Départ
avec la marée descendante, louvoyage vers l’Ouest (force 3 à 4, mer peu agitée
à agitée) ; vent contre courant et hauts fonds au large de l’île de Batz,
une vague submerge le bateau.
Averse
puis soleil, ciel bleu, mer bleue, ou presque...
Avec
l’aide du courant, on avance assez bien ; une bonne journée de navigation
malgré le ballottement inconfortable de la houle.
Amarrage
à l’Aber Wrac’h en fin d’après-midi (36
euros).
Contrairement
à un estuaire, un aber est une ancienne vallée glaciaire envahie par la mer qui
pénètre ici sur 8 km à l’intérieur des terres.
L’Aber Wrac’h
Sur le port, le phare de la Palue n‘est plus en activité.
Le quai des pêcheurs ; au premier plan, des agapanthes qui avec les hortensias nous évoquent Madère et les Açores.
Anticyclone
sur la Bretagne, du beau temps prévu pour quelques jours ; on en profite
pour aller à l’île d’Ouessant.
Soleil,
pas de vent et houle résiduelle, journée de moteur...
On
passe au large de Portsall, rendu tristement célèbre par le naufrage de l’Amoco
Cadiz en 1978 ; depuis, le rail d’Ouessant a été déplacé au Nord de l’île.
L’arrivée
sur Ouessant est agitée, de la houle
et des vagues ; on pénètre dans la baie de Lampaul où la mer se calme
enfin. Prise d’une bouée, gratuite !
Le
débarquement en annexe se fait sans problème, par contre au retour, on la
trouve en train de couler, coincée sous un escalier ; le nœud de l’amarre
est 60cm sous l’eau, sous tension et impossible à défaire - je
bois la tasse à chaque vague - , je la sectionne avec un couteau et
Jacques dégonfle l’avant de l’annexe pour la dégager ; il écope avec une
pagaie et nous voilà partis, trempés jusqu’aux os sur une demi-annexe ; on
l’a sauvée ainsi que son moteur mais le téléphone a du mal à se charger...
Installation
de l’hydrogénérateur, assèchement des fonds en sortant les planchers au soleil et
dégagement de la couchette arrière.
Je visite Ouessant
à pied et à vélo pour Jacques ; visite guidée le dernier jour, on fait
connaissance de Père Peinard avec qui on termine la soirée. Spécialité
d’Ouessant chez la « Duchesse Anne », le ragoût de mouton « sous la motte » :
la viande et les légumes cuisent dans une marmite entourée de mottes de tourbe
qui se consument en 5 heures.
Au retour, on
trouve notre annexe détachée qui nous attend gentiment, les vagues ont eu
raison du nouveau nœud d’amarrage...
Beaucoup d'aventures sur cette île magnifique qui nous a enchantés.
OUESSANT
L’île d’Ouessant,
« la plus haute », mesure 4km sur 7 et se situe à la pointe du
Finistère.
Elle est bordée de
récifs et la brume y est fréquente ; l’hiver, elle essuie de nombreuses
tempêtes, la mer y est forte et les courants violents, « Qui voit
Ouessant, voit son sang ».
Les naufrages
étaient très fréquents, et les habitants « sauveteurs le jour et pilleurs
la nuit » ; le bois amené par la mer était récupéré pour construire
la charpente des maisons et les meubles, le premier qui trouvait du bois le
marquait d’une pierre blanche jusqu’à ce qu’il vienne le récupérer. Dernièrement,
un container a amené des tongs, des canards en plastique et des polos
rouges (dont celui arboré par notre guide) !
De nos jours, l’île
ne compte plus que 400 habitants à l’année, dont seuls 180 sont
actifs surtout dans le tourisme ; il ne reste que quelques
agriculteurs, éleveurs de moutons et apiculteurs, et seulement 2 pêcheurs car l’île
ne possède pas de port naturel. Cette année, seulement 3 naissances (à la
maternité de Brest, la clinique d’Ouessant s’est reconvertie en auberge de
jeunesse) pour une vingtaine de décès. 60% des habitations sont des résidences
secondaires.
Ouessant a été
classée « Réserve de la biosphère de la mer d’Iroise » par l’UNESCO ;
elle abrite plusieurs espèces de plantes protégées et accueille chaque année de
nombreux oiseaux migrateurs. On n’y trouve ni petit carnivore, ni serpent en
raison de son isolement précoce du continent.
Lampaul
Le clocher de l’église a été offert par l’Angleterre, en remerciement du dévouement des Ouessantins lors du naufrage du Drummond Castle.
Jésus
menaça les vents et dit à la mer "Tais-toi !"
Maison
ancienne, les volets bleus ou verts étaient autrefois vitrés
Thira dans la baie de Lampaul
Vieux gréement
au coucher du soleil
Pointe de Pern et côte sauvage
Face à l’Ouest et
aux assauts de l’océan, cette côte très découpée, offre des paysages
magnifiques à découvrir tout au long du sentier côtier :
Baie de
Lampaul,
au loin,
l’îlot Youc’h Korz et le phare de la Jument
Ancien
fort de Loqueltas
Maigre
végétation appréciée des chèvres
Ce rocher
marqué de blanc, sert d’amer
Phare de Nividic (1912-1936) : il a fallu 24 ans pour le construire en mer et les deux pylônes supportaient un téléphérique qui le reliait à la terre ; son alimentation électrique a été abandonnée au profit du gaz. Il porte également un signal sonore afin d’éviter les échouages par temps de brume.
Pointe du
Pern, la plus occidentale de France
Rochers
de granit, aux formes particulières,
qui
semblent surgir de nulle part.
La côte
sauvage
Phare du
Creac’h (1863), le plus puissant d’Europe, a une portée de 70 km ; il
marque la limite entre la Manche et l’Atlantique.
Le phare du Creac’h
abrite le Musée des Phares et Balises :
De l’Antiquité au
18° siècle, l’éclairage des phares consistait à brûler à l’air libre du bois ou
du charbon ; on a ensuite utilisé des réflecteurs métalliques pour
réfléchir la lumière émise par des lampes à huile.
Le 19° siècle sera
l’âge d’or des phares ; Augustin Fresnel imagine de réfracter la lumière
au travers de grandes lentilles à échelons de verre ; ces lentilles
étaient éclairées par des lampes à huile, puis par des brûleurs alimentés par
du pétrole ; ces techniques sont désormais remplacées par l’électricité.
Maison
ouessantine ; les murets de pierres sèches sont surmontés de gros galets
afin d’éviter les infiltrations d’eau.
Moulin de
Karaes, dernier moulin en bois de l’île qui en comptait une centaine ; il
servait à moudre le seigle avec lequel on faisait le pain, et est encore
utilisé chaque année
Côte Nord
Plage de
Yusin
Île de
Keller, paradis des oiseaux migrateurs ; comme seule habitation sur cette île
privée, une ancienne bergerie transformée en manoir, sans eau courante ni
électricité.
Presqu’île
de Cadoran
On marche
sur un tapis moelleux, cette tourbe est encore prélevée pour cuire le ragoût de
mouton.
Lande de
bruyères et d’ajoncs
Phare du
Stiff (construit par Vauban en 1695) ; à côté, une tour-radar surveille le
trafic maritime du rail d’Ouessant.
Le port
du Stiff où accostent les ferries ; au loin, le phare de Kéréon et l’île
de Molène
Pointe de Pors Doun
Phare de
la Jument, construit en mer entre 1904 et 1912
Baie de
Lampaul
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