70 degrés.
On consomme ce rhum blanc en apéritif, après lui avoir ajouté de l’eau pour
baisser son degré d’alcool à 50 ou 55 degrés.
Dans
les chais, le rhum est mis à vieillir dans des fûts de chêne dont l’intérieur a
été brûlé afin de caraméliser les tanins qui lui donneront son goût et sa jolie
couleur ambrée ; il est l’objet de toutes les attentions pendant ce
processus de vieillissement d’au moins trois ans ; tandis que la Part des
Anges s’évapore (8% par an), le niveau est complété avec un rhum identique ;
de plus, progressivement le rhum est réduit en alcool par ajout d’eau de source
jusqu’à titrer autour de 40 degrés.
A la
fin de la visite, un atelier olfactif aide à décrypter le bouquet de chacun des
rhum J.M. ; on opte pour le rhum J.M. Élevé sous bois (un an), un rhum
légèrement ambré qui sert à faire des Ti-punch, mais plus parfumé que le rhum
blanc (notes de canne à sucre, vanille Martinique et fût de chêne) et on
craque pour un vieux rhum XO de six ans d’âge.
Le
rhum agricole, exclusivement élaboré à partir du jus de canne et non de la
mélasse, est une spécificité des Antilles françaises ; la Martinique a
obtenu l’AOC ce qui alourdit son cahier des charges, mais lui garantit de
meilleures ventes.
La bananeraie
Le
bananier est une herbe gourmande en eau et qui ne fleurit qu’une seule
fois ;
chaque fleur produit un régime de bananes (de 20 à 60kg) formé de
plusieurs « mains » d’une quinzaine de « doigts » ;
les régimes sont protégés des intempéries et des insectes par un plastique
bleu.
La
récolte a lieu toute l’année ; les bananes sont cueillies vertes, puis
lavées et triées selon leur aspect : les plus belles sont étiquetées
« Antilles françaises » puis « Guadeloupe - Martinique » et
sont expédiées en métropole où elles seront mises à mûrir en y ajoutant de l'éthylène ; les
« Bananes Pays » enfin, sont réservées à la consommation locale.
La
culture de la banane est subventionnée, ce qui permet de préserver 10 000
emplois en Martinique.
A
côté de cette banane, il existe aussi la Ti-nain, petite banane bien meilleure
qui ne s’exporte pas, et la banane plantain qui se consomme cuite et est servie
comme légume.
Jardin
Joli jardin autour de la mare
La cordyline est souvent plantée près des maisons afin d’éloigner le
mauvais sort
Fleur de frangipanier
LA MONTAGNE PELÉE
On
contourne la Montagne Pelée, ce volcan de 13 kilomètres de diamètre qui
culmine à 1 345 mètres d’altitude est encore en activité ; une vingtaine de
sources chaudes en jaillissent et il se prête à la randonnée et au
canyoning.
La
Montagne Pelée est très arrosée (7 mètres de pluie par an) et souvent coiffée
d’un nuage, on ne la verra pas du tout...
SAINT PIERRE
Saint Pierre, « le
petit Paris des Antilles », était une ville prospère et animée quand, le 8
mai 1902, le volcan de la Montagne Pelée explosa ; le souffle renversa
tous les bâtiments, puis une pluie de cendres incandescentes et de lave
enflamma maisons et bateaux, réduisant la ville à néant ; 28 000
morts, seuls en réchappèrent le cordonnier et Cyparis, un ivrogne mis à
l’abri en prison !
Les ruines du théâtre
Les maisons de commerce du Figuier servaient d’entrepôts pour les
marchandises qui arrivaient dans l’île par bateau ;
la baie de Saint Pierre est parsemée d’une dizaine d’épaves qui servent de
spots de plongée ; plage de sable noir d’origine volcanique.
Église du Mouillage : le vitrail de l’artiste martiniquais Victor
Anicet invite à l’élévation spirituelle, de l’ombre à la lumière.
Zoo de Martinique
Sur
les cendres de l’ancienne habitation Latouche, s’est installé le zoo de
Martinique dans un magnifique parc paysagé ; on y trouve aussi les
vestiges de la sucrerie, de la rhumerie, de la fabrique d’indigo et du
traitement du manioc. Un système hydraulique avec barrage et aqueduc alimentait
l’habitation en eau.
Le petit singe saïmiri à tête noire, agile et facétieux ;
le singe atèle ou singe araignée vit également à la cime des arbres et se
déplace très rapidement, aidé par sa longue queue préhensile ;
le jeune capucin brun, même sous la pluie, reste très joueur !
Le jaguar ressemble au léopard africain ;

le raton laveur trempe ses aliments dans l’eau avant de les manger ;
le wallaby, venu d’Australie, possède une poche ventrale pour porter ses
petits ;
l’iguane vert de Guyane est un lézard végétarien, très bon nageur ;
la tortue sillonnée d’Afrique peut peser jusqu’à 60kg ; elle est
herbivore et ne boit jamais d’eau.
L’ara rouge
et l’ara bleu vivent en couple à la canopée des grands arbres ;
avec leur bec puissant, ils peuvent casser des noix et s’accrocher pour grimper
aux arbres.
L’ibis rouge
et le flamant des Caraïbes ou flamant rouge, doivent leur couleur aux
crustacés qu’ils ingèrent.
L’heure du repas pour les loriquets à tête bleue, originaires d’Australie.
Un
zoo qui nous a enchantés, tant par les animaux qui semblent aussi à l’aise que
dans leur milieu naturel, que par l’environnement très bien mis en
valeur ; de plus, chaque enclos possède une vitre.
En
sortant, petit musée de la piraterie.
ROUTE DE LA TRACE
La route de la Trace
descend de la Montagne Pelée à Fort de France à travers la forêt
tropicale ;
il pleut, les pitons du Carbet sont dans la brume...
Pont de l’Alma
Le jardin de Balata a
été harmonieusement aménagé par le paysagiste Jean Philippe Thoze dans le
jardin de ses grands-parents.
L’allée Royale mène à l’habitation
Magnifique perspective, bromélias, fougères, ficus blancs et palmiers
royaux autour de la mare à nénuphars
Les broméliacées sont des plantes épiphytes de la même famille que
l’ananas ; leurs racines se fixent sur les plantes qui les supportent.
Palmier à sucre dont la sève est récoltée pour obtenir le sucre de
palme
Pandanus Panaché : les racines se détachent du tronc et forment un
faisceau conique qui soutient l’arbre ; peu ont résisté au cyclone Dean de
2007...
Le fromager est reconnaissable aux épines qui recouvrent son écorce ;
les sorciers vaudous s’en servent pour jeter des mauvais sorts !
Les bambous peuvent grandir de 10 mètres en moins de quinze jours !
Petite promenade à la canopée, la cime des arbres
Les
fleurs tropicales ont des couleurs éclatantes, mais souvent peu d’odeur :
Ixora
Rose de Porcelaine,
son nectar est très apprécié des colibris.
Dans la famille Balisier, l’héliconia Wagneriana
et l’héliconia pendula.
Alpinia
Anthurium
Sucriers et colibris se régalent
Un
très beau jardin, bien mis en valeur et pas trop touffu ; dommage qu’on
l’ait parcouru sous la pluie, au pas de course...
Cette
redécouverte de la Martinique a été très enrichissante, même si, pour nous, l’île
n’a plus les attraits de la nouveauté, comme cela avait été le cas, seize ans
auparavant...