STRADA PANORAMICA D’ ALGHERO A BOSA
Temps
couvert et brumeux, pas vraiment idéal pour pouvoir apprécier ces magnifiques
paysages...
Cala Ittiri
Porto Managu, notre dernier mouillage ; à droite, on aperçoit les
rochers de Cala Managu.
Chardon
BOSA
La
ville était connue pour ses tanneries.
Au pied du château fort, la vieille ville s’étage à flanc de colline
jusqu’au fleuve.
Sa Costa
Belle vue sur le Castello, les maisons colorées de Sa Costa et les
coupoles vernissées de la Cattedrale ; le campanile massif est resté
inachevé.
Cattedrale dell’Immacolata, construite après l’abandon de la cathédrale
romane San Pietro
Ruelle de Sa Costa, balcons de fer forgé et portails ouvragés
Castello di Serravalle ou Malaspina
Cette
forteresse fut construite au XIIe siècle par les Malaspina, une
famille toscane.
La promenade sur les remparts nous offre une magnifique vue sur les
toits de Sa Costa et le Fiume Temo.
Tour pentagonale du chemin de ronde
Dans la cour intérieure, la Chapelle palatine abrite de belles fresques
de style toscan du XIVe siècle :
Adoration des mages
Procession des saints (détail)
La Rencontre des trois morts et des trois vifs, évoque le destin de tout
mortel.
San Pietro extramuros (XIe
siècle)
Cette
magnifique église romano-gothique fut abandonnée lors du développement de Sa
Costa.
Sur la façade gothique harmonieuse de trachyte rouge,
l’architrave du portail représente la Vierge à l’Enfant et l’empereur
Constantin, entourés de St Pierre et St Paul.
Une grande sérénité se dégage de ce bel ensemble roman de pierres
polychromes.
Bénitier
LA VALLEE DES NURAGHI
Cette
région du Meilogu est habitée depuis la nuit des temps, « domus de
Janas » et nuraghi en sont les témoins les plus anciens.
Necropoli di Sant’Andrea Priu
Une
vingtaine de sépultures, appelées Domus de Janas, furent creusées dans une
paroi de trachyte à l’époque néolithique, entre le 5e et le 3e
millénaire av. J.-C..
Elle
furent ensuite réutilisées aux époques nuragique, romaine, byzantine et
moyenâgeuse.
La Tomba
del Capo est impressionnante, 18 pièces sur 250 m2 ! Cette Tombe du Chef a
servi de lieu de culte paléochrétien, d’église byzantine puis bénédictine.
A l’origine, les offrandes aux dieux étaient déposées dans les orifices à
l’entrée du narthex ; cette salle était réservée aux catéchumènes.
L’aula, la salle principale,
est décorée de fresques romaines
et possède des expansions intérieures.
La cella ou presbyterium, pièce réservée au clergé
Un
ensemble surprenant !
Dolmen de Sa Coveccada (3000 à 2000 av.
J.-C.)
Un étroit
chemin caillouteux de plusieurs kilomètres et deux grilles à ouvrir, nous
mènent à un champ où paissent des chevaux ; au milieu de nulle part, surgit
dans une cage de fer, le dolmen ! Il faut dire que le GPS nous avait fait
prendre un raccourci !
Le Dolmen
de Coveccada en trachyte rosé servait de tombe collective.
Une
petite ouverture de la dalle frontale permettait d’introduire le défunt dans la
chambre funéraire.
A
l’intérieur, une niche aménagée dans le mur servait au dépôt d’offrandes.
En
raison de sa taille, il est considéré comme l’un des plus importants du monde.
Après les Domus de Janas et avant les Tombes des Géants, il constitue une
évolution de l’architecture sépulcrale.
Nuraghe di Santu Antine (1500 av. J.-C.)
Ce complexe
nuragique extrèmement bien conservé, se compose d’une forteresse avec une tour
centrale à étages au coeur d’un bastion à trois tours.
Reconstitution du nuraghe
et coupe transversale.
Nuraghe
di Santu Antine en pierres volcaniques basaltiques
Puits de la cour intérieure, au pied de la tour centrale
La tour centrale
possède une belle chambre
dont la voûte ou tholos est constituée de pierres en encorbellement.
Un escalier hélicoïdal mène à la chambre du premier étage puis à l’étage
supérieur, au sommet de la tour, à 18 mètres de haut.
Tour Ouest
Un large couloir relie les trois tours, Ouest, Nord et Est
et possède des interconnexions.
Un deuxième escalier mène au chemin de ronde avec ses meurtrières qui rappellent
la vocation défensive du nuraghe.
A l’extérieur, une hutte d’habitation circulaire
et la reconstitution de la cabane de réunion.
Ce qui
frappe à Santu Antine, c’est la complexité architecturale de ce nuraghe avec
tours, couloirs et escaliers qui communiquent entre eux. Le site de Barumini,
beaucoup plus grand mais moins élaboré, n’avait pas permis d’appréhender aussi
bien son agencement.
Mention
spéciale pour la Trattoria Zia Giovanna de
Padria : on se régale de thon rouge et de gamberi au Vernaccia, arrosés
d’un vermentino de l’Asinara ; les portions sont copieuses et les prix
plus que raisonnables.
De même
qu’en Sicile, le pain de Sardaigne est insipide et ne se conserve pas. Le petit
village de Torralba est renommé pour son pain mais impossible d’y trouver une
boulangerie. En nous perdant une nouvelle fois, le GPS nous déniche un modeste panificio ;
après discussion, le boulanger nous ramène de derrière son comptoir, une
magnifique focaccia !
LA ROUTE DU ROMAN
D’Ozieri
à Porto Torres, la route égrène des églises romanes de toute beauté ; bâties
avec la pierre locale, elles s’harmonisent dans le paysage. Cette architecture
est typique de l’époque des judicats.
Le
premier art roman en Sardaigne a fait intervenir des maîtres d’oeuvre pisans,
lucquois, catalans et provençaux ; il se caractérise par une architecture
sobre et massive à décoration dépouillée.
Plus
tardif, le roman classique a fait appel à des artistes pisans et des maîtres
d’oeuvre toscans ; l’architecture est plus aérée avec la superposition de
fausses arcades sur la façade.
Ils ont
eu ensuite recours à la bichromie en superposant calcaire et basalte, et enfin
ont introduit des éléments décoratifs gothiques.
San Pietro di Sorres (Fin du XIe
à fin du XIIe siècle)
Ce haut
lieu du roman a servi de cathédrale pendant quatre siècles.
San
Pietro di Sorres et le monastère bénédictin
Détail de la façade
Les piliers en noir et blanc sont surmontés de voûtes d’arêtes en pierre
volcanique.
Belle châsse à reliques
Sant Antioco di Bisarcio (Fin du XIIe
siècle)
L’église
d’origine a été détruite par un incendie.
Isolée
sur un monticule, elle est construite en trachyte rouge et noir.
L’avant-corps à deux étages de la façade a été rajouté, aménageant un
appartement pour l’évêque ;
dans sa chapelle privée, on distingue la façade originelle avec une
fenêtre géminée.
Détails de la façade
Saint Antiochus de Sulci
Santa Maria del Regno à Ardara (Fin du XIe
siècle)
Cette
église de basalte noir, était la chapelle du palais royal ; Ardara était
la capitale du judicat de Torres et les souverains y prétaient serment.
Santa Maria del Regno et son campanile resté inachevé
A
l’intérieur, le Retablo maggiore di Ardara est consacré à la vie de
Marie (peinture sur bois de Giovanni Muru, XVIe siècle) :
Vierge à l’Enfant,
Annonciation.
Les colonnes de la nef ont été peintes de portraits de saints ; Simon
l’apôtre, martyr, fut découpé à la scie.
San Michele di Salvenero (XIIe
siècle)
Construite en calcaire doré, l’église San Michele faisait partie d’une
abbaye bénédictine ;
elle possède d’élégantes absides.
Santissima Trinita di Saccargia (XIIe
siècle)
L’ordre
toscan des camaldules a fondé un monastère avec cette église de style
roman-pisan, selon un plan en croix. Par la suite, la nef fut agrandie et deux
niveaux furent ajoutés à la façade.
Santissima Trinita, une belle alternance de bandes de calcaire clair et
de basalte noir
L’abside et le campanile
La façade est egayée d’éléments colorés en céramique.
Les chapiteaux du portique sont sculptés d’animaux.
Une seule nef centrale dépouillée ; dans le choeur, des fresques
dépeignent la vie du Christ :
Scènes de la Passion, la Cène
et la mise au tombeau.
Une tête encastrée dans le mur !
Santa Anastasia, reconstruite sur une église romane
Santa Vittoria (XIIe siècle)
Sassari
La
vieille ville de l’ancien Thathari et le Corso Vittorio Emanuele II semblent avoir
perdu une grande partie de leur charme...
Edifié sur une église paléochrétienne, le Duomo di San Nicola offre une
façade de style baroque espagnol (XVIIIe siècle).
Casa Farris, fenêtres géminées de style gothique catalan
Casa Guarino, double portail et chapiteaux sculptés
Très bon repas sarde au Vecchio Mulino, un ancien pressoir à huile
actionné par des ânes.
Basilica di San Gavino (XIe
siècle)
Au
centre de Porto Torres sur la côte Nord, cette basilique a été construite à
l’emplacement d’une nécropole romaine et de deux églises paléochrétiennes.
Elle
est dédiée à San Gavino, Saint Gabin, centurion romain sarde converti au
christianisme alors qu’il avait en charge Proto et Gianuario, emprisonnés pour
leur foi ; tous trois périrent en martyrs.
Cette église en calcaire clair de soixante mètres de long, a la
particularité d’avoir deux absides et des entrées latérales.
Le portail Nord est de style roman ; la lunette est décorée d’une
scène de chasse.
Le portail
Sud est géminé dans le style gothique-catalan.
L’intérieur est grandiose, espace, clarté et sobriété...
Le choeur, d’une extrème simplicité
L’autel
repose sur un chapiteau romain.
Les trois nefs sont délimitées par des colonnes toutes différentes
provenant d’édifices romains et par des piliers en forme de croix ; les
nefs latérales sont en voûtes croisées d’une grande pureté.
San Gavino
Chaque année, le 3 mai, les statues de bois des trois martyrs sont
emmenées en procession vers la petite Chiesa San Gavino a Mare ; elles
reviennent dans la basilique à la Pentecôte.
Sarcophage romain : Appolon jouant de la lyre, entouré des Neuf Muses
et des deux défunts représentés assis.
Une
église magnifique qui se mérite : la messe de confirmation débute lors de
notre arrivée dimanche matin, l’église est bondée de familles endimanchées,
robes longues et décolletées, un spectacle en lui-même ! A la réouverture
de l’après-midi, la porte est bloquée de l’intérieur, la responsable n’ose pas
réveiller le prêtre de sa sieste pour nous ouvrir !
Tour
Aragonaise, près du port (XIVe siècle)
Au
milieu de cette route du roman, une halte culturelle au B and B Santu Larentu d’Ozieri : notre hôte, féru d’histoire
et ancien professeur de philosophie, est très content de partager avec nous sa
connaissance de la Sardaigne.
Les
seigneurs de Borgia d’Ozieri, originaires d’Aragon, ont fourni deux papes et
plusieurs cardinaux.
CASTELSARDO
La
ville de Castelgenovese, nom donné par la famille ligure des Doria, s’appela Castel’Aragonese quand ce bourg fortifié fut conquis par le roi
d’Aragon. La Maison de Savoie enfin, lui donna son nom actuel, Castelsardo.
Le port
Castelsardo, construite sur un promontoire
La ville haute, Su Casteddu est fortifiée.
Dans les ruelles étroites, quelques vieilles femmes proposent leurs
vanneries, aux dessins typiques de la Sardaigne.
Cattedrale di Sant’Antonio Abate (XVIIe
siècle)
La cathédrale domine la mer et les remparts ;
son
campanile est coiffé de tuiles vernissées.
La Madonna in trono con Bambino e angeli, faisait partie d’un retable, oeuvre
du Maestro di Castelsardo (XVe siècle).
La crypte
abrite le musée diocésain consacré à cet artiste anonyme :
Saint Michel Archange terrassant le dragon
Sant’Antonio Abate, fondateur du monachisme chrétien et patron de
Castelsardo (bois, XVIIe siècle)
Pendant
la semaine sainte, les Lunissanti, les pénitents blancs de la Confraternita
dell’Oratorio della Santa Crocce font une procession d’église en église.
Castello dei Doria
Un dédale
De la terrasse du fort,
on jouit d’une belle vue sur le port.
Bélier
En
Sardaigne, on utilise l’asphodèle, le jonc et le palmier ; la répartition
variable de la fibre de trame sur la chaîne détermine deux techniques
différentes, l’enroulement en spirale et le tressage.
Ruche
Les palmes de Pâques de Castelsardo, sont tissées de feuilles de palmier
fraîches et utilisées lors de la procession des Rameaux.
Les fassoni, bateaux en joncs tressés, servent aux pêcheurs des étangs
d’Oristano.
Casier à murènes
Canestro, panier fait d’une trame de raphia et d’une chaîne de foin
de mer, la décoration est en raphia teint.
Corbula, panier à décor anthropomorphe
Vers les collines de l’Anglona
Roccia dell’Elefante en trachyte rouge ; entre ses pattes, un Domus
de Janas, tombe creusée dans la roche et ornée de fresques.
Eglise San Pietro delle Imagini de Bulzi (XIIe siècle) de
style roman-pisan ;
la belle façade de calcaire blanc et trachyte sombre, est ornée d’un
bas-relief à figure humaine.
Une
petite semaine bien agréable qui a passé bien vite ! Merci à Jean-Michel
qui nous a pilotés dans ce beau circuit ; il nous dépose à la gare de
Sassari, train jusqu’à Alghero.