Odile et Jacques

Odile et Jacques
Odile et Jacques

mercredi 11 juillet 2012

Du lundi 2 au mardi 10 juillet : VOYAGE EN JORDANIE


UN PEU D’HISTOIRE…


Deuxième millénaire av. J.-C. : 
Peuples sémitiques : Edomites, Moabites, Ammonites
Exode : Moïse revient d’Egypte

Premier millénaire av. J.-C. :
Araméens
Roi David, Roi Salomon, 12 tribus d’Israël
Assyriens
Perses achéménides : Roi Darius
Phéniciens

IV- I° siècle av. J.-C. : Période hellénistique
Alexandre le Grand
Ptoléméens
Décapole : Jérash, Amman…
Asmonéens : Juda Maccabée

I° siècle av. J.-C. – IV° siècle : Période romaine
Pompée
Résistance des Nabatéens (Pétra), vaincus par Trajan
Pax romana
Saint Paul

IV- VII° siècle : L’empire byzantin
Empire romain d’Orient : Constantin
Invasions perses

VII-XX° siècle : L’islam
Omeyyades
Abbassides
Seldjoukides
Période des croisades : Francs
Mamelouks
Ottomans

VOYAGE EN JORDANIE

Un taxi nous emmène à l’aéroport de Tel Aviv ; bon vol (45 minutes) jusque Amman, la capitale du Royaume hachémite de Jordanie.
Ce séjour en Jordanie nous a été concocté par « Anne du Désert ».
Récupération de la voiture de location.
Ce qui frappe en arrivant dans le pays, c’est le nombre de femmes intégralement voilées, ainsi que les enfants qui mendient, peut-être des réfugiés d’Irak ?

JERASH
Jerash, l’antique Gerasa, a été construite sur les rives de la « rivière d’or » ; la ville romaine s’étend au II° siècle sous Trajan et Hadrien et fait alors partie des dix villes du Décalogue.


Un ensemble magnifique et impressionnant, taillé dans un calcaire blanc-rosé, sur plus d’un kilomètre, des colonnes à perte de vue…






Au loin, l’hippodrome et l’arc d’Hadrien









L’arc d’Hadrien











Du Temple de Zeus,











on a une magnifique vue sur la Place ovale et le Cardo.










La Place ovale, bordée de colonnes ioniques, servait de forum.










Au croisement du Cardo et des Decumani, les tétrapyles










Nymphée : l’eau jaillissait de la façade et se déversait dans la vasque.










Colonnes du Temple d’Artémis













Le théâtre abrite chaque année un festival de folklore.












Perdrix, mosaïque du VI° siècle de l’église St Elie (Musée des traditions populaires d’Amman)








Nuit à l’hôtel West Amman ; la circulation est difficile, on se perd un peu pour y arriver…
Bon confort, un groom emmène nos valises, il faut faire provision de billets d’1 JD (Dinar jordanien qui équivaut à l’Euro).
Repas à l’hôtel, pas terrible et cher.

AMMAN
Pendant que Christian se fait soigner une dent dans un hôpital à technologie de pointe, nous visitons Amman, ville tentaculaire où vit la moitié des Jordaniens.
La Citadelle est un peu décevante (quelques restes de la Philadelphia antique, autre ville de la Décapole) et le Musée Archéologique poussiéreux est en cours de transfert…






Statue à deux têtes d’Aïn Ghazal (7000 ans av. J.-C.) ; les yeux sont dessinés avec du bitume de la Mer Morte.





Parure funéraire en os gravé (1500 ans av. J.-C.)











Théâtre romain et Odéon (II° siècle)








D’amman au Nord à Aqaba au Sud, trois routes d’Ouest en Est s’offrent à nous : la route de la Mer Morte, la route des Rois et la route du désert:

LE QUSAYR AMRA, un château du désert (VIII° siècle).
Les châteaux du désert ont été élevés par les califes omeyyades et accueillaient les caravanes des Bédouins.
Le Qusayr Amra a été classé par l’UNESCO en raison de ses fresques ; à cette époque de l’art islamique primitif, la représentation de figures humaines était encore permise…






La noria, actionnée par une bête de somme permettait de puiser l’eau.











Fresque du hammam : la chasse à l’onagre








LA MER MORTE
Nous empruntons la route de la Mer Morte, côté jordanien, pour admirer le coucher du soleil.







Vue sue la Mer Morte











Jolies couleurs, le long de la route en lacets











Au coucher du soleil,










vue sur la Mer Morte et la Cisjordanie









On arrive de nuit à l’hôtel Mosaïc de Madaba.
Restau El Cardo, agréable.
Le lendemain, au petit déjeuner, on retrouve Nymphéa pour quelques heures.

LE MONT NEBO
C’est de là que Moïse contempla la Terre Promise avant de mourir et d’y être enterré ; malheureusement, l’église qui abrite de belles mosaïques est en cours de restauration…

MADABA, surnommée la « cité de la mosaïque ».
La plupart datent de l’époque byzantine, au VI° siècle.
L’Eglise St Georges abrite une remarquable carte de la Terre Sainte, orientée vers l’Est :








Le Jourdain poissonneux qui se jette dans la Mer Morte et Jéricho











Jérusalem : la Basilique du Saint Sépulcre est représentée à l’envers







L’Eglise de la Vierge Marie a été bâtie sur une maison pavée de mosaïques.







Pintade (Musée des traditions populaires d’Amman)








Le centre-ville de Madaba est agréable, mais pas le temps de s’y attarder, la route des Rois nous attend…

LA ROUTE DES ROIS, grand axe commercial, fut tour à tour empruntée par les rois de Jordanie (royaumes d’Edom, de Moab et d’Ammon), Moïse, les Nabatéens, les Romains puis les pèlerins chrétiens et musulmans.






Splendides paysages arides et escarpés





Mukawir







Du haut de la forteresse d’Hérode,







on a un beau point de vue sur la Mer Morte, qui nous récompense de nos efforts.









Les chèvres sont plus alertes que nous !









Umm Al Rassas 







En route !











En plein désert, se trouvent les ruines d’un complexe d’une quinzaine d’églises byzantines.








L’église Saint Stéphane abrite un exceptionnel pavement de mosaïques post byzantines du VIII° siècle; ce site a été reconnu par l’UNESCO.












Jérusalem, la Ville Sainte











Le canyon de Wadi al-Mujib,






formait la frontière entre les royaumes d’Ammon au Nord et de Moab au Sud.








Le château de Kerak, forteresse croisée du XII° siècle qui résistera plusieurs fois avant d’être prise par Saladin.






Salles voutées










Le donjon










La route est longue jusque Dana, mais belle.









Après s’être perdus plusieurs fois (un GPS aurait peut-être été utile, même à des navigateurs !), on arrive de nuit à la guesthouse, l’heure du repas est passée…
Dans la dizaine de maisons restaurées du vieux village, on trouve quelque chose à se mettre sous la dent.
Confort sommaire, chambre à quatre, sanitaires sur le palier.

LA RESERVE NATURELLE DE DANA
Du campsite de Rumanna, on fait une grande randonnée à pied.
La montagne, percée de canyons, offre un spectacle magnifique d’une grande diversité : falaises rouges et blanches, talus rocheux, dunes de sable et désert rocailleux…
La faune est protégée - notamment pour les espèces en voie de disparition comme le loup et l’aigle – de même que la flore.






Très peu de monde sur le site, malgré l’installation de tentes ; elles auraient représenté une alternative plus sympathique à la guesthouse de Dana.
Bon accueil et repas de midi fastueux, uniquement pour nous quatre !

Route jusque Wadi Musa où nous avons prévu de passer deux nuits : Pétra Palace Hôtel, confortable avec piscine, mais un mariage nous empêche de dormir la première nuit…

PETRA
Pétra, du mot « pierre », est le site le plus renommé de Jordanie ; il est inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Pétra est avant tout un chef d’œuvre de la nature : le plateau jordanien laisse affleurer des grès colorés, le long de la vallée de l’Araba ; le mouvement des plaques tectoniques a provoqué des failles qui se sont élargies sous l’action combinée de l’eau, du vent et du sable.

Au VI° siècle av. J.-C., les Nabatéens, peuple nomade originaire d’Arabie, s’y installent ; Pétra devient le carrefour des grands axes commerciaux qui relient l’Orient à l’Occident : encens et myrrhe d’Arabie, épices et soies d’Asie, et ivoire d’Afrique.
Sous le règne d’Arétas IV, au début de notre ère, Pétra se couvre de monuments somptueux, d’inspiration hellénistique et égyptienne.
Les Romains prennent le site au II° siècle et y ajoutent leur touche.







Petit Pétra, un avant-goût de notre visite à Pétra…











Fresque qui ornait un tombeau de Petit Pétra










Pétra : Le Siq, faille impressionnante de plus d’un kilomètre de long, aux falaises de 80 mètres de haut











Les Nabatéens avaient une grande maîtrise de l’eau : barrages, citernes, canaux creusés dans la falaise…










Tout à coup, au bout du Siq, surgit au soleil, Al Khazney, « le Trésor » ; c’est le tombeau d’un roi nabatéen, sculpté dans la paroi rocheuse :










il a des allures de temple grec avec son fronton triangulaire et ses chapiteaux corinthiens ;









sa tholos est surmontée d’une urne.








La grande nécropole abrite une multitude de tombes creusées dans le roc.

















Les tombeaux royaux : le tombeau à l’urne, sur deux étages, a servi de cathédrale à l’époque byzantine.








Les grès blanc et rouge forment un joli décor.











La ville basse d’époque romaine











Par des escaliers escarpés, des ânes nous emmènent au Deir ou Monastère ;










il apparait, immense, taillé dans du grès jaune ;











son urne, de dix mètres de haut se détache sur le ciel.










Du Deir, la vue sur le Wadi Araba est superbe.








L’ascension au Djebel Ad-Madbay est rude : c’est le Haut lieu où les Nabatéens sacrifiaient des animaux en l’honneur de leurs dieux.







Les bétyles sont des niches sculptées dans la roche ; une pierre rectangulaire représentait une divinité, ici Dushara assimilée au grec Dionysos.









A l’intérieur des tombes, le triclinium servait aux banquets funéraires.











Rochers aux formes surprenantes










Art nabatéen (Musée archéologique d’Amman)









Pétra est un site éblouissant dans un paysage exceptionnel ; l’animation incessante par les ânes, chevaux, chameaux et carrioles contribuent à lui donner un charme particulier…

Le soir, nous sommes reçus dans une famille jordanienne musulmane pour un repas typique : mensef de poulet cuit dans du lait caillé, délicieuses pâtisseries orientales et thé ; la femme se dévoile un peu mais ne se laisse pas prendre en photo ;




cinq enfants trop bien élevés, il faut dire que le père, retraité du Jordan FBI, semble assez strict, sauf pour le petit dernier ; le discours sur la Jordanie, une grande famille, semble un peu idyllique…







LE DESERT DE WADI RUM

Anne « Désert » n’est pas encore rentrée de France ; ce sont deux jeunes Bédouins qui nous accueillent.





Départ en 4x4, qui en est au moins à sa troisième vie, avec les matelas sur le toit !








Atallah, notre guide et Ahmed, le chauffeur, les rôles étant interchangeables ! 










Le désert de Wadi Rum apparait, grandiose ; pendant des millénaires, l’oued Rum a creusé ce plateau de grès en canyons aux falaises abruptes, formant des monts ciselés par la pluie et le vent, qui semblent sortir d’une plaine de sable rose.

C’est une zone en partie protégée à l’écosystème fragile (loups, hyènes…).












Canyon de Khazali : un pharaon égyptien ?











Il n’y a plus que sept familles de Bédouins qui vivent encore dans le désert.

Nous passons la première nuit dans la famille d’Atallah : ses parents analphabètes mènent une vie de nomade, élevant chèvres et brebis ; ils ont treize enfants, les plus jeunes vont à l’école du village de Rum ; Atallah, lui, étudie l’environnement à l’université d’Amman et travaille comme guide dans le désert pour payer ses études.















Le père nous joue d’un instrument rudimentaire fait de peaux de chèvres cousues ; selon son fils, il cherche une autre femme, la loi lui permettant d’en avoir quatre!


















Nous admirons le coucher du soleil dans le désert.


























Jacques et Christian s’inquiètent du repas qui tarde à arriver : poulet au riz, c’est un repas de fête.
Les femmes occupent un endroit réservé, à l’écart des hommes et des étrangers ; le contact est difficile, seulement un sourire et un hochement de tête en guise de bienvenue…




Pour la nuit, chacun installe son matelas et sa couette usés par le temps - la propreté, on n’ose pas y penser -, sur un coin de sable, sous la tente ou à la belle étoile ; le père ronchonne un peu, on a dû lui piquer sa couette !









On se lave dans un demi-verre d’eau et pour les toilettes, on fait comme les chats ! Bref, c’est l’immersion totale, le dépaysement garanti ; heureusement qu’on est quatre pour en rire ! 





Notre campement ; seules concessions à la modernité, le 4X4 et l’eau amenée par camion citerne.










Au réveil, un paysage splendide…





Marche dans le Siq Burrah












Du toit, la vue est meilleure !






















Magnifiques dunes de sable rouge ; les jeunes conduisent le 4X4 avec dextérité et s’en donnent à cœur joie,






sous l’œil indifférent des chameaux…

















Le point de vue préféré d’Atallah, où il aime se reposer











Repas cuisiné par les jeunes Bédouins et sieste à l’abri d’un rocher










L’arche d’Um Frouch











Pluie et vent ont sculpté des formes étranges.










Campement à la belle étoile, au pied d’une falaise et coucher de soleil.
Le ramassage du bois et la préparation des repas prennent trois bonnes heures - le temps ne compte pas chez les Bédouins-, mais Ahmed se révèle bon cuisinier ; le thé à la sauge, très sucré, est la boisson nationale.
Cette deuxième nuit sera meilleure…






Nous allons vers le sud du désert, aux étendues plus vastes ; au loin, par delà les montagnes, l’Arabie Saoudite.










Les chameaux broutent de maigres touffes d’herbes résistantes à la sécheresse









et de petits arbres, aux allures de bonsaïs, ne dépassant pas 20 cm.












Atallah et Ahmed











Surprise, quelques arbres : un figuier et un palmier marquent l’endroit d’une source











Dernier repas













et sieste à l’ombre des rochers.











Une autre source, le puits de Lawrence ; un mince filet d’eau chaude remplit un abreuvoir où viennent se désaltérer les chameaux.










Acacia d’Arabie









Sur le chemin du retour, les sept piliers de la sagesse, selon le livre de T. E. Lawrence, dit Lawrence d’Arabie ; amoureux de ce désert, il a été l’instigateur du soulèvement arabe contre les turcs en 1917.








Ces deux jours à Wadi Rum ont représenté le moment fort de ce voyage en Jordanie ; merci à Atallah et Ahmed, qui, avec la fougue de leur jeunesse, nous ont fait partager leur amour du désert.

Retour vers Aqaba et la civilisation ; une bonne douche est particulièrement appréciée, une bière aussi mais elle est plus difficile à trouver dans ce pays musulman.
Aqaba est au bord de la mer Rouge connue pour se magnifiques poissons mais nous n’aurons pas le temps d’aller les admirer…A cet endroit se rejoignent les frontières de l’Egypte, d’Israël, de Jordanie et d’Arabie Saoudite.
Hôtel Captain’s, on y dort moins bien que dans le désert car il fait très chaud et la soufflerie est bruyante, par contre, le restaurant est bon, mais toujours pas de vin…

Le lendemain matin, un taxi nous emmène à la frontière avec Israël, que l’on passe à pied ; bus jusque Tel Aviv à travers le désert du Neguev ; paysages rocailleux ou montagneux très arides ; deux autres bus pour Herzlyia où on arrive en fin d’après-midi.

Repas sur Agapanthe pendant lequel on se remémore les bons moments !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire