Dimanche
Soleil
et bon vent qui doit forcir, on prend un ris en partant (grand largue, force 4,
un ris, mer peu agitée), on avance bien ; le vent tombe en début
d’après-midi, la houle fait battre les voiles, affalage et poursuite au moteur.
Scala dei Turchi ou Echelle des Turcs, de marne blanche, mélange d’argile et de calcaire
Mouillage devant la plage du Capo Rossello.
Aucun
renseignement sur les mouillages dans l’Imray, on se sert souvent de Google Maps
pour repérer les zones de sable.
De la
houle, musique à fond sur la plage, on attend pour ferler la voile et remonter
le tableau arrière ; aucun mouillage abrité sur cette côte Sud de la
Sicile, on s’apprête à une nuit agitée. Heureusement, le paysage est joli.
La falaise blanche est creusée de sillons, fruits de l’érosion de l’eau et du vent.
Lundi
Finalement,
on a pu dormir par intermittence.
L’eau
est à 23°C, blanchâtre ; petites méduses à voile, Jacques renonce à la
baignade.
Départ
en milieu de matinée, soleil et bon vent (vent arrière puis grand largue, force
4, un ris, mer peu agitée), on avance bien, d’autant plus que depuis hier, on a
un courant favorable de près d’un demi-nœud.
Le vent
forcit (vent arrière, force 5 avec rafales à 6, un ris et mi-génois, mer
agitée) ; virement face au vent pour éviter l’empannage et bifurquer vers
l’arrivée.
Grain
au moment de mouiller à l’Est de la digue di Levante de Licata. Grand mouillage de sable où nous sommes protégés de la
houle mais pas du vent qui doit tomber cette nuit.
Ménage
et rangement du bateau.
Mardi
La nuit
a été tranquille.
Vers
midi, on rentre s’amarrer dans la Marina di Cala del Sole de Licata (bon accueil, 55 euros). Voisins
de pontons sympathiques, britanniques et autrichiens.
Enfin
une vraie marina, de construction récente, avec toilettes, douches, laverie,
shipchandler, supermarché et location de voiture ; et de plus, moins
chère qu’ailleurs ! Agapanthe et Vanille y avait hiverné, il y a quelques
années.
Patrick
et Cynthia nous rejoignent dans l’après-midi, bienvenue à bord !
Temps
toujours dépressionnaire, pluie orageuse chaque jour le soir ou dans l’après-midi.
VALLE DEI TEMPLI AGRIGENTO
En 500
av. J.-C., la grecque Akragas était la quatrième ville du monde connu ;
elle rayonna pendant quatre siècles grâce à ses richesses naturelles, blé,
huile, vin et chevaux.
La vallée des temples d’Agrigente comporte une dizaine
de temples érigés sur une crête en un peu plus d’un siècle ; on suit la
Voie sacrée d’Ouest en Est.
Temple des Dioscures, Castor et Pollux, nés de l’union, la même nuit, de Léda avec Zeus métamorphosé en cygne, puis avec son époux Tyndare ;
un autel circulaire servait aux fêtes célébrées par les femmes en l’honneur de Déméter, déesse de la fertilité.
Le jardin de la Kolymbethra : les prisonniers carthaginois ont creusé une immense vasque pour servir de vivier à poissons ; il fut ensuite transformé en verger.
Télamon,
immense statue masculine du temple Giove Olimpico, dédié à Zeus
Temple
d’Héraclès, le plus ancien du site, de style archaïque dorique
Le Temple de la Concorde, majestueux et élégant ; pour contrer les effets d’optique, les colonnes présentent un renflement aux deux tiers de leur hauteur et s’amincissent vers le haut ; à l’intérieur, les arcades creusées dans les murs de la cella remontent à la transformation du temple en basilique chrétienne ;
derrière le péristyle, les colonnes du pronaos et de l’opisthodomos.
Temple de Junon
Nécropole
paléochrétienne de l’époque byzantine
Nombreuses acanthes dont la feuille très découpée a servi de modèle pour la sculpture des chapiteaux corinthiens
Gueule de loup
Musée Archéologique
De
l’époque grecque archaïque à l’époque romaine :
Dinos, vase destiné aux sacrifices, décoré d’une triskele ou trinacria, symbole de la Sicile
Fragment de vase, cygne
Amphore, scène de sacrifice
Vase modelé représentant Bes, dieu égyptien protecteur de la maison, sous forme d’un nain aux traits caricaturaux
Moule
en terre cuite d’une nourrice
Cette tête de lion servait de gargouille
Tuile en terre cuite représentant une gorgone
Antéfixe, décor de toit en terre cuite, caricature d’Achéloos, dieu des rivières
Trente-huit
télamons comme celui-ci ceinturaient le temple de Zeus
Tête de télamon
Statuette trouvée près du temple d’Héraclès
Ex-voto du sanctuaire de Zeus
L’éphèbe d’Agrigente, ou kouros, marbre (Ve siècle av. J.-C.) ; il a été trouvé dans une citerne près du temple de Déméter.
Statuette en marbre blanc d’Aphrodite au bain
Statue de marbre d’un homme portant la toge, vêtement réservé aux magistrats romains et aux membres de la famille impériale
Jolie amphore en terre cuite
Askos en forme de mule, vase qui servait à verser l’huile ou le vin
Pièce d’or de 60 Assi
Le magnifique cratère à figures rouges de Gela est attribué à un peintre athénien, « le peintre des Niobides » (460 av. J.-C.). Le bandeau supérieur illustre un combat de centaures, la partie inférieure la bataille entre les Grecs et les Amazones.
VILLA ROMANA DEL CASALE
Au
centre de la Sicile, à la fin du IIIe siècle, un haut dignitaire
romain fit construire cette somptueuse villa ; enfouis sous les alluvions
de la Gela pendant huit siècles, les sols en mosaïques ont été étonnamment bien
conservés.
Une jolie route vallonnée nous mène à Piazza Armerina.
Les thermes étaient alimentés en eau par la rivière ; les fours permettaient de chauffer l’air qui était introduit sous le sol (hypocauste) et l’eau qui circulait dans des tubes en terre cuite vers les caldaria.
Edicule de Vénus, l’entrée de service aux thermes
Après les bains chauds et tièdes (caldarium et tepidarium), la salle des frictions : l’esclave Titus porte le seau de cendre et de soude qui servira à laver un athlète
La Palestre illustre une compétition de quadriges au cirque Maximus de Rome ;
le souffleur de buccin sonne la fin de la compétition, tandis que le magistrat décerne la palme de la victoire à l’aurige de la faction Prasina.
En signe de bienvenue, la mosaïque du vestibule représente deux personnages portant un rameau de laurier et un candélabre.
Le péristyle où donnent les pièces de la maison, entoure un jardin orné d’une vasque, à droite le laraire ;
les trente-deux colonnes en marbre sont surmontées d’un chapiteau d’ordre corinthien.
Le péristyle est couvert de médaillons carrés où s’inscrit la tête d’un animal entourée d’une couronne de laurier.
Dans les salles de service, les mosaïques sont à motifs géométriques.
Salle de la danse : jeune danseuse parée d’un foulard et de bijoux.
Salle des saisons : une femme avec des fleurs sur la tête représente le printemps.
Salle des Amours pêcheurs : les Amours pêchent ou jouent avec des dauphins.
La salle de la petite chasse servait de séjour pendant l’hiver : libérés, les chiens poursuivent un renard ;
des esclaves transportent un sanglier dans un filet ;
un chasseur à cheval poursuit des cerfs ;
un autre achève un sanglier qui a blessé l’un des siens.
Promenoir de la grande chasse, cette immense
galerie décrit la capture et le transport d’animaux exotiques, depuis l’Afrique
et l’Asie, jusque Rome où ils participeront aux spectacles du cirque. On
admire la finesse de ces scènes pleines de mouvement.
Transport en charrette tirée par des bœufs
Un centurion corrige un esclave ; le soldat porte une ceinture rouge, le cingulum, ainsi qu’une bandoulière de cuir à laquelle est pendue son épée.
Embarquement de deux autruches
et d’une antilope dans le port de Carthage ;
embarquement
d’un éléphant dans le port d’Alexandrie.
L’Empereur Maximien, peut-être le propriétaire de la villa, protégé par ses gardes du corps.
Un léopard et un lion s’attaquent à une antilope ; les soldats contrôlent le transport des animaux capturés.
Salle des jeunes filles en bikini : neuf jeunes filles font de l’athlétisme, saut avec haltères, lancement du disque, course, entraînement avec une balle ; les gagnantes reçoivent la palme de la victoire et une couronne de roses.
Chambre des musiciens et des acteurs, probablement la chambre de la fille : deux jeunes filles tressent des couronnes de fleurs, en-dessous les prix destinés aux vainqueurs des jeux scéniques
Vestibule du petit cirque : quatre enfants font une course de biges tirés par des flamants, des oies, des échassiers et des pigeons ; bige de la faction Albata.
Chambre des enfants chasseurs, probablement la
chambre du fils : des enfants capturent un lièvre.
Salle d’Arion, destinée à la musique et à la poésie : Néréide, fille du dieu de la mer.
Chambre de la scène érotique, chambre du propriétaire de la villa : les deux amoureux représentent les personnages mythologiques de Cupidon et Psyché
.Le triclinium avec les mosaïques d’Hercule, est malheureusement fermé.
Une
visite très intéressante ; dommage que les mosaïques ne soient pas
entretenues, ce qui les rend ternes et peu visibles.
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