Mardi
Tramontane
et mistral soufflent encore pendant trois jours et rendent difficile la
remontée vers le Nord... Je négocie avec Jacques de rester cette première
journée dans le port. Repos, blog et routage.
Mercredi
Toujours
un peu de vent lors du départ. Dans ce port, les deux amarres avant sont attachées
à une seule pendille. En partant, la quille en entraîne une et Thira se
retrouve coincé sur le bateau voisin, son ancre chatouillant notre coque... La
deuxième tentative est la bonne.
Nouvelle
traversée du Canale di San Pietro et mouillage à l’Ouest de Punta Nera au Sud de Isola San Pietro. Mouillage bien abrité
malgré les rafales de fin d’après-midi.
Eau à
22°C, première vraie baignade mais aucun poisson hormis les sars qui tournent
autour de la quille.
La Punta Nera prend une jolie teinte dorée au coucher du soleil.
Jeudi
Le Nord
du Canale di San Pietro est pavé de hauts-fonds, on préfère passer par l’Ouest
de San Pietro pour remonter vers le Nord.
Navigation
plus musclée, louvoyage (force 4, grand-voile et mi-génois, mer peu agitée mais
hachée) le long des côtes. Courant contraire de plus d’un noeud généré par les
forts vents de NW qui soufflent depuis trois jours.
Après
avoir passé Isola del Corno, en face de Capo Sandalo, on peut abattre (travers,
force 4, mer hachée), on avance bien.
Mouillage dans Porto di Masua sous la pinède.
Le vent
souffle par rafales jusqu’au soir, houle de face qui ne se fait pas trop
sentir.
La falaise tombe à pic dans la mer face au Pan di Zucchero,
faraglioni calcaire de 133 mètres de haut.
Eau translucide mais aucun poisson
Dans cet endroit idyllique, les anciennes mines de Masua (zinc, plomb) ;
Porto Flavia servait de port minéralier ; le minerai extrait transitait dans des galeries creusées dans la falaise, avant d’être transbordé directement dans les bateaux qui ravitaillaient l’Europe du Nord.
Malheureusement, trop de vent et de houle pour explorer en annexe le Pain de Sucre et la Grotte Bleue... La nuit est légèrement agitée.
Coucher de soleil
Vendredi
Pas de
vent mais houle résiduelle, rase-cailloux au moteur.
Porto di Canale Grande, des strates rocheuses verticales
Cala Domestica, très jolie mais très étroite
Buggerru, un oeilleton dans la falaise
Les dunes de Piscinas s’étendent sur plusieurs kilomètres ; elles peuvent atteindre 60 mètres de haut et sont fixées par le maquis.
Piscinas est considéré comme le seul désert européen et constitue un refuge pour les animaux.
Monte Perdosu
Torre Flumentorgiu aussi appelée Torre dei Corsari
Mouillage devant la Spiaggia Flumentorgiu, encore de belles dunes de sable.
Fournée
de baguettes et tartiflette à la Fiore del Sardo.
Jacques
met deux heures pour réserver une bouée à Tharros sur le site Bluemarine.org,
Ti-Punch pour le réconcilier avec les Italiens...
Samedi
Le vent
de SE se lève brutalement à 4H30 du matin ; c’était prévu et c’est
pourquoi nous avions retardé notre entrée dans le Golfe d’Oristano.
Temps
couvert, bord de travers avec un demi-génois (force 6, rafales à 7, mer peu
agitée à agitée), on avance bien, pointe à 8 noeuds ; le winch de génois
babord fonctionne par intermittence, c’est un bon jour !
Prise
d’une bouée dans le Golfo di Oristano (18
euros), à l’Est du Capo San Marco et de la péninsule de Sinis. Houle et vent de
force 4, on double les amarres.
Le vent
tourne à l’Ouest mais la houle nous fait remettre à demain la visite du site
archéologique. Petite pluie, le bateau est très sale, couvert d’une pellicule
rouge...
La Torre San Giovanni di Sinis, tour espagnole du XVIe siècle, domine les ruines de Tharros.
La péninsule de Sinis est habitée depuis l’époque néolithique, beaucoup d’objets excavés sont exposés au Musée archéologique de Cagliari :
La
nécropole Su Cuccur’e is Arrius (5000
av.J.-C.) a dévoilé des vases en céramique ornés de décors géométriques et la
belle statuette de la Déesse Mère.
Dans la
nécropole nuragique de Mont’e Prama (IXe
siècle av. J.-C.), ont été découverts les fameux « Géants de Mont’e
Prama ». Ces grandes statues de grès se partagent entre le musée de
Cabras, de l’autre côté du Golfe d’Oristano, et celui de Cagliari.
Area Archeologica di Tharros
Comptoir
phénicien au VIIe siècle av.J.-C., occupé par les Carthaginois
puis par les Romains, Tharros est devenue l’une des cités les plus importantes
de Méditerranée. Les bijoux découverts dans ses nécropoles et connus sous le
nom de « l’Or de Tharros », l’ont rendue célèbre. Les vestiges datent
de l’époque romaine impériale du IIIe et IVe siècles.
Tharros
Castellum aquae, la citerne alimentait une petite fontaine publique.
Maisons d’habitation
Thermes 2 : après le vestiaire se succèdent des pièces de plus en plus chaudes, le frigidarium (bains froids), le tepidarium d’entrée (bain de vapeurs tièdes), le laconium (salle de transpiration sèche), le calidarium (bains chauds) et le tepidarium de sortie.
Les
deux colonnes de Tharros
Thermes
1, la ville en comptait trois !
Temple punique aux demi-colonnes doriques
Le cardo pavé de blocs de basalte, est pourvu d’un égout central qui collectait les écoulements des maisons voisines.
Tombe romaine
Chiesa San Giovanni di Sinis (VIe
siècle)
Cette église byzantine paléochrétienne, a été construite avec des pierres de la cité de Tharros sur une nécropole païenne.
Bénitier, sculpté en bas-relief avec des visages d’anges ; à l’intérieur, un poisson, symbole des premiers chrétiens.
Dimanche
Temps
encore bien maussade.
Départ
en début d’après-midi, petit vent de NW et houle de face, on a besoin de
recharger les batteries mais surtout on n’a pas envie de louvoyer, moteur.
Le Capo
San Marco ferme le Golfe d’Oristano.
Navigation
dans la Réserve Naturelle de la péninsule de Sinis et de l’Île Mal di Ventre. L’accès
à la côte NW de l’île est interdit, au SE, bouées ou mouillage sur du sable sont
permis dans deux petites zones délimitées sur le site Area Maritima Protecta
Mal di Ventre.
Mouillage
par 10 mètres de fond à Isola Mal di
Ventre., le soleil revient.
Isola Mal di Ventre, l’Île du Mauvais Vent !
Lundi
Cette
île granitique quasi-plate de quelques kilomètres de long a été habitée dès la
préhistoire, mais elle ne l’est plus actuellement.
Pas de
tortue terrestre en vue, ni même de lapin.
Thira
Promenade à terre le long de la côte Est, des vues magnifiques !
Les goélands font sentinelle et nous attaquent si on essaie de pénétrer dans le maquis.
Pavot cornu
Premier
vrai snorkeling de la saison, eau très claire, quelques poissons, sars,
girelles...
Girelle femelle
Sars
Retour au bateau, léger vent mais de face, moteur.
Quelques mètres à la nage pour contourner le rocher : girelles, mâle et femelle.
Nous sommes tout près des rochers, je convaincs Jacques de mouiller dans Porto Malagu pour la nuit, plus exposé mais moins stressant !
Mardi
La nuit
a été bonne mais le vent d’Est très chaud, commence à souffler par rafales à 5
heures du matin, le ciel se couvre. Passé le Capo Marargiu, le vent tourne au
Nord.
Moteur,
quelques dauphins croisent derrière nous.
Alghero, encerclée de remparts
Plein
de fuel et amarrage dans la Marina Ser Mar d’Alghero (60 euros), bon accueil, pas de laverie mais bon service de
blanchisserie.
On
arrive à temps au marché aux poissons, espadon pour ce soir.
Ciel
voilé, temps lourd et orageux, on a très chaud !
Catherine
et Jean-Michel viennent passer quelques jours à terre avec nous, repas de
retrouvailles à bord.
ALGHERO
Alghero
fut construite au XIIe siècle par la famille Doria de Gênes, avant
d’être conquise par les Catalans deux siècles plus tard ; elle
est surnommée la « Barceloneta sarde ».
La vieille ville
La
Piazza Civica est bordée de palais :
Casa de Ferrera ou Palazzo d’Albis, l’ancien siège du gouvernement militaire et du vice-roi de Sardaigne,
possède de belles fenêtres ;
Palazzo Serra.
Cattedrale
di Santa Maria :
Beau campanile de style gothique catalan ;
le
choeur surélevé est gardé par deux lions, style baroque piémontais.
Via San Erasmo, le Palazzo Carcassona, demeure d’une famille juive originaire du Languedoc ;
encadrement de fenêtre.
Via Principe Umberto, la Casa Doria – ou Palazzo Machin –, porche Renaissance
et fenêtres encadrées de dentelle de pierre.
Chiesa di San Michele, belle coupole en majoliques de Valence
Complesso San Francesco
Chiesa San Francesco, une façade dépouillée avec deux rosaces et une sculpture dédiée à Saint François
Puits de l’ancienne cuisine ; le vitrail s’inspire d’une oeuvre d’un frère franciscain.
Magnifique cloître aux colonnes de grès,
d’où se détache le campanile à sommet triangulaire, symbole de la Trinité.
Un lieu paisible, imprégné de la simplicité franciscaine
Chapiteau sculpté, ange et démon
Vitrail
du frère Antonio Deledda, « La création »
Couronne de pâte à pain confectionnée pour l’offrande d’une messe de mariage
Chiesa San Francesco, l’autel de marbre polychrome est dominé par la Vierge entourée de St François et de St Antoine.
Statues des Mystères, scènes de la passion ; elles sont portées en procession lors de la Semaine sainte.
Très belle crèche inspirée des campagnes sardes
Surprenants décors de rue
Tours et remparts
Une
belle muraille médiévale ceinture la vieille ville, la promenade sur les
remparts est agréable.
Torre di Sulis, une tour massive du nom d’un patriote sarde qui y fut emprisonné.
Torre
di San Giacomo où l’on enfermait les chiens errants !
Bastioni Marco Polo
La Garitta, ce poste de garde de la cité médiévale permettait de surveiller tout le Golfe d’Alghero.
La Torre della Polveriera servait à stocker la poudre.
La Torre di Sant’Elmo surplombe la marina ; Saint Elme, aussi connu sous le nom de Saint Erasme, est le patron des marins.
Porta Mare, l’entrée de la vieille ville du côté de la mer.
Dans la marina, les Swan One
côtoient les barques de pêche à voile aurique.
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