J1 : dimanche 2 juillet / lundi 3
juillet
Départ
en fin d’après-midi sous le soleil ; une fois Graciosa passée, léger vent
qui nous permet de mettre les voiles (près puis travers, force 3, mer belle).
La
tactique est de faire route au Nord pendant quelques jours avant de faire de
l’Est vers les Sables d’Olonne ; ceci, afin de rattraper une dépression
qui nous emmènera et d’éviter de louvoyer dans des forts vents de Nord, à
l’Ouest du Portugal.
Nuit
étoilée mais un peu brumeuse, étoile polaire droit devant et demi-lune.
Une
heure de moteur avant de retrouver du vent (grand largue, force 4 devenant 5, mer
peu agitée), on avance bien.
On
croise cargo et tanker ; à huit miles, le voilier Exalibur fait une route
parallèle à la nôtre, il nous appelle mais ne nous reçoit pas.
Une
averse puis du soleil pendant la journée, le vent tourne progressivement par
l’Ouest (travers puis près, force 4, mer peu agitée), on prend un ris.
Bilan
J1 (bilan fait chaque jour à 18H10 UTC, c’est à dire à l’heure des Açores)
Position
: 41° 26’ N ; 27° 36’ W
Route
: 145M, il reste 1 150M pour les Sables d’Olonne
Moteur
: 2H
Bilan
énergétique : positif
Pêche
: traînes au repos
Repas
: poulet créole, pommes de terre et petits pois, Ossau Iraty, pastel de nata.
J2 : lundi 3 juillet / mardi 4
juillet
Quelques
dauphins peu joueurs, sautent au large ; prise des deuxième et troisième ris
avant la nuit (bon plein puis près, force 4 à 6, trois ris et demi-génois, mer
peu agitée)..
Pendant
la nuit, on peut jouer sur la taille du génois, ce qui réveille les dormeurs ou
sur le cap en lofant quand le vent forcit ou en abattant quand il
faiblit ; le vent refuse, on fait du NNE à une assez bonne vitesse.
La
dernière latte, celle qui est cassée, est à moitié sortie de son gousset ;
la voile bat quand on la descend et la latte part à l’eau... On largue le
troisième ris.
La
météo nous permet de faire du NE, une meilleure direction pour les Sables
d’Olonne (bon plein, force 4 puis 5, deux ris, mer peu agitée), on avance à
plus de 7 nœuds.
On
croise un bateau de pêche.
Bilan
J2
Position
: 43°09 N ; 25°34 W
Route
: 161M, il reste 1 028M jusqu’aux Sables
Moteur
: 0H
Bilan
énergétique : positif
Pêche
: une seule traîne à l’eau, sans résultat malgré l’achat d’un rapala
plongeant...
Repas
: filet mignon de porc à la crème, riz et champignons, Ossau Iraty, fondant au
chocolat.
J3 : mardi 4 juillet / mercredi 5
juillet
Nuit
claire mais très fraîche, la lune veille ; le vent faiblit mais on avance
toujours bien (bon plein, force 4, deux ris et génois, mer peu agitée).
En
milieu de nuit, le vent faiblit encore, on enlève les ris (bon plein, puis
travers, puis grand largue, force 3, mer peu agitée) mais avec la houle, la
voile a tendance à battre.
Temps
peu nuageux, le vent revient, on met les voiles en ciseaux (vent arrière,
force 4 à 6, mer peu agitée à agitée), le pilote se débrouille bien.
Un
cétacé avec éperon dorsal, peut-être un orque, lance son jet derrière le bateau
avant de replonger.
Un
voilier croise à 5 miles devant nous.
Bilan
J3
Position
: 43°56’ N ; 22°34’ W
Route
: 149M, il reste 889M pour les Sables d’Olonne, on a fait près du tiers de la
route ; prévisions météo tendues pour l’arrivée, on envisage une solution
de repli sur la côte Cantabrique.
Moteur
: 0H
Bilan
énergétique : équilibré
Pêche
: rien
Repas
: salade composée, rillettes de canard du Sud-Ouest - Merci à Philippe, le frère de Joël ! -,
fromage de Sao Jorge, mangue.
J4 : mercredi 5 juillet / jeudi 6
juillet
Prise
de deux ris (grand largue, force 6, deux ris et mi-génois, mer agitée) ;
le vent faiblit puis remonte, beaucoup de nuages et de la bruine.
Le
pilote disjoncte en milieu de nuit, Joël récupère le bateau, moi, les poêles et
le grill qui ont atterri sur le plancher lors du virement de bord intempestif...
Au
petit matin, le vent faiblit, on enlève les ris (grand largue, force 4, mer peu
agitée) ; temps brouillé, bruine, le soleil a du mal à percer.
Les
prévisions météo ont radicalement changé par rapport à hier, on abandonne
l’idée d’un repli sur la côte Cantabrique et on prévoit à nouveau d’aller
directement vers les Sables d’Olonne en devant faire du moteur !
Bilan
J4
Position
: 44°44’ N ; 19°35’ W
Route
: 146M, il reste 753M à parcourir avant les Sables d’Olonne
Moteur
: une demi-heure de moteur pour chauffer l’eau de la douche du capitaine, on en
profite tous !
Bilan
énergétique : équilibré
Pêche
: rien, le poisson rouge CGTiste court après le calamar bleu des Républicains
sans le rattraper ; les pêcheurs se demandent s’il ne vaut pas mieux
lancer LR à la poursuite de la CGT ?
Repas
: filet mignon de porc à la crème, macédoine de légumes, fondant au chocolat.
J5 : jeudi 6 juillet / vendredi 7
juillet
Un
cargo en route vers le Royaume-Uni nous double.
Nuit,
on ne peut plus tranquille, on avance assez bien (grand largue, force 4 à 5,
mer peu agitée) ; temps couvert, pas de véritable pluie mais de la
brouillasse ; il fait froid, l’eau est à 18,5°C.
Le
vent faiblit (vent arrière, force 3 à 4, mer peu agitée), on tangonne le génois
et on avance doucement.
Fournée
de pain bien réussie.
Bilan
J5
Position
: 45°26’ N ; 16°43’ W
Route
: 132M, il reste 625M pour les Sables d’Olonne
Moteur
: 0H
Bilan
énergétique : équilibré
Pêche
: rien, ce qui amène Joël à conclure qu’on ne risque pas de rencontrer de
bateau de pêche dans le brouillard parce qu’ici, il n’y a pas de poisson à
pêcher...
Repas
de tapas : chorizo, jambon de Bayonne, rillettes de canard, tortilla,
carottes sauce mexicaine, fondant au chocolat.
J6 : vendredi 7 juillet / samedi 8
juillet
On
dé-tangonne le génois avant la nuit (grand largue, force 4 à 3, mer peu agitée),
visibilité toujours médiocre.
En
milieu de nuit, on doit se résoudre à mettre le moteur pour passer une grande
zone non ventée ; cela nous permettra d’utiliser en partie le fuel cubain
de mauvaise qualité.
Le
rythme est pris, on dort beaucoup mieux.
Le
temps s’éclaircit le matin mais il bruine l’après-midi.
La
dépression qui doit traverser le golfe de Gascogne lundi se montre à
nouveau ; on fait route vers l’Est ce qui nous permettra d’obliquer vers
le Sud si nécessaire.
Des
voix à la VHF, sans doute des pêcheurs espagnols.
Dessalage
d’eau de mer et cuisson de baguettes briochées pour améliorer goûter et
petit-déjeuner.
Bilan
J6
Position
: 45° 49’ N ; 13° 28’ W
Route
: 138M, il reste 487M pour les Sables d’Olonne
Moteur
: 15H
Bilan
énergétique : positif
Pêche
: rien
Repas
: omelette aux pommes de terre et au jambon de Bayonne, fromages de Sao Jorge,
cake aux fruits.
J7 : samedi 8 juillet / dimanche 9
juillet
Il
bruine toujours, un peu de vent mais on attend la météo du soir avant de
remettre les voiles.
Cliquetis
au milieu du repas, tous sur le pont avec gants, appareil photo et liqueur de
menthe en promotion,
pour accueillir un petit thon albacore de près de trois kilos !
Pas
de vent, nuit au moteur, pluie fine incessante.
En
fin de nuit, à 200M des côtes de la Galice, on se déroute pour éviter un groupe
de vingt et un bateaux de pêche espagnols.
Le
temps s’éclaircit enfin le matin, le vent se lève à midi, on arrête le moteur
et en début d’après-midi on prend un ris (bon plein puis travers, force 4 puis
5, un ris, mer peu agitée) ; on avance bien et on envisage d’arriver aux
Sables mardi soir, en précédant la dépression. Le seul problème c’est qu’on a
un courant contraire d’un bon nœud...
Plusieurs
grains passent devant nous ; Jacques barre un moment pour se faire plaisir.
Bilan
J7
Position
: 46° 11’ N ; 9°35’ W
Route
: 166M, il en reste 323 pour les Sables d’Olonne
Moteur
: 17H
Bilan
énergétique : positif
Pêche
: un petit thon, enfin !
Repas
: carpaccio de thon, salade composée, fruits secs.
J8 : dimanche 9 juillet / lundi 10
juillet
Coucher de soleil, cela faisait quatre jours qu’on ne l’avait pas
vu !
Entre
les nuages, une belle lune toute ronde ; la visibilité est bien meilleure.
Pour
une nuit plus confortable, on réduit la toile (petit largue, force 4 à 5, un
ris et demi-génois, mer peu agitée) ; plus de courant contraire, on avance
bien.
A
partir du milieu de la nuit, on croise le rail Ouessant - Cap Finisterre ;
nombreux cargos, plusieurs se déroutent mais on doit en éviter un.
Le
Gulf Stream nous dévie vers le Sud, on doit plusieurs fois corriger le cap.
Matinée
encore nuageuse et fraîche, le vent faiblit, on remet toute la toile mais on a
du mal à tenir la moyenne (petit largue, petit 4, mer peu agitée).
Des
grains perturbent le vent, on y échappe, une heure de moteur avant de remettre
les voiles.
Alternance
de voile et de moteur quand on descend sous 6 nœuds ; temps à nouveau
couvert et gris.
Bilan
J8
Position
: 46°27’ N ; 5° 43’ W
Route
: 166M, il reste 162M pour les Sables d’Olonne
Moteur
: 8H
Bilan
énergétique : positif
Pêche
: traînes au repos
Repas
: cari de thon blanc, riz, quatre-quarts aux fruits.
J9 : lundi 10 juillet / mardi 11
juillet
Dernière
nuit au moteur pour ne pas descendre
sous 6,5 à 7 nœuds ; on voudrait arriver aux Sables d’Olonne mardi soir,
avant que la dépression atteigne le golfe de Gascogne et avant la nuit.
On
croise un groupe de sept bateaux de pêche espagnols à 50M des côtes bretonnes.
A
2 200 tours, nos réserves de fuel fondent à vue d’œil, on baisse de régime.
Le
matin, le vent se lève, on met les voiles en prenant un ris (grand largue,
force 5, un ris, mer peu agitée à agitée) ; pas suffisant au début pour
avancer uniquement à la voile et contre du courant, aide du moteur qu’on arrête
ensuite.
Quelques
bateaux de pêche français et casiers.
On
profite de ces dernières heures en mer, avec le soleil en prime ; derrière
nous, les nuages annonciateurs de la dépression.
Quelques
dauphins saluent notre arrivée.
L’entrée
dans le chenal des Sables d’Olonne est moins agitée qu’on ne le
craignait ; on passe devant la maison de Marie-Christine à La Chaume avant
de s’amarrer au ponton d’accueil de Port Olona et de faire le plein de fuel.
Bilan
J9
Position
: 46°30’ N ; 1°47’ W
Route
: 167M
Moteur
: 14H
Bilan
énergétique : équilibré
Pêche
: traînes au repos
Repas
: tartiflette avec fromage de Sao Jorge et jambon de Bayonne, crème au chocolat.
La Chaume, Tour d’Arundel
Le port de pêche des Sables d’Olonne
Champagne
et confit de canard pour fêter notre arrivée !
Conclusion
Une
traversée Açores – France en 9 jours, à 6,3 nœuds de moyenne ; à la place
de 1 229M en route directe, on en a fait 1 370.
Beaucoup
de moteur, on a épuisé nos réserves de fuel en seulement 57H, notre consommation
ayant plus que doublé ; nous avions augmenté le régime à 2 200 tours à la
place des 1 800 – 2 000 habituels, mais il faut peut-être aussi mettre en cause
la mauvaise qualité du fuel cubain...
Nous
n’avions pas du tout envie d’être pris dans une dépression au milieu du Golfe
de Gascogne mais ce sera une leçon à retenir...
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